L'affaire du "cadeau monétaire" offert à Alex Segura, ancien représentant résident du Fonds Monétaire International (FMI) par le président Sénégalais Abdoulaye Wade est de celle qui irrigue la presse internationale aujourd'hui en faisant des vague. En effet, alors qu'il venait de prendre part au dîner d'adieu offert en son honneur le 25 septembre au palais président du Sénégal, Alex Segura s'est vu offrir une mallette contenant la rondelette somme de 133 000 euros, en guise de cadeau d'adieu, se défendent les autorités sénégalaises.
Aussitôt l'affaire ébruitée, la directrice des relations extérieures du FMI, Mme Caroline Atkinson s'est fendu d’un communiqué pour faire un récit presque minuté du déroulement de cette rocambolesque affaire. Il ressort de la relation des faits, que ne conteste pas le gouvernement Sénégal - qui se contente de dire que cela rentre dans le cadre de la tradition africaine et non d’une quelconque corruption - qu’ayant reçu la mallette contenant le magot, le fonctionnaire se serait concerté avec son remplaçant et ils ont décidé, sur demande de leur hiérarchie, de restituer les fonds au gouvernement sénégalais à l’escale de Madrid et de dénoncer la pratique à travers un tapage médiatique en bonne et due forme. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que malgré la probité morale qu'il semble mettre en avant aujourd'hui, M. Segura avait quand même violé une loi du système international qui interdit tout cadeau, pire encore, il a voyagé avec cette somme d'argent et se serait même fait interpeller selon certaines sources. A-t-il dans un premier temps décidé de garder ce cadeau et a eu peur d'une dénonciation de sa collègue qui était déjà au courant? A-t-il eu peur d'un piège des autorités sénégalaises? Que s'est-il réellement passé entre la réception de la mallette au palais présidentiel de Dakar et la décision de Segura d'appeler le bureau d'éthique du FMI? Autant de question que charrie cette ténébreuse affaire.
Face à cette affaire, la posture naïve nous pousserait à applaudir le FMI et à louer la probité morale de ses fonctionnaires à travers l'acte que vient de poser Alex Segura. Cette posture nous amènerait aussi à vouer aux gémonies les dictateurs africains qui n’ont de cesse de brader les ressources de leurs pays. Si nous adoptons une telle posture, le FMI aura atteint son objectif. A savoir, redorer son blason par rapport à sa responsabilité dans l’ensemencement de la pauvreté en Afrique et la propagation de la corruption. Et en passant, renforcer un cliché bien encré en occident qui voudrait que l’Afrique ne soit gouverné que par des dictateurs corrompus. Ce qui malheureusement dans un cas sur deux est vrai mais dont la généralisation peut relever de la manipulation. La réalité pourtant est que en Afrique, le FMI, à travers ses fonctionnaires, est parfaitement entré en collusion avec ceux qu’ils qualifient de dictateurs pour affamer leurs peuples.
C’est à la fin des années 1980 que le FMI a réellement pris le pouvoir – au sens propre du terme - en Afrique au travers de la mise en œuvre des fameux plans d’ajustement structurels, qui étaient en réalité une sorte de mise entre parenthèse des institutions normales des pays concernés. A la place des économies planifiées, il a été mis en place une sorte de navigation à vue destinée juste à assurer le fonctionnement du pays. Les ministères de l'Economie et du plan ont été soit considérablement amoindris ou tout simplement supprimés alors que les ministères des Finances, c'est-à-dire la gestion au quotidien de la caisse de la l'Etat ont été renforcés. Tous les projets de loi étaient passés à l’encre rouge des fonctionnaires du FMI pour les mettre en conformité avec la nouvelle donne néo-libérale. Il fallait dans un temps record passer du trop d'Etat à moins d'Etat ou à pas d'Etat du tout.
A la demande du FMI, tous ceux qui dans l’administration ou au sein des universités s’interrogeaient sur le bien fondé des plans d’ajustement étaient mis au placards. Malgré les échecs successifs de ces plans, et le nombre impressionnant des victimes que leur mise en œuvre causait au sein de la population, les fonctionnaires du FMI continuaient de faire la pluie et le beau temps. Ils faisaient ainsi revenir leurs fameux plans, véritables pilules, sous d’autres formes et avec d’autres noms, un peu comme un sorcier qui revient tourmenter ses victimes avec des visages empruntés.
