dimanche 5 juin 2011

LE SPORT NATIONAL

"Présentez-la à DSK..."

L’affaire DSK est en train de devenir un véritable révélateur de ce qu’est réellement la société française, du moins, son cercle des politiques. Après Tristane Banon qui a menacé un temps d’enfoncer DSK avant de se rétracter ; après les deux ex-employées de Mairie dont les révélations ont finalement fait tomber le Tronc de Draveille, plusieurs chaumières en France bruissent d’autres histoires de sexe au sujet des hommes politiques français.

Alors qu’on espérait l’accalmie, l’ancien ministre de l’éducation Luc Ferry est sorti des placards pour relater ce que la presse qualifie de « scandale à tiroirs ». En effet, dans le grand journal de Canal+, Luc Ferry lève le voile sur l’histoire d’un « ministre qui s’est fait poisser dans une partouze avec des petits garçons ». Et de préciser que l’affaire lui a été racontée par les plus hautes autorités de l’Etat dont le premier ministre.

Si on ne ferme pas très vite ce robinet de toutes ces affaires de dessous de ceinture, bientôt toute la classe politique française sera noyée de dénonciations politico-sexuelles. Et cela risque même devenir une arme politique redoutable. Mais dans tout çà, c’est le modèle social et politique français qui est mis à l’épreuve et l’exception française sérieusement écornée.

En effet, l’arrestation de DSK et la campagne anti-française entamée par les tabloïds de Rupert Murdock est une grosse agression contre le modèle social et politique français. Ce modèle comprend dans sa dimension sociale, le partage, le fromage, la baguette, le vin et dans son volet politique, le sexe. On a ainsi pu dire de la pratique politique en France que si on lui enlevait le sexe, elle perdrait de toute sa saveur.

Du chauffeur de François Mitterrand qui poireautait des heures sur les Champs- Elysées parce que son patron a disparu dans les feuillages avec une compagnie galante à Bernadette Chirac qui passait son temps à ameuter le tout Paris politique avec cette phrase : « n’as-tu pas vu Jacques ? », le gotha politique français a toujours trouvé dans le sexe le réconfort que nulle autre pratique ne peut procurer.

En France, on ne voit aucun drame dans le fait qu’en fin de journée, pour se débarrasser du stress inhérent à sa fonction, un Maire, un député, un ministre convoque sa collaboratrice pour la soumettre à une séance de mammographie. Après tout, se dit la société, il ne les lui prélève pas ses seins. Aux Etats –Unis, si vous rêvez d’être un jour président, il faut tenir votre sexe dès l’adolescence. En France par contre, il faut le plus le laisser balader.

C’est ainsi qu’en France, DSK, un redoutable prédateur était présenté par des journalistes comme un séducteur. Or, les deux postures n’ont rien de commun. Si toutes les deux auraient quelque chose à se reprocher dans une société puritaine, l’une diffère nettement de l’autre. Le séducteur fait de la femme un jouet de ses fantasmes alors que le prédateur transforme la femme en proie sur laquelle il se jette pour satisfaire ses désirs bestiaux.

Au moment où ils sont à la recherche des arguments pour tenter de l’innocenter, les avocats de DSK n’ont qu’à plaider le fait qu’en France, le sexe en politique est un sport national. Et au nom de l’exception française qui voudrait que le modèle social et politique français ne devienne  jamais l’American way of live, demander sa relaxe pure et simple.

Etienne de Tayo


Promoteur « Afrique Intègre »


www.edetayo.blogspot.com

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