jeudi 7 avril 2011

COTE D'IVOIRE : DIGNITE DE L'UN, LA HAUTE TRAHISON DE L'AUTRE

Le drame qui enserre et étouffe la Côte d’Ivoire aujourd’hui dégage deux images fortes dans lesquelles se reconnaît chacun des protagonistes : la dignité et la haute trahison.


La dignité est celle de Laurent Gbagbo, l’homme haï par tous qui, après avoir subi jusqu’au bout les assauts de l’impérialisme, refuse l’humiliation de ceux qui veulent lui faire avaler ses convictions. En indiquant clairement sa position à ses adversaires dont il sait qu’ils ont hâte de l’éliminer, Gbagbo fait montre d’un courage qui déroute ses ennemis. En l’écoutant répondre aux questions des journalistes avec une sérénité à toute épreuve, on a de la peine à croire qu’il est assiégé. De même que son propos laisse penser qu’en vrai chef militaire, il a parfaitement le feedback de ses hommes sur le terrain. Il n’est donc pas enfermé dans un bunker en tentant de sauver sa peau. Cette élégance dans l’affrontement de la mort et du péril qui est celle de Laurent Gbagbo aujourd’hui est une démarche tout en dignité.

Usant de la désinformation et de la manipulation, la communauté internationale a voulu faire croire que Laurent Gbagbo a abdiqué en demandant de se mettre sous la protection de l’ONU. Ce qui revenait à faire croire qu’il a accepté de se mettre sous la protection du diable qui est la source de tous ses malheurs. Ses adversaires l’ont annoncé en route pour l’exil, refugié dans une ambassade, question de créer la débandade dans ses rangs. De son coté, la France, par la voix de son ministre de affaires étrangères voulait faire croire que Gbagbo était sur le point de signer un document renonçant au pouvoir et reconnaissant la victoire d’Alassane Ouattatra.

Mais rien de tout çà. Dans une interview de Laurent Gbagbo diffusée sous les antennes de RFI et certainement reprise par plusieurs autres canaux, nous fait comprendre que non seulement Gbagbo a contourné le piège mais qu’il est plus que jamais combatif. Répondant à Norbert Navarro au sujet de son éventuelle reddition, le président Gbagbo dit ceci : « On n’est pas encore au stade des négociations. Et puis mon départ d’où, mon départ pour où ? Les militaires sont en train de discuter de la cessation des hostilités. Après, je souhaite que les civils, les politiques prennent le relais et discute de la sortie de crise. A ce moment là, on pourra me poser des questions. Pour le moment, ce n’est pas encore le cas (…) Il n’y a pas de jusqu’où. Je dis, j’ai gagné les élections. Mon adversaire dit qu’il a gagné les élections. Je dis, OK asseyons-nous et discutons, sortons les arguments. C’est tout ce que je demande. Mais on ne m’écoute pas. Il s’agit d’élections. Or, quand à la fin d’un processus électoral, deux candidats se déclarent vainqueurs, il y en a un forcément qui a été élu. Et l’autre se trompe de bonne foi ou alors il ment. Il faut régler cela. »



Peut-être dans quelques minutes ou dans quelques heures, une balle assassine de la légion étrangère d’Alassane Dramane Ouattara viendra arracher la vie à Laurent Gbagbo comme cela a été le cas des pauvres victimes de Duekoué. Alors, il mourra dans la dignité.
En Côte d’Ivoire, la haute trahison est justement celle de Alassane Dramane Ouattara. Un ancien cadre du FMI, assoiffé de pouvoir – il suffit de scruter son visage à Ouattara pour comprendre que l’homme est mortellement marqué par le recherche obsessionnelle du pouvoir au point qu’il en est devenu l’otage. Officiellement, depuis 4 mois, Ouattara tient en Côte d’Ivoire, l’autre bout de la corde qu’a déployé la communauté internationale pour étrangler le pays de Felix Houphouet Boigny. Officiellement parce qu’en fait, c’est depuis 2002 que Ouattara et ses complices avaient décidé de lancer l’OPA sur la Côte d’Ivoire tenue alors selon eux par un insoumis. C’est ainsi que la rébellion des forces dites nouvelles a été lancée et que la partition du pays a été opérée. Pendant près de 10 ans Ouattara et ses complices ont mis la zone occupée sous coupe réglée pour la constitution du trésor de guerre. Lequel est utilisé aujourd’hui pour massacrer les ivoiriens.

Même s’il ne semble pas vouloir y parvenir ou que cela se sache, il devient évident aujourd’hui que le trône sur lequel s’apprête à s’asseoir Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire et la couronne qu’il portera sur la tête seront confectionnés à partir des cadavres d’hommes fraîchement assassinés. Ce qui veut dire que, lorsqu’on le verra assis sur son trône, on verra en même temps du sang dégouliner sur le visage du roi Ouattara alors qu’un autre petit ruisseau de sang partira de ses pieds et dessinera une sorte de tapis rouge de sang.

