ENTRETIEN AVEC M. QU XING, MINISTRE CONSEILLER PRES DE L’AMBASSADE DE CHINE A PARIS, CHEF DE MISSION ADJOINT, CHARGE D’AFFAIRES
La Chine est aujourd’hui l’un des rares pays au monde à se frayer une place de choix au soleil de la prospérité mondiale en évoluant hors des sentiers battus par la civilisation occidentale. C’est tout l’objet des frayeurs que ce pays de vieille civilisation asiatique provoque en occident.
Question 1 : Dans le discours politique en France, la Chine est malgré elle la responsable des délocalisations qui selon certains hommes politiques accentuent le chômage en France. Comme prenez-vous de telles accusations au niveau diplomatique et au niveau politique ?
Monsieur Qu Xing : Je pense qu’il faut trouver l’origine endogène des délocalisations dans la compétitivité économique. Il faut améliore la compétitivité de l’économie française. Si on cherche toujours des raisons extérieures, dans d’autres pays, cela empêcherait que l’on se voie de façon correcte. Mais si Chine n’existait pas, il y aurait d’autres pays pour se constituer en endroit d’attraction des capitaux français.
La Chine est aujourd’hui l’un des rares pays au monde à se frayer une place de choix au soleil de la prospérité mondiale en évoluant hors des sentiers battus par la civilisation occidentale. C’est tout l’objet des frayeurs que ce pays de vieille civilisation asiatique provoque en occident.
Question 1 : Dans le discours politique en France, la Chine est malgré elle la responsable des délocalisations qui selon certains hommes politiques accentuent le chômage en France. Comme prenez-vous de telles accusations au niveau diplomatique et au niveau politique ?
Monsieur Qu Xing : Je pense qu’il faut trouver l’origine endogène des délocalisations dans la compétitivité économique. Il faut améliore la compétitivité de l’économie française. Si on cherche toujours des raisons extérieures, dans d’autres pays, cela empêcherait que l’on se voie de façon correcte. Mais si Chine n’existait pas, il y aurait d’autres pays pour se constituer en endroit d’attraction des capitaux français.
Question 2 : L’Afrique, c’est bien sûr les affaires mais c’est aussi la politique avec son lot de conflit et des problèmes à régler entre les différents protagonistes. Mais on a l’impression que la Chine s’intéresse essentiellement aux affaires. Est-ce que affaires et politique peuvent être dissociables ?
Monsieur Qu Xing : Je ne suis pas tout à fait convaincu de votre hypothèse qui est que la Chine s’intéresse plus aux affaires qu’à la gouvernance. La Chine attache beaucoup de prix à la stabilité et à la bonne solution des conflits africains. La différence entre la Chine et les pays développés, c’est que la Chine respecte beaucoup la politique intérieure des pays parce qu’elle est convaincue que seul le peuple de ce pays connaît mieux la situation du pays. Si les forces extérieures sans vraiment connaître la réalité d’un pays, qui plus est si elles sont motivées par leurs intérêts personnels, interviennent dans un pays, probablement, le résultat sera catastrophique. La Chine fait l’objet de beaucoup de critique au sujet du Soudan. La Chine a fait beaucoup d’effort pour que le problème du Darfour soit réglé de façon équitable et donc durable et surtout en tenant compte de la réalité du pays. Si on met beaucoup der ressources à aider une partie des gens en blessant une autre çà ne fait pas une solution durable. Regardez en Irak, en Yougoslavie, au Kosovo… Dernièrement, vous l’aurez remarqué que le gouvernement soudanais a accepté le plan du déploiement des forces de l’ONU des la région du Darfour. C’est parce que le gouvernement chinois a fait beaucoup d’efforts de persuader le gouvernement soudanais de la nécessité de coopérer avec la communauté internationale.
Question 3 : Le Chine s’investit énormément dans les grands travaux en Afrique. Mais on constate que les entrepreneurs chinois se déplacent généralement avec la main d’œuvre chinoise. Ce qui évidemment empêche les pays africains bénéficiaires de ces travaux de tirer profit de la main d’œuvre. N’y a-t-il pas problème à ce niveau ?
Monsieur Qu Xing : Je crois qu’il est intéressant de faire une comparaison historique. Dans les années 60 et 70, la Chine a aidé la Zambie et la Tanzanie à construire leur réseau de chemin de fer principalement avec de la main d’œuvre chinoise. A l’époque, cela n’intéressait personne puisque la Chine ne se présentait pas en concurrent. Aujourd’hui, comme les relations sino africaines se développent de façon exponentielle dans le domaine économique du coup, on voit le problème.La vérité est que les Chinois qui travaillent sur les chantiers en Afrique sont tous des techniciens et administrateurs même s’il s’agit des projets issus de l’aide gratuite du gouvernement chinois aux pays africains. Tout ceci pour assurer la qualité du travail et respecter les délais.
