
Une vilaine rupture de ma connexion domestique m’empêche depuis près de deux moins d’avoir une activité normale sur le Net. C’est pourquoi, j’accuse un retard à répondre à certaines critiques par rapport à ma réflexion sur Michael Jackson intitulée : « Michael Jackson : le Noir qui voulait devenir blanc, rien de plus ».
S’agissant d’un certain respect que nous devons aux morts, je dois tout de suite dire que je ne suis pas un partisan de l’hypocrisie des cimetières. Celle qui transforme si souvent tous les défunts en hommes et femmes exemplaires. C’est pourquoi, sans cynisme aucun, je n’ai éprouvé aucune gêne à profiter de la mort de Michael Jackson pour dire ce que je pensais de lui, en tant que homme et en tant qu’artiste. Je souhaite en ce qui me concerne, qu’un tel témoignage sincère et sans complaisance puisse être fait le jour de ma mort, par un ami. Je lui en saurai gré. A tous les fans de Michael Jackson, je dis que j’aurai tant aimé les accompagner dans la rédaction de l’ode à l’immense star qu’il aura été ! Mais je ne peux tout simplement pas, parce que cela n’a pas été mon angle d’attaque de la réflexion, parce que je ne suis pas obligé de partager une certaine opinion sur lui et sur son oeuvre, fut-elle majoritaire et à la limite épidermique.
Je savais qu’en écrivant avec une certaine liberté de ton sur Michael Jackson, ses fans et tous ceux qui se sont laissés transporter par la vague hystérique de son aura d’artiste, trouveront tout à fait blasphématoire, ma prise de position. Et pourtant, je n’hésite pas un seul instant à assumer l’entièreté de mes propos et même le caractère éventuellement essentialiste que d’aucuns veulent bien y voir. J’assume par rapport à l’angle d’attaque qui a été le mien dans la conduite de cette réflexion et surtout par rapport au paradigme dans lequel j’ai voulu camper. Mon sujet pouvait tout à fait s’intituler : Michael Jackson et le combat des Noirs. Et se ramener à la question simple de savoir ce qu’il a apporté ou retranché à ce combat. Dans un contrat de communication, il est absolument nécessaire que l’énonciateur et l’énonciataire disposent ensemble d’un code commun devant les aider à décoder justement le message : la même langue par exemple. C’est ainsi que la communication devient impossible lorsque les deux personnes communiquent dans deux langues foncièrement différentes : le chinois et le français par exemple. Dans ma réflexion, le code se trouve être le combat des Noirs. Il est donc tout à fait normal que celui qui n’a jamais intégré ce combat ou qui ne l’a intégré que très superficiellement, n’y comprendre pas grand chose ou veuille y voir des choses que moi son vis à vis je ne vois point. Finalement, cette réflexion pourraît être utilisée comme un révélateur du militantisme des Noirs par rapport au combat qui est le leur. Certaines personnes l'ont trouvée à propos, juste et appropriée, ce qui sans doute témoignage de la flamboyance de leur militantisme. D'autres personnes par contre, l'ont trouvée déplacée, méchante et superfétatoire, cela pourrait témoigner sans doute de la tiédeur de leur militantisme. Il se pourrait aussi que ce soit le contraire.
Pour moi, au delà de l’immense artiste qu’il a été et le restera pour ses fans, je considère que, par rapport au combat des Noirs, Michael Jackson, malgré lui certainement - tout lui ayant été volé y compris son enfance et peut-être son humanité - n’aura été qu’un jouet, qu’une poupée animée aux mains des puissances d’argent et d’autres. Lesquelles puissances l’ont fait monter au firmament de l’illusion de la puissance et de la célébrité mais ont contribué finalement, en réalité, à détruire son image - et à travers lui l’image de tous les Noirs - pour n’en faire qu’un vulgaire « violeur d’enfants ». C’est à dire une ogre qui devrait plus repousser qu’attirer. Eh oui ! Ce à quoi, un nègre peut être naturellement ramené. Il aura ainsi incarné jusqu’à la caricature, le destin d’un Noir qui veut échapper à lui même. En me plaçant dans une perspective du combat des Noirs, je voudrai dérouler les thèmes de chansons de Michael Jackson et les thèmes de chansons de Bob Marley par exemple. Ce dernier nous a parlé de Marcus Garvey il a chanté « Africa Unite ». Qu’a chanté Michael Jackson ? S’insérant dans les clichés de ses maîtres, il a chanté contre la famine en Afrique. Validant ainsi l’idée répandue d’une Afrique affamée et peut-être maudite.
