http://www.lastampa.it/redazione/cmsSezioni/obamannodopo/200911articoli/48930girata.asp
L'élection du président Barack Obama à la tête des Etats-Unis, le 04 novembre 2008, a suscité un grand espoir chez les Africains en même temps qu'elle les a comblé de fierté. Certains, surtout ceux qui sont constamment dans l'attente d'une hypothétique assistance extérieur, n'ont pas hésité à y voir une chance pour le développement de l'Afrique. D'autres encore, qui n'attendent pas forcément l'aide, souhaitent voir Obama user de son influence pour débarrasser l'Afrique de ses dictateurs.
Je voudrais, un an après l'arrivée du président Obama à la Maison blanche, questionner cet espoir, dire ce qu'il doit être et ce qu'il ne doit pas être. Je pose d'abord comme postulat que le développement de l'Afrique dépend en priorité des Africains. Et là, je rejoins le président Obama qui dans son discours d'Accra au Ghana invitait instamment les Africains à se prendre en main : "nous devons partir du principe qu'il revient aux Africains de décider de l'avenir de l'Afrique", soulignait-il. Je l'avais déjà posé en thèse de mon ouvrage coup de gueule au G8, "Pour la Dignité de l'Afrique, laissez-nous crever".
L'Africain, celui qui a une conduite digne, celui qui a pris conscience de ce qu'il est en réalité indépendamment des clichés dénigrant qui circulent à son sujet, cet Africain là n'attend aucun apport extérieur, en terme d'aide ou de prêt, ni d'Obama ni d'aucun autre président. Obama le dit d'ailleurs clairement aux Africains : "Le progrès ne viendra de nulle part ailleurs, il doit découler des décisions que vous prendrez, des actions que vous engagerez et de l'espoir que vous porterez dans votre coeur", dit-il.
Barack Obama a été élu président de Etats Unis et non celui de l'Afrique ou même du Kenya d'où est originaire son père. Le président Sénégalais Abdoulaye Wade le rappelait fort opportunément. Toutefois, Obama est une chance immense pour la désaliénation de l'Africain et finalement pour la Renaissance africaine. Pour contribuer au développement et au rayonnement de l'Afrique, l'Africain a besoin d'une profonde transformation. Obama est un homme qui a réussi sa propre transformation en se débarrassant de ce que Frantz Fanon qualifiait de complexe de nègre. Ce manque d'audace qui caractérise généralement les Noirs et les maintient souvent au bas de l'échelle sociale comme la pierre sur laquelle il est attaché maintient le cadavre au fond de l'eau.
De par son élection à la tête des Etats Unis, de par son action à la tête de cet Etat phare du monde, Obama apporte à l'Africain la substance nécessaire à sa propre transformation. Cette substance, c'est la fierté, c'est la dignité, c'est l'audace, c'est la soif de réussir. A ce titre, le "Yes We Can" intraduisible de Barack Obama, pour l'Africain va au-delà du simple slogan de campagne électoral pour devenir, pour le Noir, un art de vivre, un signe distinctif et un cri de ralliement. Si vous voulez, la réussite de Obama est une source de motivation, au sens du management, pour l'Africain. En le comblant de joie et de fierté, elle contribuera à sa désaliénation et lui permettra d'avoir plus d'assurance et plus confiance en lui-même, d'aller au fonds de lui-même puiser la ressource qui y était bloqué par des siècles d'oppression et d'humiliation. Cet espoir transparaît dans le discours d'Obama à Accra lorsqu'il déclare que : "ce seront les jeunes, débordant de talent, d'énergie et d'espoir qui pourront revendiquer l'avenir que tant de personnes des générations précédentes n'ont jamais réalisé".
Ce dont l'Africain a besoin, c'est une véritable prise de conscience de ce qu'il est réellement et de ce qu'est réellement ce continent qui lui est cher. L'Afrique, c'est le continent le plus riche de la planète : riche en ressources naturelles, riche en ressources humaines, riche par sa démographie (près d'un milliard d'habitants), riche par la jeunesse de son peuple (plus de 50% de la population). L'Afrique c'est le continent premier d'où était parti la race humaine pour essaimer dans le monde. C'est aussi le continent d'où partira le bonheur du monde. Obama l'exprime en ces termes en s'adressant aux parlementaires ghanéens et à travers eux, à tous les Africains : "votre prospérité peut accroître la prospérité des Etats Unis. Votre santé et votre sécurité peuvent contribuer à la santé et à la sécurité du monde. Et la force de votre démocratie peut contribuer à la progression des droits de l'homme pour tous les peuples". Mais les circonstances de l'histoire ont fait qu'on inculque aux Africains et à l'Afrique, la conscience de pauvre, "la partie du monde où on ne veut voir que les tragédies ou la nécessité d'une aide charitable". Et malheureusement, ce destin tragique, l'Afrique l'a endossé, les Africains l'ont intégré. Le problème aujourd'hui c'est d'amener l'Afrique à une prise de conscience de riche qu'elle est. Obama, qui lui même a réussi sa transformation notamment en se débarrassant de tout complexe, peut aider l'Africain à cette transformation, à cette prise de conscience. Donc, il ne s'agit pas de donner à l'Afrique, on ne donne pas à un riche. C'est ce que Obama dit lorsqu'il soutient que, "le véritable signe de réussite n'est pas de savoir si nous sommes une source d'aide perpétuelle qui aide les gens à survivre tant bien que mal mais si nous sommes partenaires dans la création des capacités nécessaires pour un changement transformateur".
