A l'appel du collectif des associations chinoises de France, plus de 10 000 manifestants appartenant à la communauté asiatique se sont retrouvé à Belleville pour une marche de protestation qui les a conduits de la rue de Belleville à la place du colonel Fabien.
Le thème central de cette manifestation et qu'on pouvait relever sur la multitude des banderoles déployées par les manifestants, était : "Sécurité pour tous, solidarité avec les chinois de Paris". Défilant sous l'encadrement d'un service d'ordre, les manifestants arboraient des tee-shirts sur lesquels on pouvait lire à l'avant, "j'aime Belleville" et à l'arrière, "sécurité pour tous". Ils scandaient des slogans en Français et en Chinois. Sur d'autres banderoles, on pouvait lire des messages suivants : "Le respect d'aujourd'hui, c'est l'avenir de demain"; "Vive la citoyenneté, vivons en sécurité"; "Halte à la violence"…
Avec cette marche qui était la première organisée par la communauté chinoise, comme l'ont reconnu tous les observateurs, cette communauté voulait dénoncer les agressions de toutes sortes dont ses ressortissants sont victimes à Belleville et ceci, dans l'indifférence totale des forces de sécurité. Comme le soutient l'association Hui Ji, la plus ancienne organisation d'immigrés asiatiques en France et partie prenant de la manifestation, "les Chinois de France vivent dans la peur des voyous et dans la méfiance envers les forces publiques qui sont censées les protéger". Chaque commerçant de Belleville a été au moins victime d'une agression.
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour la communauté chinoise, c'est qu'il y a eu une agression de trop au cours d'un banquet de mariage et "quelqu'un de la communauté a répondu à la violence par la violence". C'est donc pour éviter l'escalade que les organisateurs de la manifestation se tournent vers les autorités pour les mettre devant leurs responsabilités par rapport à la protection des citoyens. A Belleville, les agressions sont des tasses de thé quotidiennes des ressortissants chinois généralement propriétaires des petits commerces.
Mais malgré le ciblage qui est fait par les agresseurs des ressortissants chinois, les organisateurs de la marche de Belleville ont tenu à préciser qu'il ne s'agit aucunement d'agressions à caractère racial. Ils ne pensent pas qu'ils sont victimes parce qu'ils sont spécialement visés mais plutôt parce qu'ils sont des proies faciles en raison de leur incapacité à réagir ou à porter plainte. C'est pour lever cette équivoque que les associations franco chinoises faisaient bien partie de l'organisation.
La Maire du 20e arrondissement, Fréderique Calanda, présente à la manifestation, a tenu à marquer sa préoccupation par rapport à ce qui arrive à la communauté chinoise. Elle a dit que "la sécurité est une co-construction entre la population et les autorités". La fille adoptive de Bernadette et Jacques Chirac, Anh Dao Traxel, d'origine vietnamienne a tenu a marqué de sa présence la manifestation de Belleville, manifestant ainsi sa solidarité à la communauté chinoise. Il faut préciser qu'entre 600 000 et 700 000 chinois sont installés en France selon l'AFP.
Etienne de Tayo
3 QUESTIONS AVEC TAKI ZHANG, Chargé de communication du collectif des associations chinoises de France
Pour la première fois, on assiste à une grande mobilisation de la communauté chinoise en France. Quel est le problème?
Vous savez que les asiatiques de France n'ont pas l'habitude de manifester. Comme vous dites, c'est la première fois que l'ensemble des associations asiatiques – il y en a à peu près 40 - s'est constitué en collectif pour demander à la préfecture l'autorisation de manifester sur un thème central : le problème des violences contre les ressortissants asiatiques à Belleville pour leur voler essentiellement de l'argent. Je ne dis pas qu'ils sont agressés parce qu'ils sont asiatiques, c'est parce qu'ils ont de l'argent pour venir faire des courses. Mais les asiatiques n'ont pas plus d'argent que les autres.
Pensez-vous que votre objectif a été atteint, autrement dit, êtes-vous satisfait de la mobilisation?
Nous avions quelques appréhensions, mais vu le nombre de personnes qui sont venues manifester dans le calme, la paix et la sécurité, je prendrai cela comme un premier succès pour les ressortissants asiatiques de France.
Cette prise de conscience est une bonne chose. Le problème vient généralement de ce que les victimes des violences ne se défendent souvent pas, ils ne portent pas plainte parce que ce n'est pas dans la culture chinoise. Lorsque les gens se font agresser, si c'est n'est pas très grave, ils se réservent pour ne pas avoir des ennuis. Mais, même s'ils ne portent pas plainte, la police est bien au courant de cette situation.
Quelles sont les types de violences répertoriées à Belleville et dirigées contre la communauté asiatique?
Les types de violences à Belleville c'est simple : on peut tabasser quelqu'un pour lui voler son sac, que ce soit dans la journée ou dans la nuit; on peut aussi attaquer la boutique. On peut dire que partout où il est à Belleville, l'Asiatique est susceptible d'être attaqué. Jusque là, les autorités, que ce soit la police, la Mairie, n'ont pas toujours fait leur travail. Ce travail n'a même jamais été commencé. Nous demandons une table ronde avec les autorités compétentes afin que ces agressions cessent à jamais.