Au final, je constate qu’on ne pouvait rien tirer, sinon très peu de choses dans la vie de Michael Jackson, qui puissent aider le Noir à avancer dans son combat. Par contre, il y a beaucoup de choses dans ses choix de vie qui contribuent à maintenir le Noir dans l’aliénation, qui contribuent à la sublimation de la haine de soi dont souffrent encore tant de Noirs dans le monde. Par exemple, se décaper la peau pour échapper à la couleur noire, synonyme de celle du diable. Se faire opérer le nez pour l’allonger un peu et ne point ressembler à ces nègres maudits, aux nez épatés, pendus aux cordes meurtrières du Ku Klux Klan ou tout simplement pour ne plus ressembler à son propre père. Si on peut renier son propre père à ce point, quelle image voulez-vous qu’on laisse à la postérité des enfants qui veulent aimer leur papa malgré tout ?
J’assume mes propos d’un simple « noir qui voulait devenir blanc », parce que je suis convaincu de ce que, dans le combat des Noirs pour la conquête de leur dignité et de leur respectabilité, celui que nous a légué Marcus Garvey, Toussaint Louverture, Patrice Emery Lumumba, Steve Biko, Martin Luther King, Bob Marley, Myriam Makéba, Aimé Césaire, Ruben Um Nyobe… celui que continuent Nelson Mandela, Barack Obama et tous les autres… il y a plusieurs niveaux d’appréhension et de compréhension. Et ce sont ces niveaux qui déterminent de la qualité de la réflexion à mener par chacun dans la formation de l’opinion. Autrement dit, l’appréhension et la compréhension doivent se faire au niveau global et systémique, sinon, on n’aura que des parties éparses du puzzle. N’ayant que des parties du puzzle, on aura tendance à trouver l’autre, celui qui a une approche globale, inutilement excessif et même contre productif. Ce faisant, on fera aboutir la prophétie de Frantz Fanon selon laquelle, à une certaine étape de son combat, sans savoir ce qu’il fait, l’arme du nègre se retournera contre le nègre.
L’approche globale et systémique dont il est question ici nous permet de saisir la traçabilité des problèmes qui se posent à nous, de repérer ainsi les causes cachées, de remonter la filière pour démasquer les commanditaires dissimulés. Lorsque vous analysez les agissements d’un chef d’Etat africains en voulant l’appréhender comme un chef autonome et indépendant et non pas comme un simple maillon d’un vaste réseaux, non pas comme un concierge d’un immeuble dont d’autres personnes ailleurs que dans son pays revendiquent la propriété, vous aurez manqué beaucoup d’éléments de compréhension du problème posé. Autrement dit, lorsque vous appréhendez Michael Jackson, uniquement que comme un simple artiste et non pas comme une pièce de l’immense puzzle du show biz dans ce qu’il a de plus pervers, de plus mercantile, de plus méprisable, vous ne disposerez jamais de tous les éléments d’analyse. Vous aurez un jugement biaisé et vous vous laisserez constamment transporter par les nuages du star system.
Je constate que dans sa critique Mboa, dont j’apprécie souvent les prises de position parfois iconoclastes, demande de quel droit on doit se permettre de juger les autres. Mais nous ne faisons que çà lorsque chaque fois nous prenons notre plume pour rédiger quelques lignes. Sinon, on se la boucle et on s’occupe de sa petite famille. En tout cas, en ce qui me concerne, je n’ai jamais pensé que je puisse prendre ma plume pour amuser la galerie ou pour enfoncer des portes ouvertes ou encore pour accompagner l’esprit bien-pensant dans sa perdition.
