Depuis quelques temps, je lis et écoute avec une attention soutenue tout ce qui se dit et s'écrit dans la plupart des médias en occident au sujet du Zimbabwe et de son président Robert Mugabe. Cet intérêt pour ce petit pays d'Afrique australe a redoublé d'intensité ces derniers jours à cause des élections générales qui s'y tiennent ce week-end.
Dans presque tous ces médias, et en tête, les grandes agences de presse mondiales, circulent des chiffres identiques qui défient tout entendement humain sur ce que peut être la situation d'un pays sur cette planète terre. Ces chiffres sont : une inflation qui se situe entre 100 000 et 150 000%; un chômage qui culmine à 80%; un taux de croissance de -7,7%; un espérance de vie de 35 ans; taux de prévalence du sida de 35% et jusqu'à 60% dans les prison; chaque semaine 3000 personnes décèdent de sida; le taux de pauvreté oscille entre 50 et 60%. Les journalistes et les éditorialistes rivalisent de superlatifs pour présenter toujours sous un angle apocalyptique la situation du Zimbabwe.
En lisant ces chiffres, l'envie m'a vraiment pris d'aller voir à quoi peut ressembler un pays au tableau aussi sombre et comment les hommes peuvent continuer à y vivre. Qu'est ce que çà veut dire une inflation de 100 000%? Et le taux de chômage de 80% qui veut dire que seulement 20% de la population exercerait un emploi rémunéré. J'ai voulu comprendre comment des être humains peuvent survivre dans un tel pays et comment ils peuvent accepter sans se soulever un régime qui a conduit le pays au bord d'un tel gouffre. Le Zimbabwe n'étant pas la porte d'à coté, je me suis mis donc à réfléchir sur la personne de Robert Mugabe, la principale cible de cette campagne.
Mugabe est cet homme qui à la tête de la guérilla de la Rhodésie du Sud renversa en 1979 le régime ségrégationniste blanc de Rhodésie de Ian Douglas Smith. Le régime de Ian Smith, très proche de celui, apartheid, de l'Afrique du Sud de l'époque était fortement soutenu par les pays occidentaux. En 2006, c'est encore ce Mugabe qui, dans une opération de mise en application de la réforme agraire, a dressé ses vétérans contre les fermiers blancs, tuant un certain nombre. C'est enfin Mugabe qui, au sommet de Lisbonne s'en est pris violemment à la chancelière allemande Angla Merkel et ceux qu'il a appelé "la bande des quatre pro-Gordon". Un véritable crime de lèse maître. Mugabe a même ridiculisé l'union européenne dans son ensemble en se payant le soutien des autres dirigeants africains et en amenant l'organisation de Manuel Baroso à choisir entre lui et le premier ministre britannique Gordon Brown qui a choisi de boycotté le sommet.
Ce qui se passe actuellement dans la presse serait-il le résultat d'une guerre qui oppose Mugabe et certains dirigeants occidentaux et dans laquelle tous les coups et tous les moyens sont permis y compris la désinformation? Et si c'était le cas, les médias ne serait-ils réduits qu'au rôle de chiens qu'on peut ainsi lâcher sur un homme qu'on voudrait mettre au banc de la communauté internationale? Ces questions charrient bien d'autres problématiques sur l'indépendance de la presse, ses relations avec les gouvernants occidentaux, le rôle qu'elle a joué et joue encore dans la décolonisation de l'Afrique.
De vieilles recettes :
On sait malheureusement que par le passé, une certaine presse en occident avait souvent été utilisée pour jouer ce rôle de désinformation et de manipulation des masses dans la stricte logique de l'adage qui dit que "lorsqu'on ne veut plus de son chien, on l'accuse de rage". On pense par exemple à Bokassa qui avait été présenté comme un assassin d'enfants doublé d'un anthropophage puisque les médias avaient affirmé qu'on a découvert de la chair humaine dans ses congélateurs. On pense à l'ancien président Cameroun Ahmadou Ahidjo dont certains médias à l'époque avaient révélé l'existence d'un compte bancaire en Suisse à son nom et garni de 900 milliards de F CFA de recettes détournées du pétrole. On pense aussi à une campagne de dénigrement et de diabolisation menée pendant des années contre Ahmed Sekou Touré, coupable d'avoir osé dire "non" au Général de Gaulle. On pense tout récemment à Saddam Hussein et la détention des armes de destruction massives imaginaires que beaucoup de médias n'ont pas hésité à soutenir. Il faut dire que la plupart de ces personnes sont des agents qu'ils avaient utilisés et que pour des raisons et d'autres ne répondaient plus à leur profil. Avant, cette désinformation marchait comme sur des roulettes et servait à monter le peuple contre le "chien enragé" qu'on en veut plus et faciliter ainsi sa destitution. Il faut dire aussi que parmi ces dirigeants, certains ont été des dictateurs de la pire espèce mais des dictateurs à leur corps défendant parce que la pression insupportable de l'occident les y poussait. Mais d'autres, choisis par l'occident justement à cause de leur inconsistance, était devenu des dictateurs pour tenter de s'imposer par la terreur.