Propos recueillis à Paris par Etienne de Tayo
Le thème central de cette manifestation et qu'on pouvait relever sur la multitude des banderoles déployées par les manifestants, était : "Sécurité pour tous, solidarité avec les chinois de Paris". Défilant sous l'encadrement d'un service d'ordre, les manifestants arboraient des tee-shirts sur lesquels on pouvait lire à l'avant, "j'aime Belleville" et à l'arrière, "sécurité pour tous". Ils scandaient des slogans en Français et en Chinois. Sur d'autres banderoles, on pouvait lire des messages suivants : "Le respect d'aujourd'hui, c'est l'avenir de demain"; "Vive la citoyenneté, vivons en sécurité"; "Halte à la violence"…
Avec cette marche qui était la première organisée par la communauté chinoise, comme l'ont reconnu tous les observateurs, cette communauté voulait dénoncer les agressions de toutes sortes dont ses ressortissants sont victimes à Belleville et ceci, dans l'indifférence totale des forces de sécurité. Comme le soutient l'association Hui Ji, la plus ancienne organisation d'immigrés asiatiques en France et partie prenant de la manifestation, "les Chinois de France vivent dans la peur des voyous et dans la méfiance envers les forces publiques qui sont censées les protéger". Chaque commerçant de Belleville a été au moins victime d'une agression.
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour la communauté chinoise, c'est qu'il y a eu une agression de trop au cours d'un banquet de mariage et "quelqu'un de la communauté a répondu à la violence par la violence". C'est donc pour éviter l'escalade que les organisateurs de la manifestation se tournent vers les autorités pour les mettre devant leurs responsabilités par rapport à la protection des citoyens. A Belleville, les agressions sont des tasses de thé quotidiennes des ressortissants chinois généralement propriétaires des petits commerces.
Mais malgré le ciblage qui est fait par les agresseurs des ressortissants chinois, les organisateurs de la marche de Belleville ont tenu à préciser qu'il ne s'agit aucunement d'agressions à caractère racial. Ils ne pensent pas qu'ils sont victimes parce qu'ils sont spécialement visés mais plutôt parce qu'ils sont des proies faciles en raison de leur incapacité à réagir ou à porter plainte. C'est pour lever cette équivoque que les associations franco chinoises faisaient bien partie de l'organisation.
La Maire du 20e arrondissement, Fréderique Calanda, présente à la manifestation, a tenu à marquer sa préoccupation par rapport à ce qui arrive à la communauté chinoise. Elle a dit que "la sécurité est une co-construction entre la population et les autorités". La fille adoptive de Bernadette et Jacques Chirac, Anh Dao Traxel, d'origine vietnamienne a tenu a marqué de sa présence la manifestation de Belleville, manifestant ainsi sa solidarité à la communauté chinoise. Il faut préciser qu'entre 600 000 et 700 000 chinois sont installés en France selon l'AFP.
Etienne de Tayo
3 QUESTIONS AVEC TAKI ZHANG, Chargé de communication du collectif des associations chinoises de France
Pour la première fois, on assiste à une grande mobilisation de la communauté chinoise en France. Quel est le problème?
Vous savez que les asiatiques de France n'ont pas l'habitude de manifester. Comme vous dites, c'est la première fois que l'ensemble des associations asiatiques – il y en a à peu près 40 - s'est constitué en collectif pour demander à la préfecture l'autorisation de manifester sur un thème central : le problème des violences contre les ressortissants asiatiques à Belleville pour leur voler essentiellement de l'argent. Je ne dis pas qu'ils sont agressés parce qu'ils sont asiatiques, c'est parce qu'ils ont de l'argent pour venir faire des courses. Mais les asiatiques n'ont pas plus d'argent que les autres.
Pensez-vous que votre objectif a été atteint, autrement dit, êtes-vous satisfait de la mobilisation?
Nous avions quelques appréhensions, mais vu le nombre de personnes qui sont venues manifester dans le calme, la paix et la sécurité, je prendrai cela comme un premier succès pour les ressortissants asiatiques de France.
Cette prise de conscience est une bonne chose. Le problème vient généralement de ce que les victimes des violences ne se défendent souvent pas, ils ne portent pas plainte parce que ce n'est pas dans la culture chinoise. Lorsque les gens se font agresser, si c'est n'est pas très grave, ils se réservent pour ne pas avoir des ennuis. Mais, même s'ils ne portent pas plainte, la police est bien au courant de cette situation.
Quelles sont les types de violences répertoriées à Belleville et dirigées contre la communauté asiatique?
Les types de violences à Belleville c'est simple : on peut tabasser quelqu'un pour lui voler son sac, que ce soit dans la journée ou dans la nuit; on peut aussi attaquer la boutique. On peut dire que partout où il est à Belleville, l'Asiatique est susceptible d'être attaqué. Jusque là, les autorités, que ce soit la police, la Mairie, n'ont pas toujours fait leur travail. Ce travail n'a même jamais été commencé. Nous demandons une table ronde avec les autorités compétentes afin que ces agressions cessent à jamais.
Propos recueillis à Paris par Etienne de Tayo
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