Au Cameroun par exemple, les conseillers du président de la République qui, sentant le désastre qu'une intervention du FMI aurait sur le pays, avaient eu la lucidité et la clairvoyance d’introduire dans son discours à la Assemblée nationale en 1987, la phrase mémorable : « nous n’irons pas au FMI », avaient été balayés sans ménagement sous la pression du FMI. Toujours sur recommandation du FMI, complètement obnubilé par le capitalisme triomphant, il avait été fait la promotion des fonctionnaires collabos et pour la plupart corrompus parce que souvent moins outillés intellectuellement ou tout simplement parce que cupide naturellement. Au Cameroun, ces fonctionnaires appartiennent à ce qu’on peut appeler aujourd'hui, la « génération Epervier ». C’est avec eux que les fonctionnaires du FMI gèrent les Etats africains, depuis plus de deux décennies maintenant, en s’adonnant à de petites combines mais grosses corruptions.
Partout en Afrique, face aux régimes affaiblis par la récession économique, les représentants résident du FMI ont repris le casque d’administrateurs coloniaux, l’arrogance et le cynisme en plus et exacerbé d’ailleurs. Malgré parfois leur jeune âge et leur inexpérience, ils étaient devenus dans plusieurs pays la doublure du premier ministre et même plus puisqu’il leur incombait en premier la responsabilité de corriger la copie de ce dernier. Ils relayaient sur place les théories fumeuses de leurs patrons en poste à Washington. Et pour cela, ils se permettaient de faire réunir des ministres en comité interministérielle pour leur dispenser, doctement, des enseignements sur le néolibéralisme et leur donner des instructions fermes venues tout droit de Washington. Dans ce jeu, l’Afrique était et continue d’être le grand malade et le FMI le médecin. Et la logique selon laquelle il ne faut pas que le malade guérisse au risque d’envoyer le médecin au chômage est bien entretenue.
Lorsqu’un haut fonctionnaire du FMI – un vice président ou autre - devait faire une visite dans un pays africain, cela prenait des allures d’une visite d’Etat avec toute la mise en scène convenue. Ils achevaient leur visite toujours par une audience au palais présidentiel où ils se permettaient de partager le même canapé – privilège réservé aux chefs d’Etats - que ceux qu’ils qualifient de dictateurs. La visite était aussi parfois agrémentée – et toujours d'ailleurs - d’un dîner d’Etat au palais présidentiel. Et c’est connu de tous qu’on ne sort pas d’un palais présidentiel africain les mains vides. Ceci n’a rien à voir avec la corruption comme le FMI semble vouloir l’insinuer. Cela participe d’une tradition africaine qu’on peut dénoncer mais qui a quand même l’avantage d’être une tradition connue et codifiée. Ce n’est pas Valery Giscard d’Estaing qui me démentirait. Cela vient de ce que les chefs d’Etats africains, malgré leur relative occidentalisation, se considèrent toujours comme des Monarques au sens très africain du terme. Et le monarque, c’est celui qui met toujours un point d’honneur à recevoir ses invités et qui donne parfois sans compter. Le problème ici est seulement que la modernité a fait qu’il donne ce qui ne lui appartient pas. Dans le temps, tout appartenait au Monarque, y compris ses sujets. Et personne n'aurait eu l'outrecuidance d'avoir à redire sur un cadeau fait par le Monarque.
Le fonctionnaire du FMI, Alex Segura qui a décidé de déclencher le scandale de la "mallette d’adieu" a certainement été reçu dans quelques palais présidentiels en Afrique. Ce qui veut dire qu’il y a d’autres cadeaux qu’il avait décidé par le passé de garder par devers lui puisque aucun pays ne peut manquer à la tradition. Il faut donc qu’il ne s’arrête pas en si bon chemin et dévoile tous les autres cadeaux passés, au moins pour se soulager la conscience et permettre à l’institution qu’il représente de redorer réellement son blason. On peut aussi se demander qui a décidé de faire filtrer l'affaire dans la presse. Pour le savoir, il faut simplement se demander : à qui profite le crime?
On peut se demander pourquoi ce fonctionnaire et le FMI en tant qu'institution, décide seulement aujourd’hui de révéler les petites combines qu’ils ont toujours eues avec les dictateurs africains au détriment de leurs peuples affamés. Alex Segura n'est pas un extra terrestre récemment venu dans la planète FMI. Et l’hypothèse la plus plausible est qu’à Washington, les responsables du FMI aient décidé de faire d’une pierre deux coups au travers d’une petite publicité manipulation : d’abord se soulager la conscience face à l’opinion internationale en se présentant comme une institution où règne la rigueur et la moralisation, puisqu’il se sont doté d’un bureau éthique. Ensuite, lui régler son compte à Abdoulaye Wade, le président sénégalais qui par ses coups de gueule perturbe parfois l’extension de l’hégémonie de l’idéologie capitaliste. Au FMI certainement, on compte voir Abdoulaye Wade raser les murs au prochain sommet du G20 et ne plus faire des déclarations fracassantes qui empêchent d'étendre l'hégémonie des riches en paix.