Robert Mugabe est un révolutionnaire qui avait libéré son pays de la dictature de Ian Smith. Mais aujourd'hui, lui même n'est plus qu'un dictateur qui a depuis dévié de la trajectoire qui l'avait amené au pouvoir en 1980. A savoir, restaurer la dignité bafouée des noirs mais surtout mettre le pays sur les sentiers de la croissance et du développement. Pour y parvenir, Mugabe n'avait pas d'autres choix que de promouvoir une nation arc en ciel (Rainbow) comme c'est le cas en Afrique du Sud aujourd'hui. C'était le seul moyen pour lui d'apprivoiser la communauté blanche détentrice de l'essentiel de l'économie. Mais il a continué à vouloir monter les deux communautés l'une contre l'autre dans la strict logique de la surenchère politique. Il a oublié que les occidentaux ne lui permettront jamais d'écraser les blancs qu'ils se sentent le droit de protéger plus que n'importe quel autre Zimbabwéen. A ce titre, il faut savoir que les occidentaux n'avaient permis le démantèlement du régime d'apartheid d'Afrique du Sud qu'à partir du moment où Nelson Mandela leur avait assuré qu'il construira une nation dans laquelle les blancs et les noirs vivront dans une cohabitation harmonieuse et qu'il n'y aura une volonté de revanche de la part du pouvoir noir. Mugabe a trahi tous les accords signés avec les occidentaux pour la protection des zimbabwéens blancs. Très vite donc, la politique de courte vue de Mugabe est arrivée au bout du rouleau. Aujourd'hui, il ne survit politiquement plus que grâce aux coups politico-révolutionnaires comme celui qu'il a lancé contre les fermiers blancs en 2006 sous le couvert de la réforme agraire. Mais dans la tête de beaucoup de Zimbabwéens qui n'accèdent pas à ces subtilités politiques, Mugabe reste le révolutionnaire qui doit libérer le pays de ce qu'ils considèrent comme des intrus blancs.
Le courage de ses opinions :
Mais en occident, personne n'a le courage de présenter le problème tel qu'il est en soi. A savoir la volonté de détruire un homme qui ose mettre en péril des vies de blancs. Ils ont peur qu'on ne les accuse de faire entorse aux grandes théories égalitaro-humanistes qu'ils déploient dans le monde. Ils sont obligés de louvoyer, de procéder par contournement et finalement faire usage des moyens aussi ridicules et détestables que sont la désinformation et la manipulation. Leur haine contre Mugabe les amène à défier toutes les lois de la rationalité humaine pour verser dans l'incantation informationnelle. L'objectif est simple : il vise à présenter le Zimbabwe comme un enfer afin de provoquer un soulèvement populaire à l'intérieur du pays et présenter Mugabe sous les traits du diable incarné pour obtenir la caution de la communauté internationale et conduire ainsi tranquillement sa destitution voire même son élimination physique. Ce faisant, ils ne sont pas mieux que Mugabe. D'aucuns diront même qu'ils sont pires. Ce qui est choquant, c'est qu'à travers Mugabe et le Zimbabwe, c'est l'image de l'Afrique qui est ainsi traînée dans la boue est pour des motifs injustes et injustifiés. Alors qu'il devait être poussé à la porte ou remercié pour services rendus à la nation en toute transparence, l'acharnement insupportable des occidentaux contre Mugabe, pousse tout Africain digne de ce nom à lui apporter son soutien même passif au moins pour sauver l'honneur de l'Afrique. La campagne haineuse de l'occident fait que les opposants à Mugabe – parmi lesquels on compte de valeureux citoyens - alors qu'ils défendent parfois des causes justes, auraient de la peine à apparaître comme autre chose que des complices de l'occident. Ce qui dans un pays qui a conduit une révolution contre un pouvoir blanc peut constituer un vrai handicap. Mugabe est un vieux président qui a déjà 84 ans. L'acharnement des autres contre lui, soutenu par un lynchage médiatique en règle, l'a peut-être, poussé à continuer dans sa posture de défi à l'occident en sollicitant un sixième mandat. Qu'on laisse le peuple du Zimbabwe jugé de l'opportunité de lui accorder un autre bail ou non. Ce qui est sûr, c'est qu'à son âge, Mugabe n'a plus aucun programme digne de ce nom pour le bonheur du Zimbabwe et des Zimbabwéen. Mais de grâce, que ceux qui donnent souvent des leçons de probité n'usent pas des moyens déloyaux pour le débarquer, surtout en sollicitant notre caution.
