COMPRENDRE LA CHINE : L'AMOUR DU PEUPLE, LA CLE DU SUCCES DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS
mercredi 30 mars 2022
mardi 8 mars 2022
MANIPULATION :
DE QUOI LE COMBAT POUR LES DROITS DE L’HOMME EST-IL LE NOM ?
Chaque année, la
Chine et les Etats-Unis, deux ennemis intimes, font des publications croisées
des rapports sur les droits de l’homme. Occasion pour les deux mastodontes de
l’économie mondiale de se griffer dans une sorte de prolongement de la guerre
commerciale.
Le
24 mars 2021, le bureau de l’information du Conseil des affaires d’Etat
(gouvernement chinois) a publié un rapport sur les violations des droits de
l’homme aux Etats-Unis en 2020. Selon ce rapport et, concernant la lutte contre
la pandémie du coronavirus, « l’incompétence
de Washington dans le contrôle de la pandémie a entrainé des résultats
tragiques ». Sur la fin du mandat de Donald Trump et l’élection de Joe
Biden, le rapport dénonce « un
désordre démocratique qui a déclenché le chaos ». Le rapport relève
que « les minorités ethniques ont
souffert de discrimination raciale et l’agitation sociale continue à menacer la
sécurité publique aux Etats-Unis ». De même, poursuit le rapport, « la polarisation croissante entre les
riches et les pauvres a aggravé les inégalités sociales aux Etats-Unis ».
Sur la politique internationale, le rapport relève que « le non respect des règles internationales par les Etats-Unis a
entrainé des catastrophes humanitaires ».
Le
29 mars 2021, un peu comme le berger répondrait à la bergère, le Secrétaire
d’Etat américain a supervisé la
publication du rapport 2020 du Département d’Etat américain sur les droits de
l’homme. Comme il fallait d’y attendre, la Chine y tient une place de choix. En
effet, sur la partie se rapportant à la Chine, « la situation au Tibet, et dans le Xinjiang avec les Ouïghours,
la répression des manifestations de Hong-Kong et la gestion de la pandémie du covid19,
sont autant d’arguments en faveur de la thèse d’une violation récurrente des
droits de l’homme par les autorités chinoises ». Sur le Xinjiang
particulièrement, le rapport américain parle du « génocide de la minorité Ouïghoure ». Comme il est de coutume,
les Etats-Unis donnent souvent le ton de ce lynchage de la Chine et les autres
pays occidentaux accompagnés de quelques ONG apparentés emboitent le pas pour
enfoncer le clou dans une orchestration plutôt bien menée. C’est ainsi que les parlements de Belgique,
du Canada et des Pays-Bas et plusieurs ONG dont
Human Rights Watch qui a publié son rapport mondial 2021, ont joint leurs voix à celle des Etats-Unis pour
accabler la Chine. Ainsi, Human Rights Watch « accuse la Chine de crime contre l’humanité sur la population
musulmane turcophone du Xinjiang ».
Au
lendemain de la publication de ce rapport, la porte parole du ministère chinois
des Affaires Etrangères a tenu à apporter un démenti formel : « Le soi disant génocide au Xinjiang
est une invention absurde qui viole le droit international. Aucun pays, aucune
organisation ni aucun individu n’a le droit ni le pouvoir de déterminer
arbitrairement si un Etat est coupable ou non de génocide », soutient
Mme Hua Chunying qui n’a pas hésité à contre attaquer : « Les Etats-Unis ne sont pas qualifiés
pour condamner les droits de l’homme en Chine. Il est temps de mettre fin à
cette farce écrite mise en scène et jouée par certains politiciens américains.
Les groupes ethniques minoritaires en Chine vivent une vie plus heureuse,
jouissant de plus d’égalité et de dignité. Leur vie est bien meilleure que
celle des minorités ethniques aux Etats-Unis », se félicite-t-elle.
Cette
passe d’arme entre les deux puissances économiques du monde sur le thème des
droits de l’homme est une parfaite illustration de ce que les experts
qualifient de « politisation des
droits de l’homme » c'est-à-dire « l’intégration des droits de l’homme dans les objectifs de politique
étrangère et leur instrumentalisation à des fins politiques, attisant ainsi des
tensions dans des relations interétatiques (…) Une instrumentalisation qui a
conduit à une interprétation et à une mise en œuvre politicienne du droit international
des droits de l’homme au détriment de la promotion et de la protection des
droits de l’homme et de leur universalité ». Avant que la Chine ne se
décide depuis quelques années à produire des rapports pour se défendre et
dénoncer ce qui se passe chez ses dénonciateurs, elle était la victime désignée
de toutes les attaques du camp occidental conduit par les Etats-Unis et repris
par les autres pays occidentaux. Ce concours de lapidation de la Chine a pris
de l’ampleur au fur et à mesure que l’empire du milieu prenait du galon sur le
plan économique et se posait ainsi en concurrent des Etats-Unis. Dès lors, le
China-Basching, c'est-à-dire « taper
sur la Chine » est devenu la posture partagée en occident par les
politiques, les journalistes et même les intellectuels pour dénigrer et tenter
de disqualifier la Chine. En Chine justement, la représentation d’un certain
nombre de ventres mous a été créée par
la propagande occidentale. Le jeu consiste à « taper dessus » constamment pour faire souffrir la Chine,
brouiller son image et au besoin la distraire et la freiner. Il y est parfois
question d’utiliser certains relais pour manipuler la population et l’inciter
au soulèvement. Pour ce faire, un très grand soin est mis sur la manufacture de
l’émotion à travers des reportages, des documentaires, des ouvrages, des
stories-telling… Ces ventres mous virtuels sont : Tibet, Xinjiang,
Hong-Kong et Taïwan. Généralement le ton est donné dans les rapports des Etats
et des ONG qui accusent la Chine de massacre au Tibet, de génocide ou de crime
contre l’humanité au Xinjiang ou encore de torture de manifestants à Hong-Kong.
Dès lors, les médias reprennent en boucle en essayant chacun de donner plus de
crédibilité à son récit.
En
conduisant cette étude, nous voulons aller au cœur de la pratique actuelle en
cours dans le monde en rapport avec les droits de l’homme pour comprendre ce qu’est devenu le combat
pour la promotion et la préservation des droits de l’homme, comprendre ensuite
pourquoi une telle dérive a pu s’installer et comment on peut y remédier.
Comprendre la
politisation des droits de l’homme
Dans
un ouvrage intitulé : « La
politisation des droits de l’homme et le défi de la coopération
universelle », Kellie Shandra Ognimba de l’université de Paris1
Panthéon s’est penché sur le fonctionnement des Nations-Unies sur son versant « droits de l’homme ».
