ET SI LES FRANÇAIS AVAIENT BESOIN D’UN ROI !
L’idée d’une sixième République a fini par faire irruption dans la campagne électorale française, portée par Ségolène Royal. La candidate du parti socialiste n’en fini plus de courir après les idées de Nicolas Sarkozy, candidat de la droite qui lui-même marche sur les plates bandes de Jean Marie Le Pen de l’extrême droite.
En proposant une sixième République, Ségolène Royal exprime en d’autres termes l’idée de rupture que porte Nicolas Sarkozy depuis le début de la campagne. Ainsi, les deux candidats se retrouvent sur la problématique de la rupture comme ils se sont retrouvés cette semaine sur le thème de l’identité nationale. Un thème sur lequel Ségolène Royal a défrayé la chronique au point de vexer certaines personnes dans son entourage notamment en proposant que chaque Français accroche un drapeau bleu blanc rouge à sa fenêtre comme si la République courait un danger certain.
Comme on peut le constater, la gauche française n’a jamais été aussi proche de la droite et même de l’extrême droite. Et du coup, tout le monde donne raison à François Bayrou qui propose que tous abandonnent leurs hypocrisies et se retrouvent dans un gouvernement d’union nationale de transition peut-être. Puisque tant de chose les rapproche déjà.
Mais ce qu’il faut voir de la France et de son peuple aujourd’hui, c’est l’image d’un pays et d’un peuple qui cherche ses repères. Les discours politiques et les titres de certains ouvrages n’ont jamais été aussi pessimistes même catastrophistes sur le devenir de la France et des Français. La France n’a jamais été autant insulté et piétinée par ses propres fils qui ne se reconnaissent plus en elle. Du coup, une bonne frange des Français ont besoin qu’on leur redonne espoir. Ils ont besoin d’un discours enjoliveur sur leur avenir même s’il est artificiel et irréel. Ils ont besoin de quelqu’un qui leur dise que ce n’est pas vrai cette image loqueteuse que leur renvoie leur pays chéri. C’est sans doute pourquoi certains auteurs qui font plutôt dans la « francoptimisme » ont un réel succès auprès des français dits de souche. C’est le cas de l’écrivain Max Gallo qui s’est découvert les talents de véritable coach de la société française. En février, il a publié « L’âme de la France : une histoire de la nation des origines à nos jours » chez Fayard. En décembre 2006 déjà, il avait publié « Fier d’être français » chez LGF. On peut aussi citer l’écrivain d’origine russe Andreï Makine qui a publié en mars 2006 chez Flammarion l’ouvrage intitulé : « Cette France qu’on oublie d’aimer ». Toujours dans le même registre, un jeune des banlieues, Abdel Malik, qui dit avoir pris conscience du mal français vient de publier aux éditions Albin Michel, un ouvrage au titre évocateur : « Qu’Allah bénisse la France ». J’étais au salon du livre de la porte de Versailles cette semaine et le rang de toutes ces personnes qui étaient alignées pour une dédicace m’a conforté dans l’idée selon laquelle, la France de 2007 n’est pas si éloignée de la grande peur qu’avaient expérimenté la France pré révolution française de 1789 et qu’on a retrouvé à la veille de la seconde guerre mondiale. Il faut relever le fait que la plupart des personnes qui veulent ainsi redonner l’espoir aux Français ont la particularité d’être des Français d’adoption. Que disent donc les Français de souche ? C’est un autre débat.
Les Français ont besoin d’un guide, d’une figure emblématique qui s’impose à eux et leur redonne confiance. Mais il y a quelque chose de contradictoire dans leur démarche. Lorsqu’on a vu Jean Marie Le Pen qu’il avait envoyé au second tour en 2002 et qu’il plébiscitent encore à près de 15% pour la future présidentielle, lorsqu’on a vu ce leader d’extrême droite descendre en flamme et de façon tout à fait méprisante, Jacques Chirac qui venait de faire un discours pathétique et un rien rassembleur de fin de règne. J’ai eu envie de dire qu’il faut être déboussolé quelque part pour tirer ainsi à bout portant sur un corbillard qui fonce tout droit au cimetière. Ceux qui avaient quelque chose à tort ou à raison à reprocher à Chirac pouvaient se satisfaire. Mais à travers Jacques Chirac, c’est la fonction présidentielle donc quelque part l’âme dont parlait Max Gallo qui est ainsi traîné dans la boue. Après, les mêmes se demanderont pourquoi la France se dévalorise aux yeux de son peuple et aux yeux des autres peuples.
En 2005, toujours dans cette recherche de son identité et dans cette manifestation du mal être, les Français ont liquidé l’Europe à travers le non massif au referendum sur la constitution européenne. Aujourd’hui, au travers de leurs leaders, certains, en liant l’immigration à l’identité nationale, veulent s’élever contre l’immigré dans un amalgame spectaculaire et toujours dans cette posture de recherche effrénée de bouc émissaire. Les récents événements de la gare du Nord à Paris, où un simple contrôle de billet a dégénéré en affrontement violent de plusieurs heures entre la police et les jeunes, montre bien qu’une simple étincelle peut faire partir le brasier français.