Anachronisme :
Mais là où le bât blesse c'est que les médias complices et leurs commanditaires ne comprennent pas que le monde a sérieusement évolué et qu'il faut un peu plus affiner leurs méthodes de désinformation. Le monde est devenu une maison de verre dans laquelle chaque occupant est devenu lui-même un média. Dès lors, la prétention des grands médias d'imposer des vues et de tenter de fabriquer une opinion publique est vouée à l'échec. Aujourd'hui, l'Afrique est engagé résolument dans un processus révolutionnaire irréversible dont la renaissance africaine est l'objectif majeur. C'est ne rien comprendre à cette réalité en occident que de croire qu'ils peuvent l'adhésion et la caution des Africains dans une opération visant à liquider Robert Mugabe. Le fait qu'à Lisbonne, les dirigeants africains qui, comme on sait sont loin d'être des révolutionnaires, aient refusé de désavouer Mugabe comme le leur demandaient certains dirigeants occidentaux et le fait aient pu faire bloc autour de Mugabe pour repousser l'arrogance du premier ministre britannique Gordon Brown, devrait constituer un bon indice et un donner à réfléchir aux stratèges occidentaux. Le tournant de Lisbonne a permis de comprendre que désormais dans des négociations, l'Europe a plus besoin de l'Afrique aujourd'hui que l'Afrique n'a besoin d'elle. Ceci parce que d'autres pôles, à savoir, la Chine, l'Inde, le Brésil s'offrent aujourd'hui aux Africains.
Et puis, Mugabe, contrairement à d'autres dictateurs que des campagnes similaires avaient réussi à déposer, n'est pas une fabrication de l'occident. Il n'est pas non plus un blanc bec qui est arrivé au pouvoir par hasard. Il a quand même passé plus de 10 ans dans les geôles de Ian Smith Par conséquent, l'occident ne peut pas savoir comment démonter une machine qu'il n'a pas montée. Mugabe est le produit de la révolte des noirs contre le pouvoir blanc de Ian Smith soutenu par les occidentaux. Pour montrer qu'il n'est pas comme les autres, et pour les présentes élections encours dans son pays, Mugabe a fermé la porte aux médias occidentaux et à tous les observateurs des pays occidentaux n'accréditant que des observateurs africains. Demain peut-être, Mugabe, le vieux dictateur sera défait ou mourra t-il de sa belle mort. On souhaiterait alors voir tous ceux qui crachent sur le Zimbabwe aujourd'hui et sur Mugabe, soutenir réellement ce pays et son nouveau dirigeant afin qu'il quitte l'enfer dans lequel ils veulent le voir aujourd'hui. Sinon, à la désinformation et la manipulation, se doublera le cynisme et on comprendra que cette campagne n'avait qu'un seul objectif : se débarrasser de Mugabe et faire comprendre aux autres qu'on ne ridiculise pas l'occident sans conséquence.