D’entrée de jeu, elle relève « des
tensions persistantes entre les buts et le principe de l’ONU : la
responsabilité de protéger et le principe de non ingérence ». Elle reconnaît l’extrême politisation du thème des
droits de l’homme « qui est au cœur du système onusien de promotion
et de protection des droits de l’homme ». Cette politisation trouve sa
source, selon elle, dans « les
dispositions de la charte des Nations-Unies qui instaurent de manière
ambivalente les bases de la coopération internationale en affirmant d’un coté,
que l’organisation a pour but la réalisation et le respect effectif des droits
de l’homme et de l’autre que le principe de souveraineté nationale doit être
préservé ». Le deuxième écueil relève est ce qu’Ognimba appelle
« l’antagonisme institutionnel »,
c'est-à-dire la cohabitation de deux entités antagonistes au sein du conseil
des droits de l’homme, principal organe intergouvernemental en charge des
droits de l’homme à l’ONU. A savoir : les organes gouvernementaux composés
d’Etats qui ont la mainmise sur le
système et en sont les décideurs et les acteurs non gouvernementaux censés
dépolitisés que sont les ONG et qui doivent faire le contrepoids aux Etats.
La
configuration des acteurs au sein du Conseil des droits de l’homme fait de cet
organe une véritable arène politique. Les groupes sont ainsi constitués par
affinité et se regardent parfois en chiens de faïence. On a ainsi d’un coté les
Etats-Unis, l’union européenne et les autres pays occidentaux ; le groupe
africain ; les Bric’s… Au sein du Conseil, certains Etats voient les ONG
come des instruments d’ingérence extérieure et des relais au service de la
politique des autres Etats. Le camp occidental duquel relève la plupart des ONG
est ainsi directement indexé. Ces mêmes Etats dénoncent la politisation des ONG
qui naviguent entre « mélange de
genres et monnayage de leur indépendance ». Ils récusent d’ailleurs « le caractère apolitique des ONG »
car soutiennent-ils : « les ONG
sont des acteurs politiques puisque intervenant sur un sujet hautement
politique que sont les droits de l’homme et évoluant dans une arène très
politisé qu’est le Conseil des droits de l’homme où leurs interlocuteurs sont
des représentants gouvernementaux ».
Est venu s’ajouter à ce cocktail d’incompréhension et même d’animosité,
une certaine conception occidentale de la pratique politique qui voudrait que « ce soit par l’intermédiaire de sa
politique étrangère que l’Etat s’efforce d’assurer la défense sur la scène
internationale, de l’intérêt national qu’il incarne ». C’est l’une des
plus grosses faiblesses du système démocratique où chaque dirigeant n’est
conditionné dans son action que par la prochaine élection présidentielle.
Ainsi, en dénonçant à tout va la violation des droits de l’homme ailleurs dans
le monde, on pense séduire ses électeurs en affichant un visage plus humain.
Avec cette conception, il y a eu une intégration progressive du discours
relatif aux droits de l’homme dans les politiques étrangères des Etats. Ce qui
a accentué la politisation dans l’enceinte de l’ONU. Prenant conscience de la
supériorité qu’ils disposent sur le plan de la communication et des médias à
l’échelle de la planète, les Etats-Unis et les pays occidentaux ont pensé
qu’ils peuvent user de l’instrumentalisation des droits de l’homme pour
stigmatiser les autres pays concurrents et tenter ainsi de les disqualifier.
D’où l’agressivité constatée dans ce domaine de la défense des droits de
l’homme. Et nous nous trouvons là au cœur de l’institutionnalisation des droits
de l’homme ainsi que de leur instrumentalisation à des fins politiques.
Dr
Etienne Tayo Demanou
Promoteur
du Think-Tank « ALTITUDE »
Auteur
du livre : « Tout Chemin mène en Chine »
tayoe2004@yahoo.fr
HONG-KONG :
COMMENT LE ROYAUME-UNI VEND LA CHEVRE ET RETIENT LA CORDE
Depuis
deux ans, des manifestations des jeunes se succèdent à Hong-Kong avec une
volonté clairement affichée de rendre cette péninsule ingouvernable pour la
République Populaire de Chine qui en a pris le contrôle depuis 1997 à la faveur
des accords de rétrocession signés en 1984 avec le Royaume Uni de Grande
Bretagne et de l’Irlande du Nord.
La mèche de cet
embrasement presque programmé a été allumée après que, dans un processus de
reprise en main de la péninsule, la République Populaire de Chine a soumis au
vote du parlement un amendement de la loi d’extradition. Ceci, dans le but de
résoudre une énigme découlant d’un fait divers dans lequel un ressortissant
hongkongais a assassiné sa copine à Taïwan et s’est refugié à Hong-Kong où il
ne pouvait ni être jugé, ni être extradé vers Taïwan. Mais les pro-démocrates
qui sonnent la mobilisation contre cet amendement pensent et disent que son
adoption contribuera à « diluer la
frontière juridique entre Hong-Kong et la Chine continentale ».
Hong-Kong a un système du Common Law hérité du colon britannique alors que la
Chine a le Droit civil. Finalement le projet de loi est d’abord suspendu en
juin et définitivement retiré en septembre 2019. Mais malgré ces bonnes
dispositions du gouvernement chinois, les manifestations redoublent d’ampleur
et les revendications subissent de profondes mutations. Il n’est plus
simplement question d’un retrait du projet de loi mais de remise en cause de
l’accord de rétrocession. Des velléités sécessionnistes sont même perceptibles
dans la démarche de certains manifestants.
Contre toute attente
mais de manière objective, les revendications des manifestants trouvent
écho et obtiennent le soutien officiel
de Londres et de plusieurs capitales occidentales telles Ottawa, Camberra,
Washington où il est question de protéger le peuple Hongkongais contre l’ogre
chinois. Les ministres des affaires étrangères britannique, canadien,
Australien et Américain signent une déclaration pour dénoncer la décision
chinoise qui selon eux « mine le
principe d’un pays, deux systèmes ». Le Ministre britannique des
affaires étrangères monte d’un cran dans la dénonciation : « Si la Chine applique sa décision,
elle viole l’autonomie et les libertés du peuple de Hong-Kong. Ce n’est pas
seulement une question légale, mais cela relève des obligations internationales
de la Chine », souligne Dominic Raab.
Mais cette intimidation
ne passe pas auprès de la Chine qui semble préparée au pire. Elle continue sereinement
l’application de son programme de reprise en main de Hong-Kong suite à la
rétrocession. Le 30 juin, la loi sur la sécurité nationale de Hong-Kong est
votée. Cette loi permet à la Chine de réprimer 4 types de crimes contre la sécurité
de l’Etat : subversion, séparatisme, terrorisme et collusion avec
l’étranger. La justice de la République Populaire de Chine peut désormais juger
certains actes considérés comme des infractions telles que les affiches de
soutien à l’indépendance de Taïwan, du Tibet, du Xinjiang et de Hong-Kong.