Dans la critique de ma réflexion, j’ai vu passer aussi le mot jalousie que je considère totalement impropre à la situation qui est la mienne. La jalousie, dans une première acception, est la sentiment de possession qu’éprouve un amoureux envers son rival ou ses rivaux potentiels : mon mari est très jaloux, dira une femme. Or, je n’étais ni la femme, ni le mari de Michael Jackson. Dans une deuxième acception, la jalousie est le sentiment d’envie et finalement de haine qu’on éprouve face à une personne dont on envie justement la position. Ne pouvant pas atteindre cette position, on souhaite voir cette personne dégringoler et tomber dans notre position. Ainsi, étant désormais deux à souffrir de cette position, nous souffrirons moins, du moins, en aurons-nous l’impression. Or, Dieu seul sait que je n’ai jamais rêvé être chanteur ou danseur comme Michael jackson. Tout simplement parce que j’ai ma petite idée tout à fait iconoclaste par rapport à tout cela.
Lorsque vous regardez une danse, en ayant une approche méta réflexive, c’est à dire une réflexion par rapport à la réflexion, en dehors du fait que cela a été codifié et que la communauté des homme a décidé de lui attribué le nom de « danse », c’est à dire une expression corporelle validée, en quoi cela est différent de la gesticulation d’un malade mental ou d’un possédé. De même, lorsque vous regardez le football : 22 personnes qui courent frénétiquement derrière une boule, à part le fait que ce jeu a été codifié par les anglais et validé par la société, en quoi il est fondamentalement intéressant ? Et pourtant des centaines de millions de spectateurs et téléspectateurs se regroupent souvent pour se nourrir de son spectacle. Autrement fois, des Romains se passionnaient aussi pour des spectacles où des hommes se réunissaient pour voir des lions dévorer d’autres hommes. Depuis, le semblant d’humanisme qui s’est saisi des agissements des hommes nous a éloigné de telles atrocités. Demain certainement, d’autres valeurs viendront juger d’autres jeux et d’autres expressions culturelles des hommes.
Il découle de cette deuxième acception du mot jalousie qu’un pauvre peut être jaloux du riche, en souhaitant qu’il tombe en faillite et vienne le retrouver dans son état de pauvreté. Or, je n’ai jamais rêvé avoir beaucoup d’argent parce que pour moi, les problème d’un homme débutent au moment où le stock d’argent ou la fortune multiforme qu’il a accumulé dépasse sa capacité à s’en servir rationnellement et sereinement. Et c’est ici qu’on dit que l’argent est un mauvais maître. Je crois que je dois même mépriser, quelque part, les capitalistes primaires, ceux qui pensent que l’accumulation est l’alpha et l’oméga de la vie. D’un autre coté, je ne me considère pas comme pauvre autant que j’ai de la peine à considérer Michael Jackson comme ayant été riche, au sens d’une personne vivant dans l’opulence matérielle et dans le bonheur spirituel. Je crois qu’il était profondément pauvre, malheureux et même misérable. Un seul indice : lorsqu’il est mort, les médecins l’ont déclaré anorexique, un mot savant juste pour dire qu’il est mort en fait de famine, d’inanité, comme un enfant d’Ethiopie hier ou un enfant du Dafour aujourd’hui, du moins selon les clichés de ceux qui propagent ces images, comme n’importe quel prisonnier maintenu en réclusion. Dans l’estomac de Michael Jackson, les médecins légistes n’ont trouvé que des médicaments, pas une seule trace de la nourriture. Lorsqu’on est riche et équilibré, la moindre des choses c’est de se nourrir au moins pour rester en vie et continuer à produire, manuellement ou intellectuellement.
