vendredi 14 mars 2008

L'AFRIQUE PEUT, DOIT ET VA S'EN SORTIR GRACE AUX CAPACITES ET AUX COMPETENCES DES AFRICAINS

La renaissance africaine, concept forgé par Cheikh Anta Diop, a vu sa formalisation en tant que discours par le président Thabo Mbeki en Afrique du Sud où elle dispose d’un institut chargé de faire sa promotion.
Agé de 31 ans, Ndiaye Ndongo, auteur de l'ouvrage, "Théorie de la Renaissance africaine", publié aux Editions Menaibuc. Il est le Président du Sursaut National, un parti politique du Sénégal. Il a estimé qu’il restait beaucoup d’aspects que ce concept doit couvrir s’il veut insuffler un changement global conduisant au réveil de l’Afrique dans ce monde du XXIe siècle régi par la logique des blocs, et confronté à un défi majeur, le terrorisme ; d’où l’obligation de lui forger une théorie.


Pourquoi la Théorie sur la Renaissance Africaine ?
Ndiaye Ndongo : En ce début de troisième millénaire, nous constatons que l’Afrique est un continent hors jeu. Sur tous les indicateurs de développement sa situation est préoccupante, et pousse même à se poser des questions sur son avenir. Face à cette situation, l’inertie de tout africain est regrettable, celle d’un intellectuel blâmable, et celle de la jeunesse panafricaine condamnable parce qu’aucun peuple ne voit son salut que s’il trouve dans la détermination de sa jeunesse la volonté inébranlable de brandir le flambeau de son unité, de sa liberté et de sa créativité.
Fort de ce sentiment, au moment où certains véhiculent que la jeunesse africaine ne pense qu’à envenimer l’image d’un continent déjà « maudit », d’un continent « mal parti » d’un continent que la « Négrologie » peint comme sans avenir ; nous avons jugé nécessaire, voire indispensable de rompre notre silence au nom de tout une génération, celle qui n’a connu ni colonisation ni assimilation ; celle qui est née africaine, qui a grandi africaine et, qui n’a et n’aura de comptes à rendre qu’aux africains ; celle qui est convaincue que l’Afrique peut, doit et va s’en sortir grâce aux capacités et aux compétences des africains ; et celle qui a la vocation et la conviction de se donner jusqu’à son dernier souffle, pour l’intérêt général de l’Afrique et des africains, le triomphe de la renaissance. Africaine.
Cette renaissance africaine, qui est la sève politique et géopolitique du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique), traduisant une volonté unanimement affirmée des dirigeants du continent de penser et d’agir africain.

Devant l’échec du NEPAD, qu’est ce que vous avez posé comme axes de la Renaissance pour le développement du Continent ?
Ndiaye Ndongo : Du moment où nous concevons la Renaissance Africaine comme un réexamen des consciences, un changement des mentalités pour un changement des pratiques, l’esprit de la Renaissance doit remodeler les orientations et les pratiques de chaque secteur de la vie de nos Etats. La politique, la défense, l’éducation, les sciences et technologies, la culture, le social, l’économie et la santé doivent véhiculer l’air du changement que nous attendons de la Renaissance.
Les huit axes de la Renaissance : la Renaissance Politique , la Renaissance de la Défense, la Renaissance Educationelle, la Renaissance Scientifique et Technique, la Renaissance Culturelle, la Renaissance Sociale, la Renaissance Economique, et la Renaissance Sanitaire appellent à un réel changement des mentalités et des pratiques, pour l’émergence d’une Afrique fière d’être africaine de Praia à Mogadiscio, et de Tunis au Cap ; une Afrique patriote où les liens de fraternités uniront tous les peuples ; mais aussi une Afrique qui parlera d’une seule voix, celle non pas dictée par autrui, mais inspirée par ses objectifs : un développement global, et un digne retour sur le banc des nations.

Les Etats-Unis d’Afrique ? Kadhafi défend l’idée d’un gouvernement africain, qu’en pensez-vous ?

Ndiaye Ndongo : Le monde d’aujourd’hui, en plein bouleversement, laisse peu de place à des micro-pays. La consolidation des grands ensembles ne permet pas à des bouts de pays de résister à plus forte raison de s’affirmer. Si l’Afrique et les Etats Africains veulent s’affirmer dans un tel contexte, il leur faut d’abord subsister ; et cela n’est possible que dans une dynamique d’ensemble, un cadre de bloc. Les Etats-Unis d’Afrique représente un chapitre de la Théorie sur la renaissance Africaine. J’en ai développé le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire, ainsi que la diplomatie, la défense, l’économie et l’éducation. Kadhafi défend l’idée d’un gouvernement d’une quinzaine de portefeuilles dont les Affaires Etrangères, la Défense et le Commerce Extérieur.
J’ai proposé une Diplomatie Unifiée avec cinq secrétaires, chacun issu d’une sous région, pour défendre les intérêts généraux du continent dans sa diversité. L’Afrique siègera au Conseil de sécurité où elle aura un droit de veto. Mais cette diplomatie unifiée ne doit pas éviter la possibilité pour un Etat d’entretenir des relations bilatérales privilégiées avec un autre Etat. L’unification de la défense permettra d’éviter les conflits inter-Etats, d’éviter les rebellions (sécessions, guerres civiles ou coups d’Etats). Elle permettra aussi de renforcer l’unité des peuples, d’économiser de l’argent en mettant fin à des dépenses militaires injustifiées, de garantir une meilleure stabilité du continent. L’ère des coups d’Etats sera révolue parce que tuer un président ne conduira qu’à l’emprisonnement à perpétuité. Pour ce qui est de l’Economie, j’ai proposé que le continent dispose d’une seule monnaie garantie par un fond monétaire Africain ; et que nos espaces sous régionaux convergent en un seul marché. Une harmonisation des positions des différents Etats sur les matières premières évitera leur exportation par des seigneurs de guerres ou leur brimade à des prix lamentables. La douane sera propre à chaque Etat avec une harmonisation des tarifications. L’importation des outils des NTICs sera exonérée des droits de douanes.