Le 30 mars 2021, le
président chinois promulgue, après un vote à l’unanimité des 167 membres du
comité permanent du parlement chinois, une loi de réforme du système électoral
hongkongais. Selon le gouvernement chinois, elle doit permettre
« d’atténuer la politisation excessive de la société et le clivage
interne qui a déchiré Hong-Kong et vise à prévenir des manifestations comme
celles de 2019 ». Désormais, le conseil législatif de Hong-Kong compte 90
membres dont 20 sièges au suffrage universel direct ; 40 siège attribués
au comité des personnalités ; 30
sièges attribués par des groupes socioprofessionnels. Hong-Kong est dirigée par
un chef de l’exécutif choisi par une élection ou consultations tenues localement.
Il est ensuite nommé par le Président de la République.
Désormais muni de tous
les instruments juridiques, le République Populaire de Chine qui, conformément
aux accord de rétrocession, a encore 26
ans pour faire entrer harmonieusement Hong-Kong dans la Chine, entreprend de
faire régner l’ordre en provoquant contre son gré l’ire des occidentaux qui
crient au loup et ne se cachent plus
pour soutenir les manifestants sous le prétexte de la protection des
droits de l’homme et de la préservation du système démocratique. Londres
organise l’exfiltration des manifestants tombés sus le coup de la loi. Ce qui
rappelle à la Chine qu’après les manifestations de la place Tian’anmen en 1989,
l’opération Yellow Bird organisée à partir de Hong-Kong par le Royaume Uni
avait permis l’exfiltration de 400 dissidents chinois qui trouveront refuge en
occident. Pour justifier leur ingérence, les occidentaux mobilisent comme
d’habitude la rhétorique de la protection des droits de l’homme. Dans le souci
de donner une base juridique à leur démarche, les occidentaux soutiennent qu’en
enregistrant la déclaration conjointe de rétrocession à l’ONU, la République
populaire de Chine et le Royaume Uni ont reconnu le besoin d’un tiers neutre et
sa possible participation, alors qu’ils auraient pu simplement conclure un
traité bilatéral.
Depuis 2019, et sans
s’en cacher, le Royaume Uni est devenu la base arrière de tous ceux qui veulent
déstabiliser la Chine sous le prétexte d’un combat pour un avenir démocratique
de Hong-Kong. Il envisage d’ouvrir la voie de la nationalité britannique
à près de 350 000 titulaires de passeport pour britanniques d’outre mer à
Hong-Kong. De leur coté, les médias occidentaux rivalisent de superlatifs pour
faire gonfler la bulle de l’émotion et dénoncer ce qu’ils considèrent comme
étant une nouvelle colonisation de Hong-Kong par la République populaire de
Chine. Dans son Magazine « Reporters »
que présente Antoine Cornery, la chaine française « France24 » met en scène
le scénario de départ en exil des jeunes de Hong-Kong en même temps qu’elle fait
un reportage dans la banlieue londonienne où plusieurs activistes exilés ont
établi leur quartier général. Dans une sorte de manufacture de l’émotion, le
correspondant de « France 24 »
à New-Delhi déroule le film d’un voyage sans retour d’une adolescente de 15
ans. Mui Mui puisqu’il s’agit d’elle est en route pour Londres devenue la base
arrière des activistes de Hong-Kong. Le
reportage présente Malcom, président
d’une association basée à Londres et qui vient en aide à ceux qui veulent fuir Hong-Kong. Selon le
reporter, « cette association est
financée par des riches donateurs hongkongais ». « Ils sont une dizaine d’activistes dans un appartement et
soutiennent l’indépendance de Hong-Kong ». Cette jeunesse est venue,
dit-elle, « trouver la liberté que
Hong-Kong leur a refusé et rêve de faire du Royaume Uni la tribune de son
combat ».
A priori, on pourrait
s’apitoyer sur le sort de cette jeunesse hongkongaise quelque peu déboussolée
et perdue dans les dédales d’une transaction faite entre le Royaume Uni,
puissance coloniale et la République populaire de Chine, nouvelle mère patrie.
Mais on devrait se rappeler que Hong-Kong, autant que Taïwan, Xinjiang, Tibet,
n’est que la représentation de ces
ventres mous inventés pour la Chine par la propagande occidentale et à partir
desquels elle fait fleurir le China Basching dans une perspective
concurrentielle entre la Chine et l’Occident. Dès lors, les données du problème
changent et pour ces jeunes à qui le Royaume Uni n’a pas dit toute la vérité
sur les transactions de la rétrocession, la réalité pourrait être moins
reluisante que la fiction. Ils se réveilleront alors un jour en comprenant
qu’ils n’auront été que les armes d’un combat qui les dépasse. Et qu’un jour, dans le Royaume-Uni où ils
s’installent aujourd’hui en croyant
bénéficier de toutes les attentions, ils ne seront que des « Harkis »
d’outre manche soumis à la discrimination.
En conduisant cette
étude, il est question pour nous d’aller au cœur de la négociation ayant abouti
à la rétrocession pour savoir si le sort du peuple de Hong-Kong avait toujours
préoccupé le Royaume Uni ou avait-il fait ses propres affaires et se réveille sur le tard juste pour utiliser le désarroi
de la jeunesse hongkongaise comme moyen de chantage dans le but de briser les
ailes au concurrent qu’est la Chine ? En cédant Hong-Kong à la Chine, le
Royaume Uni était-il conscient qu’à l’échéance de 50 ans, comme stipulé dans
les accords, c’est Hong-Kong qui entrera dans la Chine et non la Chine dans
Hong-Kong ? Quel aura été finalement le degré de sincérité du Royaume-Uni
dans cette opération de rétrocession de Hong-Kong à la Chine après plus d’un
siècle d’occupation ? Dans la transaction, c’est Hong-Kong qui entrera
dans la Chine ou c’est la Chine qui s’adaptera à Hong-Kong ? En clair, y
aura-t-il une exception Hongkongaise ?