Pour conclure sur ce feuilleton Michael Jackson, je dirai tout simplement, que nos vies ne nous appartiennent pas. Notre passage sur terre est en fait une montée sur les planches de la représentation théâtrale. Et les rôles que nous occupons, la façon de les tenir, devrait servir à la postérité. C’est pour cela que je me suis permis d’interroger le rôle tenu par Michael Jackson dans une perspective du combat des Noirs. Ceci en raison de l’influence qu’il pourrait avoir sur des générations futures. Je suis arrivé à la conclusion qu’il aura été le contre exemple. Et que, sans renier totalement son apport, il faudrait néanmoins être très modeste dans son appréhension.
Etienne de Tayo
Afrique Intègre
www.edetayo.blogspot.com
Je savais qu’en écrivant avec une certaine liberté de ton sur Michael Jackson, ses fans et tous ceux qui se sont laissés transporter par la vague hystérique de son aura d’artiste, trouveront tout à fait blasphématoire, ma prise de position. Et pourtant, je n’hésite pas un seul instant à assumer l’entièreté de mes propos et même le caractère éventuellement essentialiste que d’aucuns veulent bien y voir. J’assume par rapport à l’angle d’attaque qui a été le mien dans la conduite de cette réflexion et surtout par rapport au paradigme dans lequel j’ai voulu camper. Mon sujet pouvait tout à fait s’intituler : Michael Jackson et le combat des Noirs. Et se ramener à la question simple de savoir ce qu’il a apporté ou retranché à ce combat. Dans un contrat de communication, il est absolument nécessaire que l’énonciateur et l’énonciataire disposent ensemble d’un code commun devant les aider à décoder justement le message : la même langue par exemple. C’est ainsi que la communication devient impossible lorsque les deux personnes communiquent dans deux langues foncièrement différentes : le chinois et le français par exemple. Dans ma réflexion, le code se trouve être le combat des Noirs. Il est donc tout à fait normal que celui qui n’a jamais intégré ce combat ou qui ne l’a intégré que très superficiellement, n’y comprendre pas grand chose ou veuille y voir des choses que moi son vis à vis je ne vois point. Finalement, cette réflexion pourraît être utilisée comme un révélateur du militantisme des Noirs par rapport au combat qui est le leur. Certaines personnes l'ont trouvée à propos, juste et appropriée, ce qui sans doute témoignage de la flamboyance de leur militantisme. D'autres personnes par contre, l'ont trouvée déplacée, méchante et superfétatoire, cela pourrait témoigner sans doute de la tiédeur de leur militantisme. Il se pourrait aussi que ce soit le contraire.
Pour moi, au delà de l’immense artiste qu’il a été et le restera pour ses fans, je considère que, par rapport au combat des Noirs, Michael Jackson, malgré lui certainement - tout lui ayant été volé y compris son enfance et peut-être son humanité - n’aura été qu’un jouet, qu’une poupée animée aux mains des puissances d’argent et d’autres. Lesquelles puissances l’ont fait monter au firmament de l’illusion de la puissance et de la célébrité mais ont contribué finalement, en réalité, à détruire son image - et à travers lui l’image de tous les Noirs - pour n’en faire qu’un vulgaire « violeur d’enfants ». C’est à dire une ogre qui devrait plus repousser qu’attirer. Eh oui ! Ce à quoi, un nègre peut être naturellement ramené. Il aura ainsi incarné jusqu’à la caricature, le destin d’un Noir qui veut échapper à lui même. En me plaçant dans une perspective du combat des Noirs, je voudrai dérouler les thèmes de chansons de Michael Jackson et les thèmes de chansons de Bob Marley par exemple. Ce dernier nous a parlé de Marcus Garvey il a chanté « Africa Unite ». Qu’a chanté Michael Jackson ? S’insérant dans les clichés de ses maîtres, il a chanté contre la famine en Afrique. Validant ainsi l’idée répandue d’une Afrique affamée et peut-être maudite.