Etienne de Tayo
Promoteur Afrique Intègre
www.edetayo.blogspot.com
En lisant ces chiffres, l'envie m'a vraiment pris d'aller voir à quoi peut ressembler un pays au tableau aussi sombre et comment les hommes peuvent continuer à y vivre. Qu'est ce que çà veut dire une inflation de 100 000%? Et le taux de chômage de 80% qui veut dire que seulement 20% de la population exercerait un emploi rémunéré. J'ai voulu comprendre comment des être humains peuvent survivre dans un tel pays et comment ils peuvent accepter sans se soulever un régime qui a conduit le pays au bord d'un tel gouffre. Le Zimbabwe n'étant pas la porte d'à coté, je me suis mis donc à réfléchir sur la personne de Robert Mugabe, la principale cible de cette campagne.
Mugabe est cet homme qui à la tête de la guérilla de la Rhodésie du Sud renversa en 1979 le régime ségrégationniste blanc de Rhodésie de Ian Douglas Smith. Le régime de Ian Smith, très proche de celui, apartheid, de l'Afrique du Sud de l'époque était fortement soutenu par les pays occidentaux. En 2006, c'est encore ce Mugabe qui, dans une opération de mise en application de la réforme agraire, a dressé ses vétérans contre les fermiers blancs, tuant un certain nombre. C'est enfin Mugabe qui, au sommet de Lisbonne s'en est pris violemment à la chancelière allemande Angla Merkel et ceux qu'il a appelé "la bande des quatre pro-Gordon". Un véritable crime de lèse maître. Mugabe a même ridiculisé l'union européenne dans son ensemble en se payant le soutien des autres dirigeants africains et en amenant l'organisation de Manuel Baroso à choisir entre lui et le premier ministre britannique Gordon Brown qui a choisi de boycotté le sommet.
Ce qui se passe actuellement dans la presse serait-il le résultat d'une guerre qui oppose Mugabe et certains dirigeants occidentaux et dans laquelle tous les coups et tous les moyens sont permis y compris la désinformation? Et si c'était le cas, les médias ne serait-ils réduits qu'au rôle de chiens qu'on peut ainsi lâcher sur un homme qu'on voudrait mettre au banc de la communauté internationale? Ces questions charrient bien d'autres problématiques sur l'indépendance de la presse, ses relations avec les gouvernants occidentaux, le rôle qu'elle a joué et joue encore dans la décolonisation de l'Afrique.
De vieilles recettes :
On sait malheureusement que par le passé, une certaine presse en occident avait souvent été utilisée pour jouer ce rôle de désinformation et de manipulation des masses dans la stricte logique de l'adage qui dit que "lorsqu'on ne veut plus de son chien, on l'accuse de rage". On pense par exemple à Bokassa qui avait été présenté comme un assassin d'enfants doublé d'un anthropophage puisque les médias avaient affirmé qu'on a découvert de la chair humaine dans ses congélateurs. On pense à l'ancien président Cameroun Ahmadou Ahidjo dont certains médias à l'époque avaient révélé l'existence d'un compte bancaire en Suisse à son nom et garni de 900 milliards de F CFA de recettes détournées du pétrole. On pense aussi à une campagne de dénigrement et de diabolisation menée pendant des années contre Ahmed Sekou Touré, coupable d'avoir osé dire "non" au Général de Gaulle. On pense tout récemment à Saddam Hussein et la détention des armes de destruction massives imaginaires que beaucoup de médias n'ont pas hésité à soutenir. Il faut dire que la plupart de ces personnes sont des agents qu'ils avaient utilisés et que pour des raisons et d'autres ne répondaient plus à leur profil. Avant, cette désinformation marchait comme sur des roulettes et servait à monter le peuple contre le "chien enragé" qu'on en veut plus et faciliter ainsi sa destitution. Il faut dire aussi que parmi ces dirigeants, certains ont été des dictateurs de la pire espèce mais des dictateurs à leur corps défendant parce que la pression insupportable de l'occident les y poussait. Mais d'autres, choisis par l'occident justement à cause de leur inconsistance, était devenu des dictateurs pour tenter de s'imposer par la terreur.