Ce
sera Hong-Kong dans la Chine et non la Chine dans Hong-Kong
Hong-Kong ou port
parfumé est aujourd’hui une région administrative spéciale située au Sud Est de
la République Populaire de Chine. Peuplée d’un peu plus de 7 millions d’habitants, Hong-Kong est la
huitième entité commerciale mondiale et troisième place financière après
New-York et Londres. En 2017, l’espérance de vie à Hong-Kong est de 84,2 ans,
la plus longue du monde. Colonie britannique au terme du traité de Nankin en
1842 pour une période de 99 ans, Hong-Kong le restera jusqu’à l’éveil de la
Chine « lorsqu’à partir de 1979, le
président Deng Xiaoping entreprend d’ouvrir économiquement la Chine avec
l’étranger (…) L’expérience se limite d’abord dans des zones économiques
spéciales. Shenzhen bénéficie en premier des investissements et connaît un
développement spectaculaire. Hong-Kong situé aux portes de Shenzhen devient le
point stratégique pour les échanges avec la Chine continentale ». Dès
le début des années 80, la Chine entreprend de revendiquer la rétrocession de
Hong-Kong conformément au traité de Nankin. Elle ouvre les négociations avec le
Royaume-Uni et la déclaration sino-britannique sur la question de Hong-Kong est
signée le 19 décembre 1984. Par cette déclaration, « le Royaume Uni s’engage à remettre à la Chine l’ensemble de la
colonie en 1997. La République populaire de Chine s’engage à maintenir les
systèmes économiques et législatifs et le mode de vie hongkongais pendant 50
ans ». Selon les termes de ces accords, le régime de la République
populaire de Chine sera appliqué à Hong-Kong au terme des 50 ans c'est-à-dire
après 2047.
La loi fondamentale de
la région administrative spéciale de Hong-Kong est rédigée à la fin des années
80 au terme des négociations entre les représentants de la colonie et les
chinois continentaux. Elle a été votée par l’Assemblée Nationale populaire en
1990 et est entré en application en 1997. En son article 23, cette loi
fondamentale stipule que « Hong-Kong
devra promulguer une ou des lois interdisant tout acte de trahison, de
sécession, de sédition, de subversion contre le gouvernement populaire central
ou de vol de secrets d’Etat, afin d’interdire aux organisations ou organismes
politiques étrangers de mener des activités politiques dans la région et
d’interdire aux organisations ou organes politiques de la région d’établir des
liens avec des organisations ou des organes politiques étrangers ».
Cette disposition pertinente de la constitution nous fait comprendre que la
transaction faite entre la Chine et le Royaume-Uni s’est insérer dans une lutte
d’influence planétaire dont l’enjeu est la mise en place d’un nouvel ordre
mondial. Compte tenu d’un certain nombre de précédents, la Chine redoute que
sous le fallacieux prétexte de la défense de la démocratie et des droits de
l’homme, l’occident n’essaie come à son habitude, d’instrumentaliser Hong-Kong
comme il le fait avec le Tibet, Xinjiang, Taïwan, pour la déstabiliser et
freiner ainsi un concurrent sur le plan géostratégique. C’est pourquoi la Chine
doit anticiper sur beaucoup de terrain car sa sécurité nationale en dépend.
Le problème qui se pose
à Hong-Kong aujourd’hui et hypothèque la paix, c’est celui du vendeur de
souveraineté à savoir le Royaume-Uni qui crie au loup en accusant l’acheteur en
l’occurrence la Chine de ne pas respecter les termes de l’accord. A ce
problème, nous pouvons opposer trois types de questions : lors des
négociations en vue de la rétrocession qui ont duré de 1984 à 1997, le
Royaume-Uni a-t-il réellement défendu les intérêts de son ancienne colonie et
surtout ceux de son peuple ou s’est-il juste préoccupé de ce qu’il gagne dans
l’affaire ? Est-ce que le Royaume-Uni, les autres pays occidentaux qui le
soutiennent et les médias occidentaux
qui mettent en œuvre la propagande anti-chinoise, essayent d’expliquer à la
jeunesse hongkongaise les vrais enjeux de ce qui se passe ou se contentent-ils
de la manipuler dans le cadre du China-basching ? Le Royaume-Uni s’est-il
préoccupé de ce que sera Hong-Kong après le délai de 50 ans ?
Il faut tout de suite rappelé
que le Royaume Uni a engagé les négociations en position de faiblesse à cause
de la position stratégique de Hong-Kong qui est non défendable militairement.
Il y a aussi le fait que Hong-Kong affiche une dépendance très prononcée
vis-à-vis de la province chinoise de
Guangdong. Il y a enfin une incertitude sur les baux immobiliers. Il est donc
tout à fait possible que face à une telle situation, le Royaume Uni se soit
contenté de sauver ses propres intérêts quitte à venir après coup pour jouer
les défenseurs de la démocratie hongkongaise. Sur la prétention du Royaume-Uni
d’accueillir tous les jeunes persécutés de Hong-Kong, il n’en est rien. Il n’a
ni les moyens, ni la volonté de parvenir à un tel exploit. D’abord parce que la
plupart des pays occidentaux sont en baisse de régime économique, et un afflux
massif des réfugiés peut sérieusement déséquilibrer leur système
socioéconomique. Ensuite parce que la majorité des jeunes qui manifestent
aujourd’hui et sont candidats au départ ne sont malheureusement pas éligibles
au fameux passeport pour Britanniques d’outre mer à Hong-Kong (BNO) car pour
bénéficier de ce sésame il faut être né avant 1997. Conclusion, en l’état
actuel des choses, les jeunes Hongkongais à qui le Royaume-Uni promet le
paradis seront au pire des immigrés sans papiers au bout de 6 mois de séjour,
au mieux des réfugiés. Il est donc urgent que face au destin de ces jeunes, une
explication responsable soit privilégiée à la propagande avilissante afin de
permettre à Hong-Kong d’entrer harmonieusement dans la République populaire de
Chine.
Dr Etienne Tayo Demanou
Promoteur du
Think-Thank « ALTITUDE »
Auteur du livre :
« Tout chemin mène en Chine »
REUSSITE :
CONTRIBUTION DU PARTI COMMUNISTE DANS L’ESSOR DE LA CHINE
En cette année
2021, 42 ans seulement après son ouverture sur le monde et 13 ans après les
jeux olympiques de Pékin, la Chine s’apprête une fois de plus à commémorer les 100 ans de la fondation du
parti communiste chinois en 1921.
Entre
autre activités, les instances du parti organiseront : des
séances d’étude et de formation sur l’histoire du parti combinée à la
consolidation et à l’approfondissement des acquis ainsi que des expositions
thématiques à grande échelle sur le thème : « Rester fidèle à l’engagement initial et garder à l’esprit la mission » ; des
activités d’information et de formation destinées aux masses sur le
thème : « Marcher pour toujours
avec le parti »
Mais
l’échéance de 2021 est spéciale parce qu’elle permet en même temps de célébrer les
victoires de la Chine sur elle-même. Lesquelles sont innombrables et
impressionnantes : la pauvreté est vaincue sur toute l’étendue du
territoire, d’après le président Xi Jinping ; la Chine est désormais le
maître de l’espace avec des voyages sur
la lune et l’atterrissage réussi de la sonde Tianwen-1 sur Mars ainsi que les
exploits de Taikonautes chinois dans la
construction de la station spatiale Tiangong ; la Chine est devenue la
première puissance économique du monde
selon la parité du pouvoir d’achat ; la Chine est la deuxième puissance
militaire en termes de dépenses ; comme l’écrit le reporter du journal La
Croix, « la Chine est parvenue à
maîtriser la pandémie du Covid19 en quelques mois et aujourd’hui, les chinois
mènent une vie normale, se sentent en sécurité chez eux ». Comme on
peut le relever, cette Chine qui s’est éveillée en quatre décennies, a gagné
tellement de galons sur la sphère de l’influence mondiale que désormais, tous
les chemins semblent y mener.