Alors, si c’est Dominique Strauss Khan, le patron du FMI qui est à l’origine de cette publicité déguisée, nous saluons son courage et l’invitons instamment à lancer une véritable opération mains propres sur les agissements des représentants résidents du FMI depuis 20 ans en Afrique afin de récupérer tous les cadeaux reçus par ces derniers dans les palais présidentiels. Les différents Trésors publics en Afrique en ont cruellement besoin de ce magot. Une chose est vrai que ceux qu’on qualifie au FMI de « dictateurs africains » sont certes inaptes dans la conduite heureuse de leurs pays mais prennent un soin particulier à garder les preuves des petits cadeaux qu’ils offrent à leurs hôtes. Une fois de plus l’ancien président français Valery Giscard d’Estaing en sait quelque chose.
La tâche du bureau éthique du FMI sera certainement facile puisque dans presque tous les pays d’Afrique – et on peut le vérifier à l’instant où je rédige ce papier – les fonctionnaires du FMI mènent un train de vie parfois sans aucun rapport avec les revenus que leur offre leur employeur. Il y a ceux qui se sont offerts des villas avec pieds dans l’eau et autres bonheurs de la terre. Au bout de l’enquête, on comprendra très vite que c’est en fait un loup qui a crié au loup dans la bergerie. L’objectif étant de détourner l’attention du fermier et de filer en douce. Les patrons du FMI comprendront sans doute qu’on ne prend pas le risque d’ouvrir une boite à pandore sans savoir ce qu’elle contient.
Dans tous les cas de figure, ce qui est sûr, c’est que, demain peut-être, le FMI et le système qu’il charrie, seront face au tribunal de l’histoire pour répondre de leurs « crimes financiers » en Afrique, crimes qui ont poussé des centaines de millions d’Africains dans la misère la plus abjecte et qui ont précipité des millions d’autres dans l’enfer de la mort. Alors on saura de quel coté se trouve le loup et de quel autre se trouvent les brebis.
Etienne de Tayo
Promoteur Afrique Intègre
http://www.edetayo.blogspot.com/
Aussitôt l'affaire ébruitée, la directrice des relations extérieures du FMI, Mme Caroline Atkinson s'est fendu d’un communiqué pour faire un récit presque minuté du déroulement de cette rocambolesque affaire. Il ressort de la relation des faits, que ne conteste pas le gouvernement Sénégal - qui se contente de dire que cela rentre dans le cadre de la tradition africaine et non d’une quelconque corruption - qu’ayant reçu la mallette contenant le magot, le fonctionnaire se serait concerté avec son remplaçant et ils ont décidé, sur demande de leur hiérarchie, de restituer les fonds au gouvernement sénégalais à l’escale de Madrid et de dénoncer la pratique à travers un tapage médiatique en bonne et due forme. Mais ce qu'il faut retenir, c'est que malgré la probité morale qu'il semble mettre en avant aujourd'hui, M. Segura avait quand même violé une loi du système international qui interdit tout cadeau, pire encore, il a voyagé avec cette somme d'argent et se serait même fait interpeller selon certaines sources. A-t-il dans un premier temps décidé de garder ce cadeau et a eu peur d'une dénonciation de sa collègue qui était déjà au courant? A-t-il eu peur d'un piège des autorités sénégalaises? Que s'est-il réellement passé entre la réception de la mallette au palais présidentiel de Dakar et la décision de Segura d'appeler le bureau d'éthique du FMI? Autant de question que charrie cette ténébreuse affaire.
Face à cette affaire, la posture naïve nous pousserait à applaudir le FMI et à louer la probité morale de ses fonctionnaires à travers l'acte que vient de poser Alex Segura. Cette posture nous amènerait aussi à vouer aux gémonies les dictateurs africains qui n’ont de cesse de brader les ressources de leurs pays. Si nous adoptons une telle posture, le FMI aura atteint son objectif. A savoir, redorer son blason par rapport à sa responsabilité dans l’ensemencement de la pauvreté en Afrique et la propagation de la corruption. Et en passant, renforcer un cliché bien encré en occident qui voudrait que l’Afrique ne soit gouverné que par des dictateurs corrompus. Ce qui malheureusement dans un cas sur deux est vrai mais dont la généralisation peut relever de la manipulation. La réalité pourtant est que en Afrique, le FMI, à travers ses fonctionnaires, est parfaitement entré en collusion avec ceux qu’ils qualifient de dictateurs pour affamer leurs peuples.