Question 3 : Le Chine s’investit énormément dans les grands travaux en Afrique. Mais on constate que les entrepreneurs chinois se déplacent généralement avec la main d’œuvre chinoise. Ce qui évidemment empêche les pays africains bénéficiaires de ces travaux de tirer profit de la main d’œuvre. N’y a-t-il pas problème à ce niveau ?
Monsieur Qu Xing : Je crois qu’il est intéressant de faire une comparaison historique. Dans les années 60 et 70, la Chine a aidé la Zambie et la Tanzanie à construire leur réseau de chemin de fer principalement avec de la main d’œuvre chinoise. A l’époque, cela n’intéressait personne puisque la Chine ne se présentait pas en concurrent. Aujourd’hui, comme les relations sino africaines se développent de façon exponentielle dans le domaine économique du coup, on voit le problème.La vérité est que les Chinois qui travaillent sur les chantiers en Afrique sont tous des techniciens et administrateurs même s’il s’agit des projets issus de l’aide gratuite du gouvernement chinois aux pays africains. Tout ceci pour assurer la qualité du travail et respecter les délais.
Question 4 : En faisant la carte de la présence chinoise en Afrique, on constate qu’elle s’intéresse surtout aux pays qui ont du pétrole, du bois et d’autres richesses. Et certaines personnes de conclure que la Chine n’est que le énième prédateur qui vient aussi s’approprier les richesses de l’Afrique. Que leur répondez-vous ?
Monsieur Qu Xing : Prenez l’exemple du pétrole, la quantité du pétrole que la Chine a acheté en Afrique ne représente même pas la moitié du pétrole acheté par les américains. Et pourtant on ne parle pas d’un prédateur américain mais plutôt du prédateur chinois. C’est parce que médias d’inspiration occidentale trouvent tout à fait normal que les Japonais, les européens, les américains achètent le pétrole africain. Si c’est la Chine qui l’achète, c’est anormal. Je trouve que ce n’est pas juste. En plus, la stratégie de la Chine est d’établir une base d’avantages réciproques pour le pays et pour la Chine. Ceci toujours dans l’optique de parvenir à l’autosuffisance des pays africains. Et çà, je ne peux pas dire que c’est l’objectif poursuivi par tous les autres pays développés. La Chine est un pays exportateur de thé mais la Chine n’a pas hésité à aider certains pays africains à développer de vastes plantations de thé. On ne peut pas reprocher à la Chine d’acheter le pétrole en Afrique puisque tout le monde le fait.
Question 5: En analysant la situation économique de la Chine aujourd’hui, certains parlent de communisme de marché, d’autres encore parlent de capitalisme rouge. Comment qualifiez-vous le modèle chinois ?
Monsieur Qu Xing : La qualification officielle qui correspond tout à fait à la vérité chinoise c’est le socialisme aux couleurs de la Chine c'est-à-dire qu’avec un système de l’économie du marché sous la direction du partie communiste. Ceci dit, chacun est libre d’appeler comme il veut : communisme de marché ou capitalisme rouge.
Question 6 : S’agit-il d’un assouplissement du dirigisme économique ?
Monsieur Qu Xing : C’est plutôt une réforme qui fait passer de l’économie planifiée à l’économie de marché. On insiste sous la direction du parti communiste parce que le parti est choisi par le peuple pour maintenir la stabilité, l’unité et l’harmonie. C’est uniquement dans ce contexte que tout système économique peut être mis en œuvre. C’est ce que j’appelle le socialisme aux couleurs de la Chine.
Propos recueillis par : Etienne de Tayo
Question 5: En analysant la situation économique de la Chine aujourd’hui, certains parlent de communisme de marché, d’autres encore parlent de capitalisme rouge. Comment qualifiez-vous le modèle chinois ?
Monsieur Qu Xing : La qualification officielle qui correspond tout à fait à la vérité chinoise c’est le socialisme aux couleurs de la Chine c'est-à-dire qu’avec un système de l’économie du marché sous la direction du partie communiste. Ceci dit, chacun est libre d’appeler comme il veut : communisme de marché ou capitalisme rouge.
Question 6 : S’agit-il d’un assouplissement du dirigisme économique ?
Monsieur Qu Xing : C’est plutôt une réforme qui fait passer de l’économie planifiée à l’économie de marché. On insiste sous la direction du parti communiste parce que le parti est choisi par le peuple pour maintenir la stabilité, l’unité et l’harmonie. C’est uniquement dans ce contexte que tout système économique peut être mis en œuvre. C’est ce que j’appelle le socialisme aux couleurs de la Chine.
Propos recueillis par : Etienne de Tayo
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