Mais
l’originalité de l’approche Chinoise et peut-être même la base de sa puissance
est son modèle politique basé sur le rôle central du Parti Communiste Chinois
(PCC) dans l’émergence et la prospérité de la Chine. Ce parti aux « 66 millions d’adhérents et plus de 3,5 millions d’organisations de base »
fêtera son 100ème anniversaire en juillet 2021. Et pourtant, malgré le temps,
malgré la longueur du chemin, malgré les embûches qui l’ont parsemé et le parsèment
encore, malgré les humiliations subies par son peuple de la part des autres,
malgré les profondes mutations qu’il a subies pour s’adapter aux évolutions
comportementales et technologiques du monde, le Parti Communiste Chinois semble
n’avoir jamais dévié de sa ligne originelle, n’avoir pris aucune ride et
surtout conserve toute l’influence qui avait présidé à sa création en 1921 et
qui permet aujourd’hui à la Chine « de
passer d’un pays pauvre et faible, intimidé par les autres, à un pays fort et
prospère » qui se trouve désormais sur le toit du monde.
Les
atouts du Parti Communiste Chinois dès sa fondation en 1921, c’est de s’être
inséré dans le mouvement révolutionnaire de la fin des années 10 tout en se
laissant porter par une vague aux racines endogènes et par un peuple au
nationalisme à fleur de peau. Les difficultés auxquelles le parti se trouvera
confronté tout au long de la longue marche
et le soutien du peuple feront du PCC un parti proche des préoccupations
de la base. Comme le reconnait l’ancien premier ministre japonais, « au cours du dernier siècle, la Chine
a souffert de nombreux malheur et difficultés dont l’agression commise par le
Japon, mais le PCC a toujours travaillé avec
le peuple pour surmonter ces nombreuses difficultés », soutient
Yukio Hatoyama. Et de conclure : « Si
l’on jette un regard sur cent ans d’histoire, toujours être du coté du peuple constituera
le secret des grandes réussites du Parti Communiste Chinois dans les annales de
l’histoire ». Le président Xi Jinping est dans la même longueur d’onde
lorsqu’il affirme « qu’avec la
confiance et le soutien du peuple, le parti peut surmonter toutes les épreuves
et rester invincible »
En
conduisant cette étude portant sur la contribution du parti communiste à
l’essor de la Chine, nous voulons aller au cœur de la gouvernance chinoise et
nous intéresser à la démarche fusionnelle qui est celle du PCC et le
gouvernement d’une part, et celle du PCC et
le peuple chinois d’autre part. Nous voulons comprendre comment et
pourquoi le parti a toujours accompagné
le gouvernement avec le soutien indéfectible du peuple, dans l’acquisition des
victoires énumérées ci-dessus. Nous voulons comprendre sur quel levier le PCC
fait reposer sa gouvernance et quelles approches originales adopte-t-il pour
gagner la confiance du peuple et devenir comme nous le constatons aujourd’hui
un acteur global et majeur de l’émergence de la Chine.
Notre
démarche méthodologique nous conduira dans l’histoire du PCC pour comprendre
comment les épreuves parfois insurmontables qui ont marqué la marche de la
Chine et celle du PCC peuvent forger un destin exceptionnel et pousser un
peuple à se souder dans son Parti pour en faire l’unique bouclier et finalement
un partenaire incontournable de son épanouissement. Nous visiterons quelques théories
sur les Partis politiques en les confrontant avec la réalité chinoise. Ce qui
nous permettra de comprendre avec le PCC chinois comment, en mettant le destin
de son peuple au cœur de toutes ses préoccupations, un Parti politique peut être
autre chose qu’un appareil de conquête et de conservation du pouvoir politique.
La longue marche…
vers la prospérité
A
la base du Parti Communiste Chinois, l’histoire nous révèle « l’action d’un petit groupe
d’étudiants et de professeurs proches des idées socialistes qui, après avoir
déclenché le mouvement du 4 mai 1919, auraient fondé dans la continuité de leur
action le PCC». Puis les étapes importantes qui ont forgé l’âme du Parti
triomphant d’aujourd’hui sont : la fondation du parti en juillet 1921 qui
marque la Renaissance de la Chine et constitue l’un des socles de la légitimité
du pouvoir communiste ; la longue marche de Mao Zedong qui a forcé le
respect des chinois et du monde entier et « permis
à la Chine de chasser les puissances étrangères, effacer les humiliations subies pendant les deux
guerres de l’opium et retrouver sa place parmi les grandes nations
mondiales » ; l’avènement de la République Populaire de Chine
(RPC) qui marque la consécration de la légitimité portée par le Parti et sans
cesse validée par le peuple.
A
chaque époque de sa glorieuse histoire, le Parti communiste a eu des dirigeants
ingénieux et charismatiques qui ont creusé chacun une rivière dont la rencontre
avec les autres rivières a fini par créer l’océan de prospérité dont le peuple
chinois est fier aujourd’hui. Ainsi, Mao Zedong, le père de la longue marche, a
expérimentée la théorie de guerre populaire prolongée (GPP) reposant sur la
mobilisation et la militarisation du peuple. C’est Mao qui proclame la République Populaire
de Chine en 1949 et la conduit jusqu’à sa mort en 1976. L’histoire retiendra
comme événement majeur de la marche du Parti Communiste Chinois, le 11ème
congrès de 1978 au cours duquel « la Chine nouvelle a réalisé une
tournure de grande portée historique depuis sa fondation ». C’est en
effet au cours de ce congrès que le nouveau Secrétaire Général Deng Xiaoping a
lancé « la politique de réforme et d’ouverture »
qui sera expérimentée dès 1979. Une stratégie dont l’implémentation rigoureuse
au fil des années soutient la prospérité de la Chine d’aujourd’hui.
Après
Deng Xiaoping, trois autres stratégies de trois dirigeants ont été expérimentées
pour assumer l’adaptation du Parti au nouveau contexte international. Ainsi en
est-il du plan de 1995 de Jiang Zemin qui préconise « la construction de la civilisation spirituelle socialiste ».