C’est à la fin des années 1980 que le FMI a réellement pris le pouvoir – au sens propre du terme - en Afrique au travers de la mise en œuvre des fameux plans d’ajustement structurels, qui étaient en réalité une sorte de mise entre parenthèse des institutions normales des pays concernés. A la place des économies planifiées, il a été mis en place une sorte de navigation à vue destinée juste à assurer le fonctionnement du pays. Les ministères de l'Economie et du plan ont été soit considérablement amoindris ou tout simplement supprimés alors que les ministères des Finances, c'est-à-dire la gestion au quotidien de la caisse de la l'Etat ont été renforcés. Tous les projets de loi étaient passés à l’encre rouge des fonctionnaires du FMI pour les mettre en conformité avec la nouvelle donne néo-libérale. Il fallait dans un temps record passer du trop d'Etat à moins d'Etat ou à pas d'Etat du tout.
A la demande du FMI, tous ceux qui dans l’administration ou au sein des universités s’interrogeaient sur le bien fondé des plans d’ajustement étaient mis au placards. Malgré les échecs successifs de ces plans, et le nombre impressionnant des victimes que leur mise en œuvre causait au sein de la population, les fonctionnaires du FMI continuaient de faire la pluie et le beau temps. Ils faisaient ainsi revenir leurs fameux plans, véritables pilules, sous d’autres formes et avec d’autres noms, un peu comme un sorcier qui revient tourmenter ses victimes avec des visages empruntés.
Au Cameroun par exemple, les conseillers du président de la République qui, sentant le désastre qu'une intervention du FMI aurait sur le pays, avaient eu la lucidité et la clairvoyance d’introduire dans son discours à la Assemblée nationale en 1987, la phrase mémorable : « nous n’irons pas au FMI », avaient été balayés sans ménagement sous la pression du FMI. Toujours sur recommandation du FMI, complètement obnubilé par le capitalisme triomphant, il avait été fait la promotion des fonctionnaires collabos et pour la plupart corrompus parce que souvent moins outillés intellectuellement ou tout simplement parce que cupide naturellement. Au Cameroun, ces fonctionnaires appartiennent à ce qu’on peut appeler aujourd'hui, la « génération Epervier ». C’est avec eux que les fonctionnaires du FMI gèrent les Etats africains, depuis plus de deux décennies maintenant, en s’adonnant à de petites combines mais grosses corruptions.
Partout en Afrique, face aux régimes affaiblis par la récession économique, les représentants résident du FMI ont repris le casque d’administrateurs coloniaux, l’arrogance et le cynisme en plus et exacerbé d’ailleurs. Malgré parfois leur jeune âge et leur inexpérience, ils étaient devenus dans plusieurs pays la doublure du premier ministre et même plus puisqu’il leur incombait en premier la responsabilité de corriger la copie de ce dernier. Ils relayaient sur place les théories fumeuses de leurs patrons en poste à Washington. Et pour cela, ils se permettaient de faire réunir des ministres en comité interministérielle pour leur dispenser, doctement, des enseignements sur le néolibéralisme et leur donner des instructions fermes venues tout droit de Washington. Dans ce jeu, l’Afrique était et continue d’être le grand malade et le FMI le médecin. Et la logique selon laquelle il ne faut pas que le malade guérisse au risque d’envoyer le médecin au chômage est bien entretenue.
Lorsqu’un haut fonctionnaire du FMI – un vice président ou autre - devait faire une visite dans un pays africain, cela prenait des allures d’une visite d’Etat avec toute la mise en scène convenue. Ils achevaient leur visite toujours par une audience au palais présidentiel où ils se permettaient de partager le même canapé – privilège réservé aux chefs d’Etats - que ceux qu’ils qualifient de dictateurs. La visite était aussi parfois agrémentée – et toujours d'ailleurs - d’un dîner d’Etat au palais présidentiel. Et c’est connu de tous qu’on ne sort pas d’un palais présidentiel africain les mains vides. Ceci n’a rien à voir avec la corruption comme le FMI semble vouloir l’insinuer. Cela participe d’une tradition africaine qu’on peut dénoncer mais qui a quand même l’avantage d’être une tradition connue et codifiée. Ce n’est pas Valery Giscard d’Estaing qui me démentirait. Cela vient de ce que les chefs d’Etats africains, malgré leur relative occidentalisation, se considèrent toujours comme des Monarques au sens très africain du terme. Et le monarque, c’est celui qui met toujours un point d’honneur à recevoir ses invités et qui donne parfois sans compter. Le problème ici est seulement que la modernité a fait qu’il donne ce qui ne lui appartient pas. Dans le temps, tout appartenait au Monarque, y compris ses sujets. Et personne n'aurait eu l'outrecuidance d'avoir à redire sur un cadeau fait par le Monarque.
