Une cérémonie fort symbolique pour l'Afrique vient de se dérouler à Londres. Le prix Mo Ibrahim, doté de 5 millions de dollars – le prix le plus richement doté du monde – vient d'être attribué à l'ancien Président Mozambicain Joachim Chissano. C'est à l'ancien secrétaire général des Nations Unies Kofi Anan qu'est revenu l'honneur de dévoiler le nom de l'heureux élu.
Ce prix récompense la bonne gouvernance en Afrique. Et plus particulièrement, il vise à récompenser un ancien Président, qui a quitté le pouvoir depuis 3 ans, pour sa bonne gouvernance. A travers ce prix, son promoteur Mo Ibrahim, voudrait changer le comportement des chefs d'Etats en Afrique très souvent portés vers la corruption et le détournement des fonds publics. La sélection a été faite au terme d'un dépouillement de 58 critères divisés en cinq volets : défense, sécurité, législation, bonne gouvernance et droits de l'homme.
Mohamed Ibrahim, promoteur de ce prix est un homme d'affaires prospère, d'origine soudanaise, qui s'est enrichi dans les télécommunications. Fondateur et ancien Président de l'entreprise panafricaine de téléphones mobiles, Celtel, il a été au cœur de la naissance du téléphone mobile en tant que Directeur technique d'une filiale de British télécom. Soucieux de l'enracinement de la démocratie en Afrique et du développement du continent en général, Mo Ibrahim s'est fait entourer des personnalités telles Kofi Anan, Tony Blair et Bill Clinton.
Très vite, dans les milieux des affaires, Mo Ibrahim a mesuré la nuisance des clichés désastreux qui détournaient les investisseurs de l'Afrique. Il s'est donc lancé dans ce marché abandonné et en 2005 sa société Celtel comptait 10 millions de clients. Il s'est donc enrichi sur un terrain africain où personne ne voulait miser. Il a pensé à un retour d'ascenseur. C'est pourquoi il a créé un fonds de 100 millions de dollars pour l'achat des participations en Afrique.
Joachim Chissano, l'heureux récipiendaire du prix Mo Ibrahim est l'un des pères fondateurs du Frolimo qui fit plier les colonisateurs Portugais. Il est arrivé au pouvoir en 1986 après la mort accidentelle du Président Samora Machel. Il a conduit le Mozambique de la guerre à la paix et ensuite à la démocratie. En 2004, après avoir réussi à 2 élections pluralistes et alors que la constitution n'imposait aucune limitation de mandat, Joachim Chissano a quitté le pouvoir en organisant une transition démocratique au Mozambique.
L'initiative de Mo Ibrahim porte un lourd symbole pour l'Afrique en ceci qu'elle vise non seulement à l'assainissement du climat politique dans ce continent mais règle l'épineux problème des anciens chefs d'Etats africains. Un problème qui ruinait constamment la démocratie et l'alternance en Afrique.
Dans une réflexion faite en août 2005, j'avançais cette interrogation : "FAUT-IL BRULER LES ANCIENS CHEFSD'ETATS AFRICAINS?". Dans cette réflexion, nous posions l'hypothèse selon laquelle le sort réservé aux anciens chefs d'Etats africains conditionnait le comportement des chefs d'Etat en place. Autrement dit beaucoup de chefs d'Etats en fonction étaient amenés à manipuler la constitution pour s'éterniser au pouvoir parce qu'ils voulaient échapper au sort réservé à certains de leurs collègues qui avaient quitté le pouvoir.
Visionnaires, certaines organisations comme le National Democratic Institute (NDI) avaient déjà commencé à réfléchir sur le sujet. "Il y a une vie après la présidence", était le slogan d'un forum des anciens chefs d'Etat africains organisé à Bamako au Mali en 2005. Et selon Christopher Fomunyoh, directeur Afrique au NDI, d'autres initiatives étaient menées par des universités américaines qui souhaitaient inviter les anciens chefs d'Etats africains dans des résidences d'écriture afin qu'ils rédigent leurs mémoires. L'objectif étant de les occuper et éviter qu'ils continuent encore à lorgner du coté du pouvoir.