Il soutient à l’appui « qu’il faut
prouver que le parti fournit la dynamique capable de faire briller la flamme de
la culture et de la tradition chinoises plus clair et plus haut ». Au
16ème congrès tenu en 2002, il est développé « la pensée de triple représentativité : le parti communiste
chinois représente les exigences du développement des forces productives
avancées en Chine ; représente l’orientation du progrès de la culture
chinoise avancée ; représente les intérêts fondamentaux de l’écrasante
majorité de la population en Chine ». Pour sa part, le Président Hu Jintao transmet
un message plus populiste, plus soucieux du sort des paysans et des pauvres des
villes. Avec lui, « la démocratie
locale s’est affirmée au niveau des villages ». Avec le Président Xi
Jinping dont « la pensée sur le
socialisme à a chinoise de la nouvelle ère » est inscrite dan la
charte du Parti Communiste Chinois, le pragmatisme revient de même que le
recentrage sur l’économie. Il propose la stratégie à « double circulation ». Il s’agit
d’un paradigme de développement caractérisé par une double circulation de la
Chine. « Il est basé sur le
renforcement mutuel des marchés intérieur et extérieur avec le marché intérieur
comme pilier ». Il est question de libérer le potentiel de la demande
intérieure. Les experts pensent « qu’avec
la stratégie de double circulation, les relations de la Chine avec l’économie
mondiale deviendront encore plus étroites »
Jamais sans mon
peuple… jamais sans ma Chine
Dès
sa création, les dirigeants du Parti Communiste Chinois ont compris que cette
entité politique ne peut gagner son plein essor qu’en s’incarnant dans le
peuple. Il s’agit d’un Parti de masse où autant que faire se peut les clivages
sont aplatis et le soutien au gouvernement garanti : « Selon une enquête menée par le Bureau National des Statistiques, 97,3% des personnes interrogées ont exprimé
leur satisfaction quant à l'amélioration de la conduite du Parti, des pratiques de travail des responsables
gouvernementaux et de la moralité sociale ". Et pour atteindre un tel
résultat, il faut avoir à la tête du
pays et du Parti des hommes de conviction au charisme établi, des dirigeants
qui sont convaincus de ce que seule une approche fusionnelle entre l'Etat, le
Parti et le peuple est à même de donner des résultats spectaculaires tel qu'on
les observe en Chine aujourd'hui. Et voici comment le Président Xi Jinping
exprime ses convictions en la matière : « L'histoire
a fourni de nombreuses preuves que l'État est le peuple et le peuple est
l'État (...) Avec la confiance et le
soutien du peuple, le Parti peut surmonter toutes les épreuves et rester invincible », soutient-il.
En Chine, la proximité entre le
Peuple et son Parti, laquelle dénote une confiance soutenue, et les victoires
spectaculaires remportées par l'empire
du milieu dans le monde aujourd'hui nous
montrent que la confiance du Peuple est l'oxygène de tout Parti politique qui
veut remplir pleinement ses fonctions et se pérenniser. Mais cette confiance n'est nullement une
sinécure pour le Parti en ceci qu'elle doit être entretenue. Et le Président Xi
Jinping nous esquisse ici les raisons qui ont conduit à la consolidation de
cette confiance en Chine : « Le
parti a gagné le soutien sans réserve du peuple parce qu'il a toujours servi
celui-ci avec cœur et âme et a lutté pour le bien être de tous les
groupes ethniques (...) Dans son propre travail, le Parti suivra la ligne des
masses, s'assurant que tout est pour le Peuple et que tout repose sur le Peuple ».
Pour sa part, Stephen Perry, président du 48 Group Club britannique
célèbre lui aussi ce mariage de raison entre le PCC et le Peuple chinois : « La position de base du PCC a
été, est et continuera d'être axée sur
le peuple, d'entendre le peuple et d'adopter les bonnes politiques pour
répondre aux besoins du peuple »
La confiance du Peuple dont il
est question ici est gagnée à cinq niveaux au moins :
- Le stage d'imprégnation des futurs dirigeants du PCC a la base : De
nombreux dirigeants chinois ont commencé leur carrière à la base en affrontant
les difficultés auxquelles les gens ordinaires sont confrontés. Cette immersion à la base a des bénéfices à
deux niveaux pour le parti : le militant de base s'identifiant au futur
dirigeant lui accorde toute sa confiance
et est prêt à se soumettre à son leadership ou à celui de ses semblables ; le futur dirigeant une fois installé aux
affaires comprendra plus facilement les
besoins exprimés par la base puisqu'ils ne lui sont pas totalement
étrangers. Et on dira « qu'une bouche qui a tété n'oublie
jamais la saveur du lait ». Il sera donc prompt à résoudre les
problèmes de la base et gagnera ainsi sa confiance ;
- La lutte contre la corruption : Sur cette lutte, le Président Xi
Jinping dit exactement ceci avec une fermeté frappante : « Nous frapperons à la fois les tigres et écraserons les mouches
et ferons prospérer le système dans
lequel les responsables n'osent pas, ne peuvent pas, et n'ont aucun désir de
commettre des actes de corruption dans
leur ensemble ». Cette assurance de la base de ce que le sommet s’engage
contre l’impunité et l’égalité de tous
devant la loi est de nature à construire la confiance des militants de la base
qui peuvent ainsi donner de leur temps, de leur sang et de leur sueur sans
douter de la destination de leur
sacrifice.
- Une démarche empreinte d'autonomie et de fierté nationale : Au
cours des cent derniers années, le PCC
et la Chine ont surmonté des obstacles les plus durs, subi les humiliations les
plus dégradantes, le peuple a vécu l'une
des misères les plus insupportables. Mais la Chine n'a jamais laissé à aucun autre
pays, à aucune organisation internationale le soin de lui dicter la voie à
suivre. En clair, les dirigeants n'ont jamais trahi. Ils se sont évertués à
rentrer puiser dans le passé glorieux de la Chine éternelle pour inventer une
direction vers laquelle ils mèneront le peuple. Et comme dit la sagesse
chinoise : « La direction détermine
la route, la route détermine le destin ». Et quand on parle de route,
on pense à « la route de la soie »
qui a fait la puissance de la Chine et qui est en cours de réhabilitation dans
le cadre de « la route et de la
ceinture » Le destin fabuleux qui est celui de la Chine aujourd'hui.
Un peuple qui a longtemps souffert des atrocités d'autres peuples envahisseurs
fait forcément confiance aux
dirigeants qui les aident à laver cet
affront et à être fier d'eux-mêmes et de leur pays.