Vous êtes le Président du Sursaut National, un parti politique du Sénégal, quelles sont les grandes lignes de votre programme ? Quels sont vos Grands projets ?

Ndiaye Ndongo : Le redressement de l’Afrique passe par des réformes dans chacune des entités qui la constituent. La rupture, le changement, le renouveau auquel nous sommes profondément attachés dans le cadre de la Renaissance Africaine ne peut se faire que s’il y a une prise de conscience de chaque citoyen, ce dernier devant s’exceller en terme de prise d’initiatives, de proposition et d’exécution de projets en faveur de son village, de sa région et de son pays.
Le Sursaut National est un Parti Politique Sénégalais. Le projet de société dénommé « Le Sénégal de la Renaissance » que nous proposons pour redresser notre pays afin de redonner la confiance à chaque concitoyen, puise dans notre foi en nous-mêmes et dans notre détermination à donner le meilleur de nous-mêmes pour l’épanouissement de notre peuple, parce que nous sommes conscients que la jeunesse sénégalaise, la génération d’après indépendance, par ses compétences, par ses capacités et ses aspirations les plus légitimes, veut accéder à la lumière, et elle est prête à en dénouer avec quiconque tentera de l’empêcher de prendre son destin en main.
Le Sénégal de la Renaissance, reposant idéologiquement sur la Renaissance Africaine qui appelle à la nécessité d’une rupture, passe nécessairement par de véritables changements. L’heure appellera à l’union de toutes les forces vives de notre nation pour qu’ensemble, nous nous mettrions dans les chantiers des réformes indispensables pour défendre notre honneur et notre dignité en oeuvrant pour une réelle prospérité du Sénégal. Tous les secteurs de la vie de notre Etat, que ce soit la politique, l’éducation, l’économie, la santé, la culture, le social, la justice et la défense seront rénovés ; et les sciences et techniques seront généralisées. L’éducation sera obligatoire jusqu’à 16 ans, le domaine des entreprises sera soumis au dispositif Emploi –Bonne Gouvernance. Nous miserons sur l’insertion sociale globale et le renforcement de la cohésion sociale. Nous garantirons l’indépendance de la justice par rapport aux pouvoirs législatif et exécutif. Nous installerons une base militaire ECOMOG en casamance. Le retour des cerveaux sera soutenu par L’Agence Intermédiaire à l’Emploi et la Banque Nationale pour l’Insertion des Jeunes Cadres.
Les Grands Projets du Sursaut sont au nombre de 23 dont la Télévision Satellitaire Africaine, le Pole Ouest Africain en NTIC, la Société de transport Autobus (SUNUBUS), la Banque Nationale pour l'Insertion des Jeunes Cadres (BNIJC), et l’Université Ouest Africaine des Sciences et de la Technologie (West African Scientific And Technological University « WASAT University »).

Vous êtes candidat pour les Présidentielles prochaines, Quelle politique internationale proposez-vous ?

Ndiaye Ndongo : Je remercie d’avance la jeunesse sénégalaise qui, j’en suis sûr, défendra le programme du Sursaut National pour notre avenir. Estimant que le salut de la république du Sénégal ne viendra que d’une nouvelle génération de dirigeants, de patriotes animés par l’unique goût de servir notre peuple avec des stratégies et des idées nouvelles, je suis candidat. L’heure de la rupture avec le fatalisme est arrivée parce que le Sénégal, dans sa conscience collective, exige que nous prenions nos responsabilités en proposant une alternative au destin tragique de notre pays qui se profile à l’horizon.
Notre politique internationale sera placée sous le signe du Fraternalisme, de la paix et de la stabilité mondiale, du dialogue des cultures, de la fraternité des peuples, et du respect du droit universel. Les relations bilatérales privilégiée avec la France seront renforcées, la francophonie dynamisée, et les réformes au sein de l’OCI (l’Organisation de la Conférence Islamique) accompagnées. Face au défi majeur de ce XXIe siècle, le Terrorisme, notre position est une condamnation sans réserve. Dans notre conception de l’Antiterrorisme, qui ne doit pas se permettre d’utiliser les moyens du terrorisme, nous posons comme préalable le rejet de tout amalgame entre l’honneur et l’Islam.


Propos recueillis par : Afrique Intègre

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