Robert Mugabe est un révolutionnaire qui avait libéré son pays de la dictature de Ian Smith. Mais aujourd'hui, lui même n'est plus qu'un dictateur qui a depuis dévié de la trajectoire qui l'avait amené au pouvoir en 1980. A savoir, restaurer la dignité bafouée des noirs mais surtout mettre le pays sur les sentiers de la croissance et du développement. Pour y parvenir, Mugabe n'avait pas d'autres choix que de promouvoir une nation arc en ciel (Rainbow) comme c'est le cas en Afrique du Sud aujourd'hui. C'était le seul moyen pour lui d'apprivoiser la communauté blanche détentrice de l'essentiel de l'économie. Mais il a continué à vouloir monter les deux communautés l'une contre l'autre dans la strict logique de la surenchère politique. Il a oublié que les occidentaux ne lui permettront jamais d'écraser les blancs qu'ils se sentent le droit de protéger plus que n'importe quel autre Zimbabwéen. A ce titre, il faut savoir que les occidentaux n'avaient permis le démantèlement du régime d'apartheid d'Afrique du Sud qu'à partir du moment où Nelson Mandela leur avait assuré qu'il construira une nation dans laquelle les blancs et les noirs vivront dans une cohabitation harmonieuse et qu'il n'y aura une volonté de revanche de la part du pouvoir noir. Mugabe a trahi tous les accords signés avec les occidentaux pour la protection des zimbabwéens blancs. Très vite donc, la politique de courte vue de Mugabe est arrivée au bout du rouleau. Aujourd'hui, il ne survit politiquement plus que grâce aux coups politico-révolutionnaires comme celui qu'il a lancé contre les fermiers blancs en 2006 sous le couvert de la réforme agraire. Mais dans la tête de beaucoup de Zimbabwéens qui n'accèdent pas à ces subtilités politiques, Mugabe reste le révolutionnaire qui doit libérer le pays de ce qu'ils considèrent comme des intrus blancs.
Le courage de ses opinions :
Mais en occident, personne n'a le courage de présenter le problème tel qu'il est en soi. A savoir la volonté de détruire un homme qui ose mettre en péril des vies de blancs. Ils ont peur qu'on ne les accuse de faire entorse aux grandes théories égalitaro-humanistes qu'ils déploient dans le monde. Ils sont obligés de louvoyer, de procéder par contournement et finalement faire usage des moyens aussi ridicules et détestables que sont la désinformation et la manipulation. Leur haine contre Mugabe les amène à défier toutes les lois de la rationalité humaine pour verser dans l'incantation informationnelle. L'objectif est simple : il vise à présenter le Zimbabwe comme un enfer afin de provoquer un soulèvement populaire à l'intérieur du pays et présenter Mugabe sous les traits du diable incarné pour obtenir la caution de la communauté internationale et conduire ainsi tranquillement sa destitution voire même son élimination physique. Ce faisant, ils ne sont pas mieux que Mugabe. D'aucuns diront même qu'ils sont pires. Ce qui est choquant, c'est qu'à travers Mugabe et le Zimbabwe, c'est l'image de l'Afrique qui est ainsi traînée dans la boue est pour des motifs injustes et injustifiés. Alors qu'il devait être poussé à la porte ou remercié pour services rendus à la nation en toute transparence, l'acharnement insupportable des occidentaux contre Mugabe, pousse tout Africain digne de ce nom à lui apporter son soutien même passif au moins pour sauver l'honneur de l'Afrique. La campagne haineuse de l'occident fait que les opposants à Mugabe – parmi lesquels on compte de valeureux citoyens - alors qu'ils défendent parfois des causes justes, auraient de la peine à apparaître comme autre chose que des complices de l'occident. Ce qui dans un pays qui a conduit une révolution contre un pouvoir blanc peut constituer un vrai handicap. Mugabe est un vieux président qui a déjà 84 ans. L'acharnement des autres contre lui, soutenu par un lynchage médiatique en règle, l'a peut-être, poussé à continuer dans sa posture de défi à l'occident en sollicitant un sixième mandat. Qu'on laisse le peuple du Zimbabwe jugé de l'opportunité de lui accorder un autre bail ou non. Ce qui est sûr, c'est qu'à son âge, Mugabe n'a plus aucun programme digne de ce nom pour le bonheur du Zimbabwe et des Zimbabwéen. Mais de grâce, que ceux qui donnent souvent des leçons de probité n'usent pas des moyens déloyaux pour le débarquer, surtout en sollicitant notre caution.