Au final, je constate qu’on ne pouvait rien tirer, sinon très peu de choses dans la vie de Michael Jackson, qui puissent aider le Noir à avancer dans son combat. Par contre, il y a beaucoup de choses dans ses choix de vie qui contribuent à maintenir le Noir dans l’aliénation, qui contribuent à la sublimation de la haine de soi dont souffrent encore tant de Noirs dans le monde. Par exemple, se décaper la peau pour échapper à la couleur noire, synonyme de celle du diable. Se faire opérer le nez pour l’allonger un peu et ne point ressembler à ces nègres maudits, aux nez épatés, pendus aux cordes meurtrières du Ku Klux Klan ou tout simplement pour ne plus ressembler à son propre père. Si on peut renier son propre père à ce point, quelle image voulez-vous qu’on laisse à la postérité des enfants qui veulent aimer leur papa malgré tout ?
J’assume mes propos d’un simple « noir qui voulait devenir blanc », parce que je suis convaincu de ce que, dans le combat des Noirs pour la conquête de leur dignité et de leur respectabilité, celui que nous a légué Marcus Garvey, Toussaint Louverture, Patrice Emery Lumumba, Steve Biko, Martin Luther King, Bob Marley, Myriam Makéba, Aimé Césaire, Ruben Um Nyobe… celui que continuent Nelson Mandela, Barack Obama et tous les autres… il y a plusieurs niveaux d’appréhension et de compréhension. Et ce sont ces niveaux qui déterminent de la qualité de la réflexion à mener par chacun dans la formation de l’opinion. Autrement dit, l’appréhension et la compréhension doivent se faire au niveau global et systémique, sinon, on n’aura que des parties éparses du puzzle. N’ayant que des parties du puzzle, on aura tendance à trouver l’autre, celui qui a une approche globale, inutilement excessif et même contre productif. Ce faisant, on fera aboutir la prophétie de Frantz Fanon selon laquelle, à une certaine étape de son combat, sans savoir ce qu’il fait, l’arme du nègre se retournera contre le nègre.
L’approche globale et systémique dont il est question ici nous permet de saisir la traçabilité des problèmes qui se posent à nous, de repérer ainsi les causes cachées, de remonter la filière pour démasquer les commanditaires dissimulés. Lorsque vous analysez les agissements d’un chef d’Etat africains en voulant l’appréhender comme un chef autonome et indépendant et non pas comme un simple maillon d’un vaste réseaux, non pas comme un concierge d’un immeuble dont d’autres personnes ailleurs que dans son pays revendiquent la propriété, vous aurez manqué beaucoup d’éléments de compréhension du problème posé. Autrement dit, lorsque vous appréhendez Michael Jackson, uniquement que comme un simple artiste et non pas comme une pièce de l’immense puzzle du show biz dans ce qu’il a de plus pervers, de plus mercantile, de plus méprisable, vous ne disposerez jamais de tous les éléments d’analyse. Vous aurez un jugement biaisé et vous vous laisserez constamment transporter par les nuages du star system.
Je constate que dans sa critique Mboa, dont j’apprécie souvent les prises de position parfois iconoclastes, demande de quel droit on doit se permettre de juger les autres. Mais nous ne faisons que çà lorsque chaque fois nous prenons notre plume pour rédiger quelques lignes. Sinon, on se la boucle et on s’occupe de sa petite famille. En tout cas, en ce qui me concerne, je n’ai jamais pensé que je puisse prendre ma plume pour amuser la galerie ou pour enfoncer des portes ouvertes ou encore pour accompagner l’esprit bien-pensant dans sa perdition.