L'initiative de Mo Ibrahim complète et prolonge ces projets généreux. Elle a l'avantage d'agir sur tout le processus de démocratisation et ouvre des perspectives heureuses pour le continent africain. Un jour peut-être, le prix Mo Ibrahim sera couru dans le monde entier.
Etienne de Tayo
Promoteur "Afrique Intègre"
Mohamed Ibrahim, promoteur de ce prix est un homme d'affaires prospère, d'origine soudanaise, qui s'est enrichi dans les télécommunications. Fondateur et ancien Président de l'entreprise panafricaine de téléphones mobiles, Celtel, il a été au cœur de la naissance du téléphone mobile en tant que Directeur technique d'une filiale de British télécom. Soucieux de l'enracinement de la démocratie en Afrique et du développement du continent en général, Mo Ibrahim s'est fait entourer des personnalités telles Kofi Anan, Tony Blair et Bill Clinton.
Très vite, dans les milieux des affaires, Mo Ibrahim a mesuré la nuisance des clichés désastreux qui détournaient les investisseurs de l'Afrique. Il s'est donc lancé dans ce marché abandonné et en 2005 sa société Celtel comptait 10 millions de clients. Il s'est donc enrichi sur un terrain africain où personne ne voulait miser. Il a pensé à un retour d'ascenseur. C'est pourquoi il a créé un fonds de 100 millions de dollars pour l'achat des participations en Afrique.
Joachim Chissano, l'heureux récipiendaire du prix Mo Ibrahim est l'un des pères fondateurs du Frolimo qui fit plier les colonisateurs Portugais. Il est arrivé au pouvoir en 1986 après la mort accidentelle du Président Samora Machel. Il a conduit le Mozambique de la guerre à la paix et ensuite à la démocratie. En 2004, après avoir réussi à 2 élections pluralistes et alors que la constitution n'imposait aucune limitation de mandat, Joachim Chissano a quitté le pouvoir en organisant une transition démocratique au Mozambique.
L'initiative de Mo Ibrahim porte un lourd symbole pour l'Afrique en ceci qu'elle vise non seulement à l'assainissement du climat politique dans ce continent mais règle l'épineux problème des anciens chefs d'Etats africains. Un problème qui ruinait constamment la démocratie et l'alternance en Afrique.
Dans une réflexion faite en août 2005, j'avançais cette interrogation : "FAUT-IL BRULER LES ANCIENS CHEFSD'ETATS AFRICAINS?". Dans cette réflexion, nous posions l'hypothèse selon laquelle le sort réservé aux anciens chefs d'Etats africains conditionnait le comportement des chefs d'Etat en place. Autrement dit beaucoup de chefs d'Etats en fonction étaient amenés à manipuler la constitution pour s'éterniser au pouvoir parce qu'ils voulaient échapper au sort réservé à certains de leurs collègues qui avaient quitté le pouvoir.
Visionnaires, certaines organisations comme le National Democratic Institute (NDI) avaient déjà commencé à réfléchir sur le sujet. "Il y a une vie après la présidence", était le slogan d'un forum des anciens chefs d'Etat africains organisé à Bamako au Mali en 2005. Et selon Christopher Fomunyoh, directeur Afrique au NDI, d'autres initiatives étaient menées par des universités américaines qui souhaitaient inviter les anciens chefs d'Etats africains dans des résidences d'écriture afin qu'ils rédigent leurs mémoires. L'objectif étant de les occuper et éviter qu'ils continuent encore à lorgner du coté du pouvoir.
L'initiative de Mo Ibrahim complète et prolonge ces projets généreux. Elle a l'avantage d'agir sur tout le processus de démocratisation et ouvre des perspectives heureuses pour le continent africain. Un jour peut-être, le prix Mo Ibrahim sera couru dans le monde entier.
Etienne de Tayo
Promoteur "Afrique Intègre"
Credit photo: http://www.rfi.fr/
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