Anachronisme :
Mais là où le bât blesse c'est que les médias complices et leurs commanditaires ne comprennent pas que le monde a sérieusement évolué et qu'il faut un peu plus affiner leurs méthodes de désinformation. Le monde est devenu une maison de verre dans laquelle chaque occupant est devenu lui-même un média. Dès lors, la prétention des grands médias d'imposer des vues et de tenter de fabriquer une opinion publique est vouée à l'échec. Aujourd'hui, l'Afrique est engagé résolument dans un processus révolutionnaire irréversible dont la renaissance africaine est l'objectif majeur. C'est ne rien comprendre à cette réalité en occident que de croire qu'ils peuvent l'adhésion et la caution des Africains dans une opération visant à liquider Robert Mugabe. Le fait qu'à Lisbonne, les dirigeants africains qui, comme on sait sont loin d'être des révolutionnaires, aient refusé de désavouer Mugabe comme le leur demandaient certains dirigeants occidentaux et le fait aient pu faire bloc autour de Mugabe pour repousser l'arrogance du premier ministre britannique Gordon Brown, devrait constituer un bon indice et un donner à réfléchir aux stratèges occidentaux. Le tournant de Lisbonne a permis de comprendre que désormais dans des négociations, l'Europe a plus besoin de l'Afrique aujourd'hui que l'Afrique n'a besoin d'elle. Ceci parce que d'autres pôles, à savoir, la Chine, l'Inde, le Brésil s'offrent aujourd'hui aux Africains.
Et puis, Mugabe, contrairement à d'autres dictateurs que des campagnes similaires avaient réussi à déposer, n'est pas une fabrication de l'occident. Il n'est pas non plus un blanc bec qui est arrivé au pouvoir par hasard. Il a quand même passé plus de 10 ans dans les geôles de Ian Smith Par conséquent, l'occident ne peut pas savoir comment démonter une machine qu'il n'a pas montée. Mugabe est le produit de la révolte des noirs contre le pouvoir blanc de Ian Smith soutenu par les occidentaux. Pour montrer qu'il n'est pas comme les autres, et pour les présentes élections encours dans son pays, Mugabe a fermé la porte aux médias occidentaux et à tous les observateurs des pays occidentaux n'accréditant que des observateurs africains. Demain peut-être, Mugabe, le vieux dictateur sera défait ou mourra t-il de sa belle mort. On souhaiterait alors voir tous ceux qui crachent sur le Zimbabwe aujourd'hui et sur Mugabe, soutenir réellement ce pays et son nouveau dirigeant afin qu'il quitte l'enfer dans lequel ils veulent le voir aujourd'hui. Sinon, à la désinformation et la manipulation, se doublera le cynisme et on comprendra que cette campagne n'avait qu'un seul objectif : se débarrasser de Mugabe et faire comprendre aux autres qu'on ne ridiculise pas l'occident sans conséquence.
Etienne de Tayo
Promoteur Afrique Intègre
www.edetayo.blogspot.com
5 commentaires:
Bonjour,
C très bien dit!
Les occidentaux n'ont encore rien compris!
J'ai souvent dit à mes amis que le Zimbabwe qu'on présente si mal n'est pas si mauvais que çà.Mugabe a juste commis le crime de lèse-majusté de ne pas continuer à favoriser les blancs dans son pays.
Il ya en Afrique beaucoup de pays,riches en matières,etbeaucoup moins avancés que le Zimbabwe.Mais puisqu'ils ont les faveurs de l'occident,qui les exploite à merveille,on ne parle d'eux.Ou si on parle d'eux ,c toujours dans le bon sens!
Je crois rêver en lisant ceci:
"Alors qu'il devait être poussé à la porte ou remercié pour services rendus à la nation en toute transparence, l'acharnement insupportable des occidentaux contre Mugabe, pousse tout Africain digne de ce nom à lui apporter son soutien même passif au moins pour sauver l'honneur de l'Afrique."....
Quel est le dictateur qui a été poussé dehors en toute transparence? J'attends des noms de ces dictateurs là, de préférence africains..
Le problème du Zimbabwé est que les africains pourraient tous supporter Mugabé si ce qu'on disait de lui était faux...
Mais, hélas, ce qu'on dit de lui est VRAI! C'est bien ça le problème.
L'inflation n'est quand même pas inventée, le chômage non plus, l'accès à l'électricité est calamiteuse, l'accès aux médicaments encore plus.