Dans la critique de ma réflexion, j’ai vu passer aussi le mot jalousie que je considère totalement impropre à la situation qui est la mienne. La jalousie, dans une première acception, est la sentiment de possession qu’éprouve un amoureux envers son rival ou ses rivaux potentiels : mon mari est très jaloux, dira une femme. Or, je n’étais ni la femme, ni le mari de Michael Jackson. Dans une deuxième acception, la jalousie est le sentiment d’envie et finalement de haine qu’on éprouve face à une personne dont on envie justement la position. Ne pouvant pas atteindre cette position, on souhaite voir cette personne dégringoler et tomber dans notre position. Ainsi, étant désormais deux à souffrir de cette position, nous souffrirons moins, du moins, en aurons-nous l’impression. Or, Dieu seul sait que je n’ai jamais rêvé être chanteur ou danseur comme Michael jackson. Tout simplement parce que j’ai ma petite idée tout à fait iconoclaste par rapport à tout cela.
Lorsque vous regardez une danse, en ayant une approche méta réflexive, c’est à dire une réflexion par rapport à la réflexion, en dehors du fait que cela a été codifié et que la communauté des homme a décidé de lui attribué le nom de « danse », c’est à dire une expression corporelle validée, en quoi cela est différent de la gesticulation d’un malade mental ou d’un possédé. De même, lorsque vous regardez le football : 22 personnes qui courent frénétiquement derrière une boule, à part le fait que ce jeu a été codifié par les anglais et validé par la société, en quoi il est fondamentalement intéressant ? Et pourtant des centaines de millions de spectateurs et téléspectateurs se regroupent souvent pour se nourrir de son spectacle. Autrement fois, des Romains se passionnaient aussi pour des spectacles où des hommes se réunissaient pour voir des lions dévorer d’autres hommes. Depuis, le semblant d’humanisme qui s’est saisi des agissements des hommes nous a éloigné de telles atrocités. Demain certainement, d’autres valeurs viendront juger d’autres jeux et d’autres expressions culturelles des hommes.
Il découle de cette deuxième acception du mot jalousie qu’un pauvre peut être jaloux du riche, en souhaitant qu’il tombe en faillite et vienne le retrouver dans son état de pauvreté. Or, je n’ai jamais rêvé avoir beaucoup d’argent parce que pour moi, les problème d’un homme débutent au moment où le stock d’argent ou la fortune multiforme qu’il a accumulé dépasse sa capacité à s’en servir rationnellement et sereinement. Et c’est ici qu’on dit que l’argent est un mauvais maître. Je crois que je dois même mépriser, quelque part, les capitalistes primaires, ceux qui pensent que l’accumulation est l’alpha et l’oméga de la vie. D’un autre coté, je ne me considère pas comme pauvre autant que j’ai de la peine à considérer Michael Jackson comme ayant été riche, au sens d’une personne vivant dans l’opulence matérielle et dans le bonheur spirituel. Je crois qu’il était profondément pauvre, malheureux et même misérable. Un seul indice : lorsqu’il est mort, les médecins l’ont déclaré anorexique, un mot savant juste pour dire qu’il est mort en fait de famine, d’inanité, comme un enfant d’Ethiopie hier ou un enfant du Dafour aujourd’hui, du moins selon les clichés de ceux qui propagent ces images, comme n’importe quel prisonnier maintenu en réclusion. Dans l’estomac de Michael Jackson, les médecins légistes n’ont trouvé que des médicaments, pas une seule trace de la nourriture. Lorsqu’on est riche et équilibré, la moindre des choses c’est de se nourrir au moins pour rester en vie et continuer à produire, manuellement ou intellectuellement.
Pour conclure sur ce feuilleton Michael Jackson, je dirai tout simplement, que nos vies ne nous appartiennent pas. Notre passage sur terre est en fait une montée sur les planches de la représentation théâtrale. Et les rôles que nous occupons, la façon de les tenir, devrait servir à la postérité. C’est pour cela que je me suis permis d’interroger le rôle tenu par Michael Jackson dans une perspective du combat des Noirs. Ceci en raison de l’influence qu’il pourrait avoir sur des générations futures. Je suis arrivé à la conclusion qu’il aura été le contre exemple. Et que, sans renier totalement son apport, il faudrait néanmoins être très modeste dans son appréhension.
Etienne de Tayo
Afrique Intègre
www.edetayo.blogspot.com