Le fonctionnaire du FMI, Alex Segura qui a décidé de déclencher le scandale de la "mallette d’adieu" a certainement été reçu dans quelques palais présidentiels en Afrique. Ce qui veut dire qu’il y a d’autres cadeaux qu’il avait décidé par le passé de garder par devers lui puisque aucun pays ne peut manquer à la tradition. Il faut donc qu’il ne s’arrête pas en si bon chemin et dévoile tous les autres cadeaux passés, au moins pour se soulager la conscience et permettre à l’institution qu’il représente de redorer réellement son blason. On peut aussi se demander qui a décidé de faire filtrer l'affaire dans la presse. Pour le savoir, il faut simplement se demander : à qui profite le crime?
On peut se demander pourquoi ce fonctionnaire et le FMI en tant qu'institution, décide seulement aujourd’hui de révéler les petites combines qu’ils ont toujours eues avec les dictateurs africains au détriment de leurs peuples affamés. Alex Segura n'est pas un extra terrestre récemment venu dans la planète FMI. Et l’hypothèse la plus plausible est qu’à Washington, les responsables du FMI aient décidé de faire d’une pierre deux coups au travers d’une petite publicité manipulation : d’abord se soulager la conscience face à l’opinion internationale en se présentant comme une institution où règne la rigueur et la moralisation, puisqu’il se sont doté d’un bureau éthique. Ensuite, lui régler son compte à Abdoulaye Wade, le président sénégalais qui par ses coups de gueule perturbe parfois l’extension de l’hégémonie de l’idéologie capitaliste. Au FMI certainement, on compte voir Abdoulaye Wade raser les murs au prochain sommet du G20 et ne plus faire des déclarations fracassantes qui empêchent d'étendre l'hégémonie des riches en paix.
Alors, si c’est Dominique Strauss Khan, le patron du FMI qui est à l’origine de cette publicité déguisée, nous saluons son courage et l’invitons instamment à lancer une véritable opération mains propres sur les agissements des représentants résidents du FMI depuis 20 ans en Afrique afin de récupérer tous les cadeaux reçus par ces derniers dans les palais présidentiels. Les différents Trésors publics en Afrique en ont cruellement besoin de ce magot. Une chose est vrai que ceux qu’on qualifie au FMI de « dictateurs africains » sont certes inaptes dans la conduite heureuse de leurs pays mais prennent un soin particulier à garder les preuves des petits cadeaux qu’ils offrent à leurs hôtes. Une fois de plus l’ancien président français Valery Giscard d’Estaing en sait quelque chose.
La tâche du bureau éthique du FMI sera certainement facile puisque dans presque tous les pays d’Afrique – et on peut le vérifier à l’instant où je rédige ce papier – les fonctionnaires du FMI mènent un train de vie parfois sans aucun rapport avec les revenus que leur offre leur employeur. Il y a ceux qui se sont offerts des villas avec pieds dans l’eau et autres bonheurs de la terre. Au bout de l’enquête, on comprendra très vite que c’est en fait un loup qui a crié au loup dans la bergerie. L’objectif étant de détourner l’attention du fermier et de filer en douce. Les patrons du FMI comprendront sans doute qu’on ne prend pas le risque d’ouvrir une boite à pandore sans savoir ce qu’elle contient.
Dans tous les cas de figure, ce qui est sûr, c’est que, demain peut-être, le FMI et le système qu’il charrie, seront face au tribunal de l’histoire pour répondre de leurs « crimes financiers » en Afrique, crimes qui ont poussé des centaines de millions d’Africains dans la misère la plus abjecte et qui ont précipité des millions d’autres dans l’enfer de la mort. Alors on saura de quel coté se trouve le loup et de quel autre se trouvent les brebis.
Etienne de Tayo
Promoteur Afrique Intègre
http://www.edetayo.blogspot.com/
1 commentaire:
Dans votre article vous dites :"(...)est de celle qui irrigue la presse internationale aujourd'hui en faisant des vague". Je ne sais pas mais, je n'ai pas lu cette histoire dans un aucun "grand" média ici en France. Donc, la presse internationale n'a pas donné à cette affaire la place qu'elle méritait vue son énormité... elle a peut-être assuré le minimum.
Par ailleurs, faut-il plaindre ce fonctionnaire international ou le Sénégal et son président qui s'autorisent de telles médiocrités? Certes les deux, mais je fais peser le plus lourd blâme à Wade et son pays...
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