- La discipline qui fait du bien : Lorsque la confiance est
établie, la discipline devient une
routine et tout le monde y gagne. La gouvernance de la Chine dans le cadre de
la lutte contre la pandémie du coronavirus
est citée en exemple dans le monde grâce aux résultats spectaculaires
remportés dans ce cadre : « La Chine
est devenue l'un des premiers pays à contenir le virus. Elle a rendu le
traitement COVID 19 gratuit, s'engageant à traiter chaque patient et à ne laisser
personne sans surveillance ». Et si elle est parvenue à un tel
résultat, c'est parce que le PCC a été
mis à contribution et a ainsi
profité de la confiance que lui témoigne
le peuple pour faire passer et faire respecter les consignes, très loin d'une certaine cacophonie qu'on a
remarqué ailleurs dans le monde.
- Les victoires au bout du compte : Évidemment, les victoires du PCC et de la Chine sur les plans économique,
politique, militaire, spatial... sont les vrais socles sur lequel
le peuple chinois fait reposer sa confiance à son Parti et à ses
dirigeants. La prospérité de la Chine
dont on parle n'est pas une donnée théorique puisque chaque citoyen voit sa
condition de vie et celle de ses voisins s'améliorer : « Depuis le début de la réforme et de l'ouverture à la fin des années
1970, plus de 770 millions de personnes sont sorties de la pauvreté en Chine grâce aux efforts continus de lutte
contre la pauvreté dirigée par le PCC. Début 2021, le président Xi Jinping a annoncé
que la Chine avait éliminé la pauvreté
absolue ».
Dans un monde qui cherche encore
ses marques et dont les bouleversements sont parfois spectaculaires, le modèle
chinois s'offre à nous et laisse scintiller ses réalisations en Chine et dans
le monde. La Chine prospère s’offre ainsi à notre regard et un proverbe Bulu au
Cameroun dit que « le regard tranche
tous les débats ». Autrement dit, ce regard incite les dirigeants du
monde à la prise de décision sage et courageuse. Plus que n'importe quel autre
partie du monde, l'Afrique qui a longtemps erré est ici fortement interpellée
pour prendre ses responsabilités et toutes ses responsabilités par rapport à
son destin et à celui de son peuple.
Dr Etienne Tayo Demanou
Promoteur
du Think-Tank : « ALTITUDE »
Auteur
de : « Tout Chemin mène en Chine »
tayoe2004@yahoo.fr
dimanche 6 mars 2022
AU DELÀ DE LA PANDÉMIE : DE QUEL MONDE RÊVE LA CHINE ?
Le débat pernicieux sur l’origine du nouveau coronavirus, sur le prétendu retard pris par la Chine pour informer le monde sur la pandémie et sur la connivence avec l’OMS. Tout ceci vise une seule chose : engager la responsabilité de la Chine dans la survenue du COVID-19, la précipiter ainsi au banc de la communauté internationale et l’amener à payer des réparations au reste du monde. Par ailleurs, la stigmatisation qui va avec conduira à l’isolement d’une Chine présentée comme un véritable ogre mangeur d’enfants. Et le fait que les États-Unis soient à la pointe de cette campagne de désinformation et de manipulation n’est pas un fait du hasard et montre que nous sommes déjà dans une lutte des puissances. Cette manipulation emprunte des chemins classiques de la désinformation, vise les pauvres d’esprit et voudrait passer le message simpliste suivant : la Chine a fabriqué un virus pour exterminer les autres populations du monde, pour mettre le reste des pays du monde à genoux, pour prendre le leadership du monde et imposer un nouvel ordre impérialiste sur les pays d’Afrique par le biais des dons dans le cadre du COVID-19.
Face à ce message et la gravité de l’accusation qu’il porte et compte tenu de ce que la Chine est une puissance émergente dans le monde aujourd’hui, nous voulons aller au fondement du monde tel que la Chine l’envisage pour essayer de comprendre si l’extermination des autres peuples de la planète pourrait être au programme du déploiement de cette puissance émergente. La Chine est une vieille civilisation millénaire qui, après plusieurs siècles de passage à vide, est en train de reconquérir sa place dans le concert des nations. La Chine a comme modèle connu, « le socialisme à la chinoise ». Depuis le 24 octobre 2017 lors du 19ème congrès du parti communiste chinois, la boussole du bateau Chine est inscrite dans la charte du parti sous le nom de « la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère ». Nous voulons la décrypter surtout sur son volet politique étrangère, à la recherche de l’humanisme que les autres tentent de lui contester à la Chine.
La pensée du président Xi Jinping a intégré la charte du parti communiste après celle de Mao Zedong en 1945 lors du 7e congrès et celle de Deng Xiaoping en 1997 lors du 15e congrès. Cette pensée se compose de 14 principes essentiels. Et en la parcourant, notre attention a été attirée par trois principes en raison de leur capacité à proclamer l’humanisme. Il s’agit de : « promouvoir la construction d’une communauté de destin pour l’humanité ; l’objectif principal du développement est d’améliorer la vie et le bien être des personnes ; le parti communiste doit avoir une approche centrée sur les individus pour l’intérêt public ». Si pour Deng Xiaoping, le père de la croissance chinoise, « La Chine doit cacher ses forces et attendre son heure », le président Xi Jinping pense que « cette heure est arrivée ». Et les jeux olympiques de 2008 marquaient l’ouverture de la Chine sur le monde et permettait au monde d’aller vers la Chine.
Réforme et ouverture
L’émergence de la Chine a tout de suite été interprétée par des puissances régnantes comme une menace. D’où l’érection des défenses connues sous le nom de « china-basching » et dont l’objectif clairement affirmé est la stigmatisation systématique de la Chine et la provocation avec pour but de l’attirer dans une confrontation. Et pourtant, la rhétorique pacifique du discours chinois transpire dans un certain nombre de concept qui accompagne le « rêve chinois » compris comme le prolongement au 21e siècle de la notion de « prospérité et puissance » élaborée par les modernistes chinois du 19e siècle. Ces concepts sont : « le développement pacifique ; un monde harmonieux ; le développement scientifique ». La pensée de Xi Jinping adhère au « principe de la coexistence pacifique et se fonde sur les valeurs du respect mutuel, de l’équité, de la justice et de la coopération gagnant-gagnant » La nouvelle Chine est venue pour « promouvoir l’établissement d’un nouveau type de relations internationales ». Un nouveau type qui est, comme le propose la pensée de Xi Jinping, « contre l’unilatéralisme et le protectionnisme qui portent atteinte à la confiance et à la coopération entre divers pays. Elle incite la Chine à tisser vigoureusement des partenariats mondiaux ». La Chine « tourne ainsi le dos au modèle consistant à établir des alliances politiques et militaires et renonce à la mentalité de la guerre froide et à la politique du plus fort ».