Lorsqu’on scrute la France, les Français et leurs leaders en prenant une posture panoramique, on a l’impression d’un troupeau dont les bergers sont devenus de simples vaches. On a l’impression d’un bateau à la dérive sur lequel le capitaine et son équipage se chamaillent sans cesse et plus personne pour tenir le gouvernail. Au plan économique, la France ploie sous le poids d’une dette évaluée ce jour à près de 2000 milliards d’euros représentant parfois jusqu’à 60% du PIB. Elle ne subit plus que des délocalisations et des OPA avec leur pendant qui est le chômage. Les jeunes quittent de plus en plus le pays pour s’employer ailleurs : en Angleterre, aux Etats-Unis ou même en Asie. Pendant ce temps, les retraités, papy boomers embourgeoisés et particulièrement radins ont créé et entretiennent la civilisation du plaisir et de la jouissance.
Finalement, je pense modestement que les Français doivent enfin franchir le rubicon. La France et les Français ont besoin d’un repère, ils ont besoin d’un guide, ils ont besoin d’une image sur laquelle tous s’accordent. Bref, ils ont besoin d’un Roi qu’ils n’auraient jamais dû décapiter peut-être. Mais l’heure n’est pas aux regrets. D’avoir guillotiné le Roi Louis XVI en 1793 dans la foulée de la révolution de 1789, avait permis à la France de se présenter aux yeux du monde comme une terre de liberté, de l’égalité et de la fraternité. Il y a quelques années encore, elle pouvait pavoiser au milieu des monarchies européennes avec son statut de République républicaine. Mais, tout cela a vécu. Elle doit se rendre à l’évidence aujourd’hui de ce qu’elle est désormais moins qu’une « Républiquette ». Et du coup, ce sont les monarchies, économiquement, socialement et psychologiquement plus viables qui lui dame le pion sur tous les plans. Il n’y a qu’à voir la confrontation perdue contre la Grande Bretagne pour l’organisation des jeux olympiques de 2012.
Alors, s’il n’était pas déjà un peuple happé par toutes ces religions monéthéistes et par le rationalisme cartésien, les Français iraient en masse chez le duc d’Orléans, descendant du dernier Roi de France, pour lui demander pardon et l’introniser comme Charles De Gaulle n’avait pas su le faire en 1958 lorsqu’il fit son coup d’Etat constitutionnel.
Par Etienne de Tayo
Journaliste
L’idée d’une sixième République a fini par faire irruption dans la campagne électorale française, portée par Ségolène Royal. La candidate du parti socialiste n’en fini plus de courir après les idées de Nicolas Sarkozy, candidat de la droite qui lui-même marche sur les plates bandes de Jean Marie Le Pen de l’extrême droite.
En proposant une sixième République, Ségolène Royal exprime en d’autres termes l’idée de rupture que porte Nicolas Sarkozy depuis le début de la campagne. Ainsi, les deux candidats se retrouvent sur la problématique de la rupture comme ils se sont retrouvés cette semaine sur le thème de l’identité nationale. Un thème sur lequel Ségolène Royal a défrayé la chronique au point de vexer certaines personnes dans son entourage notamment en proposant que chaque Français accroche un drapeau bleu blanc rouge à sa fenêtre comme si la République courait un danger certain.
Comme on peut le constater, la gauche française n’a jamais été aussi proche de la droite et même de l’extrême droite. Et du coup, tout le monde donne raison à François Bayrou qui propose que tous abandonnent leurs hypocrisies et se retrouvent dans un gouvernement d’union nationale de transition peut-être. Puisque tant de chose les rapproche déjà.
Mais ce qu’il faut voir de la France et de son peuple aujourd’hui, c’est l’image d’un pays et d’un peuple qui cherche ses repères. Les discours politiques et les titres de certains ouvrages n’ont jamais été aussi pessimistes même catastrophistes sur le devenir de la France et des Français. La France n’a jamais été autant insulté et piétinée par ses propres fils qui ne se reconnaissent plus en elle. Du coup, une bonne frange des Français ont besoin qu’on leur redonne espoir. Ils ont besoin d’un discours enjoliveur sur leur avenir même s’il est artificiel et irréel. Ils ont besoin de quelqu’un qui leur dise que ce n’est pas vrai cette image loqueteuse que leur renvoie leur pays chéri. C’est sans doute pourquoi certains auteurs qui font plutôt dans la « francoptimisme » ont un réel succès auprès des français dits de souche. C’est le cas de l’écrivain Max Gallo qui s’est découvert les talents de véritable coach de la société française. En février, il a publié « L’âme de la France : une histoire de la nation des origines à nos jours » chez Fayard. En décembre 2006 déjà, il avait publié « Fier d’être français » chez LGF. On peut aussi citer l’écrivain d’origine russe Andreï Makine qui a publié en mars 2006 chez Flammarion l’ouvrage intitulé : « Cette France qu’on oublie d’aimer ». Toujours dans le même registre, un jeune des banlieues, Abdel Malik, qui dit avoir pris conscience du mal français vient de publier aux éditions Albin Michel, un ouvrage au titre évocateur : « Qu’Allah bénisse la France ». J’étais au salon du livre de la porte de Versailles cette semaine et le rang de toutes ces personnes qui étaient alignées pour une dédicace m’a conforté dans l’idée selon laquelle, la France de 2007 n’est pas si éloignée de la grande peur qu’avaient expérimenté la France pré révolution française de 1789 et qu’on a retrouvé à la veille de la seconde guerre mondiale. Il faut relever le fait que la plupart des personnes qui veulent ainsi redonner l’espoir aux Français ont la particularité d’être des Français d’adoption. Que disent donc les Français de souche ? C’est un autre débat.