Malgré les accointances et les liaisons dangereuses qui le lient à la communauté internationale, cette dernière a été obligée d’imputer aux hommes d’Alassane Ouattara, donc à ce dernier, les massacres de Duékoué où un millier d’ivoiriens ont été massacrés à cause de leurs opinions par les hommes d’un homme censé venir instaurer la démocratie. En acceptant que l’armée française bombarde la Côte d’Ivoire, détruise le matériel militaire et tue les ivoiriens, Alassane Ouattara a certainement ruiné toutes ses chances de se faire accepter des ivoiriens.

De quelque bout qu’on le prenne, le dénouement de la crise de Côte d’Ivoire et l’avenir même de ce pays ne pose que des questions supplémentaires qui sont autant de défis pour la Côte d’ivoire et pour l’Afrique toute entière : Pourquoi cette haine concertée et presque communicative contre Laurent Gbagbo ? Qu’a-t-il fait de pire que ne l’ont fait et ne feront d’autres chefs d’Etats en Afrique ? Les histoire de hold up électoral soutenue et presque supervisée par la France ne sont-elle pas légion en Afrique ? Et pourtant, on n’a pas vu la communauté internationale aussi active dans l’amplification de la haine meurtrière envers les auteurs comme c’est le cas aujourd’hui contre Gbagbo. Serait-il donc d’un problème de refus d’allégeance à la puissance coloniale dont serait victime Laurent Gbagbo ? Pour qui et au nom de qui demain, Alassane Ouattara gouvernera la Côte d’Ivoire ? Comment ce monsieur qui n’a jamais pu se démarquer un seul jour des positions de la fameuse communauté internationale devra t-il demain s’affranchir de la volonté de la France, des États-Unis, de la Grande Bretagne et de tous les lobbies criminels qui les parasitent d’obtenir de lui la braderie de la Côte d’Ivoire ? Quels pactes secrets Ouattara a-t-il signé avec les lobbies du cacao et les autres et à quel niveau se situe l’intérêt de la Côte d’ivoire ?

Au-delà des subtilités du droit international, l’image sombre que laisse l’arrivée de Ouattara au pouvoir en Côte d’ivoire, porté à bout de bras par une communauté internationale partiale jusqu’à la caricature, l’image est celle d’une personne sur qui pèse déjà de forts soupçons d’étranger à la Côte d’Ivoire, installé au pouvoir par les puissances étrangères. Il aura donc beaucoup de problèmes avec sa légion étrangère à véritablement s’ancrer en Côte d’Ivoire.. Demain, le premier contrat que Ouattara signera avec la France, sera celui de l’approvisionnement de la Côte d’Ivoire en armes et en munitions. Les mêmes armes et munitions que l’armée française a détruite avec l’aval d’Alassane Ouattara. Cela se voit que la connivence est trop grossière. Avec ce contrat, la France profitera pour écouler son stock d’arme et de munitions et se refaire une santé financière sur le dos du contribuable ivoirien.

Face à tout ce qui précède, un seul conseil à Alassane Ouattara : il faut que, une fois qu’il aura prêté serment, réussissant ainsi à étancher sa soif inextinguible du pouvoir, et qu’il aura fait inscrire pour l’histoire son nom sur la liste des présidents de Côte d’Ivoire, qu’il rende aussitôt son tablier ou qu’il se suicide. Car, il aura de la peine à s’imposer en Côte d’Ivoire où on a constaté son incapacité à mobiliser le peuple. Sans oublier que ses maîtres d’aujourd’hui lui mettront une pression parfois insupportable pour lui faire tenir les accords des pactes secrets. Déjà, en lui faisant porter la responsabilité du massacre de Duekoué, ils préparent le terrain du chantage à travers les multinationales des droits de l’homme qu’ils contrôlent parfois ou encore les tribunaux internationaux sous leurs ordres. Déjà le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, dit son intention d’enquêter sur les « massacres commis de façon systématique ou généralisée » en Côte d'Ivoire. Face à cette annonce, Alassane Ouattara éprouve plus de peur que Laurent Gbagbo car, comme le dit un adage africain, « le cadavre n’a pas peur du cercueil ».



Etienne de Tayo


Promoteur Afrique Intègre


Auteur de l’ouvrage : « Pour la dignité de l’Afrique, laissez-nous crever »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

très bon papier mais très mauvaise 2ème illustration
Il s'agit d'un accident survenue au Congo il y a 3 ans
Je vous invite donc à supprimer cette photo de cet excellent papier

Amitiés