Je vois poindre l'argument massu qui dire:"Mais il n y a pas que le Zimbabwé qui soit pauvre en Afrique"...et je reconnaitrais alors cet argument de nivellement par le bas qui veut que si les autres sont médiocres, alors on ait le droit de l'être aussi sans reproche.
Mugabé a sauvé son pays, et lui a causé énormément de mal ensuite. Quelque soit le nombre de sauvetages de vie que fait un pompier, à la moindre mort par erreur, il perd son job.
Le droit n'a que la mémoire des forfaits, très peu pour les bienfaits.
On ne peut pas cautionner le comportement de Mugabé sous prétexte qu'il aurait sauvé son pays il y'a 28 ans.
Un jeune zimbabwéen de 25 ans qui vit une crise économique sévère se demandera de quel sauvetage on parle.
Si aujourd'hui, les blancs se lancaient dans une cabale contre Alpha Omar Konaré, il se rendrait ridicule eux-même.
Mugabé donne tellement de raisons de bâtons pour se faire battre; pourquoi ses "adversaires" s'en priveraient?
Si le Zimbabwé avait le niveau ne serait-ce que du Botswana, Mugabé aurait une stèle à son effigie; mais hélas, on se souviendra surtout de lui comme celui qui a creusé le trou actuel dans lequel est le Zimbabwé.
Etienne de Tayo a dit :
Nino, voici deux autres passages de mon texte :
"Mugabe est un révolutionnaire qui avait libéré son pays de la dictature de Ian Smith. Mais aujourd'hui, lui même n'est plus qu'un dictateur qui a depuis dévié de la trajectoire qui l'avait amené au pouvoir en 1980"
"Ce qui est sûr, c'est qu'a son âge, Mugabe n'a plus aucun programme digne de ce nom pour le bonheur du Zimbabwe et des Zimbabwéen"
En tant que journaliste, je sais qu'à défaut de produire un texte objectif, je dois l'avoir équilibré. Ce que je ne peux pas faire, c'est de m'aligner sur un cabale anti-Mugabe menée par des personnes qui ne sont pas meilleurs que lui; c'est de laisser que ces personnes prennent la presse en otage au travers de la manipulation et de la désinformation pour régler des comptes géopolitiques. C'est vrai qu'il n'est pas donné à tout le monde de percevoir la manipulation surtout lorsqu'ielle est grise comme c'est le cas dans cette affaire. Je pense que c'est aussi de mon rôle de le démonter. Je crois fermement qu'il doit y avoir une morale communicationnelle comme il ya une morale pôlitique. Je sais que l'Afrique souffre plus de cette absence de morale. Et je dois le dénoncer.
Monsieur de Tayo
faites le parallèle avec votre pays. Je ne sais pas si vous avez mis les pieds au Cameroun depuis quelques mois. Vous verrez que le taux d'inflation qui semble extraordinaire est bien ordinaire labàs. Bien du courage à brosser le dos. Nabali
Déportation et mise en esclavage de ses enfants, déshumanisés et considérés comme des choses, "balkanisation" et répartition de ses territoires à la pointe de l'épée, exploitation à outrance de ses richesses, institution de l'apartheid, unique au monde comme mode de gouvernement, car sa population reste encore plus nombreuse que celle des blancs qui se sont sédentarisés, néo-colonisations économiques, tels sont les principaux maux et les principales conditions, infligés à l'Afrique et ses habitants "noirs", par l'Europe (ou l'Occident) et ses habitants "blancs".
Et cet Occident réglait ses problèmes internes, notamment territoriaux et économiques, par des guerres, tous les quarts de siècle. Voilà plus de soixante ans qu'il n'y a plus de guerre sur ce continent. L'Europe se rouille et sa civilisation va à vau-l'eau. Les conquêtes spatiales n'y changeront rien. L'Europe n'a plus aucun monopole mais possède toujours des forces de frappe et de destruction massive.
Pour sa survie, l'Europe réinvestit militairement l'Afrique, par son ventre mou (territoire de jonction entre Soudan-Tchad-RCA), véritable explication et compréhension du phénomène "DARFOUR" et les actions justificatives qui y sont menées.
Aors, l'affaire Mugabé.....presque épiphénomène !
Les africains se doivent de comprendre cela et travaillent à leur propre survie aussi
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