Les Français ont besoin d’un guide, d’une figure emblématique qui s’impose à eux et leur redonne confiance. Mais il y a quelque chose de contradictoire dans leur démarche. Lorsqu’on a vu Jean Marie Le Pen qu’il avait envoyé au second tour en 2002 et qu’il plébiscitent encore à près de 15% pour la future présidentielle, lorsqu’on a vu ce leader d’extrême droite descendre en flamme et de façon tout à fait méprisante, Jacques Chirac qui venait de faire un discours pathétique et un rien rassembleur de fin de règne. J’ai eu envie de dire qu’il faut être déboussolé quelque part pour tirer ainsi à bout portant sur un corbillard qui fonce tout droit au cimetière. Ceux qui avaient quelque chose à tort ou à raison à reprocher à Chirac pouvaient se satisfaire. Mais à travers Jacques Chirac, c’est la fonction présidentielle donc quelque part l’âme dont parlait Max Gallo qui est ainsi traîné dans la boue. Après, les mêmes se demanderont pourquoi la France se dévalorise aux yeux de son peuple et aux yeux des autres peuples.
En 2005, toujours dans cette recherche de son identité et dans cette manifestation du mal être, les Français ont liquidé l’Europe à travers le non massif au referendum sur la constitution européenne. Aujourd’hui, au travers de leurs leaders, certains, en liant l’immigration à l’identité nationale, veulent s’élever contre l’immigré dans un amalgame spectaculaire et toujours dans cette posture de recherche effrénée de bouc émissaire. Les récents événements de la gare du Nord à Paris, où un simple contrôle de billet a dégénéré en affrontement violent de plusieurs heures entre la police et les jeunes, montre bien qu’une simple étincelle peut faire partir le brasier français.
Lorsqu’on scrute la France, les Français et leurs leaders en prenant une posture panoramique, on a l’impression d’un troupeau dont les bergers sont devenus de simples vaches. On a l’impression d’un bateau à la dérive sur lequel le capitaine et son équipage se chamaillent sans cesse et plus personne pour tenir le gouvernail. Au plan économique, la France ploie sous le poids d’une dette évaluée ce jour à près de 2000 milliards d’euros représentant parfois jusqu’à 60% du PIB. Elle ne subit plus que des délocalisations et des OPA avec leur pendant qui est le chômage. Les jeunes quittent de plus en plus le pays pour s’employer ailleurs : en Angleterre, aux Etats-Unis ou même en Asie. Pendant ce temps, les retraités, papy boomers embourgeoisés et particulièrement radins ont créé et entretiennent la civilisation du plaisir et de la jouissance.
Finalement, je pense modestement que les Français doivent enfin franchir le rubicon. La France et les Français ont besoin d’un repère, ils ont besoin d’un guide, ils ont besoin d’une image sur laquelle tous s’accordent. Bref, ils ont besoin d’un Roi qu’ils n’auraient jamais dû décapiter peut-être. Mais l’heure n’est pas aux regrets. D’avoir guillotiné le Roi Louis XVI en 1793 dans la foulée de la révolution de 1789, avait permis à la France de se présenter aux yeux du monde comme une terre de liberté, de l’égalité et de la fraternité. Il y a quelques années encore, elle pouvait pavoiser au milieu des monarchies européennes avec son statut de République républicaine. Mais, tout cela a vécu. Elle doit se rendre à l’évidence aujourd’hui de ce qu’elle est désormais moins qu’une « Républiquette ». Et du coup, ce sont les monarchies, économiquement, socialement et psychologiquement plus viables qui lui dame le pion sur tous les plans. Il n’y a qu’à voir la confrontation perdue contre la Grande Bretagne pour l’organisation des jeux olympiques de 2012.
Alors, s’il n’était pas déjà un peuple happé par toutes ces religions monéthéistes et par le rationalisme cartésien, les Français iraient en masse chez le duc d’Orléans, descendant du dernier Roi de France, pour lui demander pardon et l’introniser comme Charles De Gaulle n’avait pas su le faire en 1958 lorsqu’il fit son coup d’Etat constitutionnel.
Par Etienne de Tayo
Journaliste
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