Etienne de Tayo
Promoteur de "Afrique Intègre"
www.edetayo.blogspot.com
L'élection du président Barack Obama à la tête des Etats-Unis, le 04 novembre 2008, a suscité un grand espoir chez les Africains en même temps qu'elle les a comblé de fierté. Certains, surtout ceux qui sont constamment dans l'attente d'une hypothétique assistance extérieur, n'ont pas hésité à y voir une chance pour le développement de l'Afrique. D'autres encore, qui n'attendent pas forcément l'aide, souhaitent voir Obama user de son influence pour débarrasser l'Afrique de ses dictateurs.
Je voudrais, un an après l'arrivée du président Obama à la Maison blanche, questionner cet espoir, dire ce qu'il doit être et ce qu'il ne doit pas être. Je pose d'abord comme postulat que le développement de l'Afrique dépend en priorité des Africains. Et là, je rejoins le président Obama qui dans son discours d'Accra au Ghana invitait instamment les Africains à se prendre en main : "nous devons partir du principe qu'il revient aux Africains de décider de l'avenir de l'Afrique", soulignait-il. Je l'avais déjà posé en thèse de mon ouvrage coup de gueule au G8, "Pour la Dignité de l'Afrique, laissez-nous crever".
L'Africain, celui qui a une conduite digne, celui qui a pris conscience de ce qu'il est en réalité indépendamment des clichés dénigrant qui circulent à son sujet, cet Africain là n'attend aucun apport extérieur, en terme d'aide ou de prêt, ni d'Obama ni d'aucun autre président. Obama le dit d'ailleurs clairement aux Africains : "Le progrès ne viendra de nulle part ailleurs, il doit découler des décisions que vous prendrez, des actions que vous engagerez et de l'espoir que vous porterez dans votre coeur", dit-il.
Barack Obama a été élu président de Etats Unis et non celui de l'Afrique ou même du Kenya d'où est originaire son père. Le président Sénégalais Abdoulaye Wade le rappelait fort opportunément. Toutefois, Obama est une chance immense pour la désaliénation de l'Africain et finalement pour la Renaissance africaine. Pour contribuer au développement et au rayonnement de l'Afrique, l'Africain a besoin d'une profonde transformation. Obama est un homme qui a réussi sa propre transformation en se débarrassant de ce que Frantz Fanon qualifiait de complexe de nègre. Ce manque d'audace qui caractérise généralement les Noirs et les maintient souvent au bas de l'échelle sociale comme la pierre sur laquelle il est attaché maintient le cadavre au fond de l'eau.
De par son élection à la tête des Etats Unis, de par son action à la tête de cet Etat phare du monde, Obama apporte à l'Africain la substance nécessaire à sa propre transformation. Cette substance, c'est la fierté, c'est la dignité, c'est l'audace, c'est la soif de réussir. A ce titre, le "Yes We Can" intraduisible de Barack Obama, pour l'Africain va au-delà du simple slogan de campagne électoral pour devenir, pour le Noir, un art de vivre, un signe distinctif et un cri de ralliement. Si vous voulez, la réussite de Obama est une source de motivation, au sens du management, pour l'Africain. En le comblant de joie et de fierté, elle contribuera à sa désaliénation et lui permettra d'avoir plus d'assurance et plus confiance en lui-même, d'aller au fonds de lui-même puiser la ressource qui y était bloqué par des siècles d'oppression et d'humiliation. Cet espoir transparaît dans le discours d'Obama à Accra lorsqu'il déclare que : "ce seront les jeunes, débordant de talent, d'énergie et d'espoir qui pourront revendiquer l'avenir que tant de personnes des générations précédentes n'ont jamais réalisé".
Ce dont l'Africain a besoin, c'est une véritable prise de conscience de ce qu'il est réellement et de ce qu'est réellement ce continent qui lui est cher. L'Afrique, c'est le continent le plus riche de la planète : riche en ressources naturelles, riche en ressources humaines, riche par sa démographie (près d'un milliard d'habitants), riche par la jeunesse de son peuple (plus de 50% de la population). L'Afrique c'est le continent premier d'où était parti la race humaine pour essaimer dans le monde. C'est aussi le continent d'où partira le bonheur du monde. Obama l'exprime en ces termes en s'adressant aux parlementaires ghanéens et à travers eux, à tous les Africains : "votre prospérité peut accroître la prospérité des Etats Unis. Votre santé et votre sécurité peuvent contribuer à la santé et à la sécurité du monde. Et la force de votre démocratie peut contribuer à la progression des droits de l'homme pour tous les peuples". Mais les circonstances de l'histoire ont fait qu'on inculque aux Africains et à l'Afrique, la conscience de pauvre, "la partie du monde où on ne veut voir que les tragédies ou la nécessité d'une aide charitable". Et malheureusement, ce destin tragique, l'Afrique l'a endossé, les Africains l'ont intégré. Le problème aujourd'hui c'est d'amener l'Afrique à une prise de conscience de riche qu'elle est. Obama, qui lui même a réussi sa transformation notamment en se débarrassant de tout complexe, peut aider l'Africain à cette transformation, à cette prise de conscience. Donc, il ne s'agit pas de donner à l'Afrique, on ne donne pas à un riche. C'est ce que Obama dit lorsqu'il soutient que, "le véritable signe de réussite n'est pas de savoir si nous sommes une source d'aide perpétuelle qui aide les gens à survivre tant bien que mal mais si nous sommes partenaires dans la création des capacités nécessaires pour un changement transformateur".
Etienne de Tayo
Promoteur de "Afrique Intègre"
www.edetayo.blogspot.com
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