Si elle refuse d’emprunter les mêmes chemins de la confrontation que ses devanciers sur la scène internationale, la Chine sait néanmoins qu’elle est venue, en tant que pays émergent, porteur d’une mission. Pour elle, « la montée des puissances émergentes (BRIC’S) avec l’évolution des rapports de force dans le système international exige en toute objectivité de réformer le système de gouvernance mondiale et de reconfigurer l’ordre international ». Le pays de Xi Jinping pense « qu’il y a lieu d’augmenter de façon équitable et juste le droit pour les pays émergents et en développement de faire entendre leur voix et de participer à l’élaboration des règles, afin de promouvoir la réforme et l’amélioration du système de gouvernance mondiale et d’assurer son développement sain en le rendant plus impartial, inclusif, équitable et durable. L’objectif étant de réaliser à pas assurés la démocratisation des rapports internationaux ». Cela s’appelle, troubler le sommeil des puissants.
Le concept de communauté de destin pousse la Chine à s’engager dans un certain nombre de projets à l’échelle de la planète. Et si elle le fait, c’est moins pour dominer que pour partager la prospérité parce que pense-t-elle, c’est en sortant le maximum des peuples du monde de la pauvreté qu’on pourra garantir la paix pour tous. Le projet le plus en vue dans ce cadre est celui dit de la « ceinture et de la route ». Et voici ce que la pensée de Xi Jinping dit à propos : « La co-construction de haute qualité de la « ceinture et la route » vise à bâtir la plateforme de coopération internationale la plus inclusive au monde ainsi qu’à fournir un large éventail de biens publics mondiaux à la communauté internationale, en particulier aux pays en développement. Elle projette de créer des opportunités à la connectivité et à la coopération en neutralisant les possibles causes de confrontation et de conflit, ainsi qu’à affermir les bases de la paix, la stabilité et la prospérité mondiales par le biais du développement commun de tous les pays ». La Chine qui parle ainsi est celle qui, en moins de 40 ans a sorti plus de 800 millions de personnes de la pauvreté. Une expérience qu’elle voudrait partager à l’échelle de la planète.
Ce qui fait problème et fait que la Chine soit une cible pour les puissances régnantes qui ont jusque là conduit le destin de l’humanité, c’est que la Chine de par son discours et son action, nous éloigne du piège de Thucydide qui a commandé jusque là les relations internationales selon lequel « les puissances dominantes entre logiquement en conflit avec les puissances émergentes » ou encore que « toute grande puissance pratique l’hégémonie ». A la place, la Chine « promeut avec constance la démocratisation des rapports internationaux et la réforme constructive des systèmes internationaux ». Au vue de la taille de ce combat, nous retenons au moins deux choses : la Chine ne peut pas se faire que des amis surtout de la part de ceux qui conçoivent le monde essentiellement en centre et périphérie. L’Afrique sera le premier bénéficiaire autant des réformes que du nouveau monde que propose la vision de la Chine.
Dr Etienne Tayo Demanou
« ALTITUDE » : Centre d’études et de réflexion sur la coopération sino-africaine
ORIGINE DU CORONAVIRUS : COMPRENDRE LA STIGMATISATION DE LA CHINE
Après le coronavirus et ses ravages dans le monde, bienvenue au virus de la stigmatisation
Alors que la majorité des pays du monde affrontent encore, avec plus ou moins de fortune, la pandémie du coronavirus, l’hypothèse d’une « fuite dans le laboratoire P4 de l’Institut de Virologie de Wuhan » a germé dans la presse américaine sous inspiration de la Maison Blanche. Depuis, comme soutient un éditorialiste de BFMTV, « elle enfle, occupe les chancelleries et enflamme les rapports diplomatiques ». Que l’on soit en Chine, aux États Unis ou ailleurs dans le monde, les réseaux sociaux sont devenus le lieu de déchainement des « passions conspirationnistes » par rapport à cette pandémie. Il y a quelque part une réelle volonté de faire passer de simples hypothèses pour des conclusions d’une vraie enquête.
En l’état actuel des recherches sur les origines du Coronavirus, responsable de la pandémie planétaire, l’unanimité est presque faite sur le caractère non intentionnel de l’acte ayant conduit à la génération du virus et à sa propagation. D’après l’Élysée, « il n’existe à ce jour aucun élément factuel permettant de corroborer les informations qui ont circulé dans la presse étasunienne établissant un lien entre l’origine du Covid 19 et les travaux du laboratoire P4 de Wuhan en Chine ». Pour Richard Ebright, microbiologiste à l’université de Rutgers aux États-Unis, « le coronavirus n’est pas une arme bactériologique et la Chine n’a pas provoqué sciemment cette épidémie ». Une thèse confortée par le directeur scientifique de l’Institut Pasteur : « Non, le coronavirus n’a pas été créé en laboratoire », soutient Olivier Schwartz. Il poursuit : « En dressant l’arbre généalogique de ce virus, on sait qu’il dérive d’un virus qui circule dans la nature (…) On le voit en étudiant le patrimoine génétique du virus, qui a été séquencé par les équipes chinoises et ensuite vérifié dans de nombreux autres laboratoires dont le Centre Pasteur qui a été le premier en Europe à la faire » conclut-il
Selon Jonna Mazet, infectiologue de l’université de Californie cité le 2 mai par le journal Business Inside : « l’hypothèse d’une fuite du nouveau coronavirus depuis un laboratoire est très invraisemblable ». La spécialiste qui avait formé les chercheurs de l’Institut de virologie de Wuhan et collaboré avec l’Institut a donné au moins 4 raisons : « l’incohérence entre le nouveau coronavirus et les échantillons trouvés dans le laboratoire de Wuhan ; le protocole de sécurité stricte du laboratoire de Wuhan ; le nouveau coronavirus doit être le dernier à avoir atteint l’homme en provenance d’un hôte animal, donc rien à voir avec un laboratoire ; les chercheurs utilisent les équipements de protection lorsqu’ils entrent en contact avec les chauves souris ».
Affaiblir un adversaire
Et pourtant, lorsqu’on met bout à bout les insinuations, les allusions et les non dits des discours politiques et médiatiques sur la pandémie surtout aux États-Unis, il ressort qu’il y a une réelle volonté de criminaliser la Chine, de la précipiter au banc de la communauté internationale et disqualifier sa réussite et sa puissance comme étant le résultat d’activités criminelles : « That’s Chinese virus. The schould pay for it », se plaisait à dire Donald Trump jusqu’à une date récente lorsque la real politik l’a fait revenir à un langage moins cru. Cette recherche effrénée du bouc émissaire se construit de proche en proche à l’aide des raccourcis médiatiques et des circonlocutions diplomatiques qu’usent et abusent, sur fonds de rivalités géopolitiques, autant certains journalistes que des dirigeants de ce monde. De façon très incompréhensible, la recherche de l’origine du virus est devenue plus importante que la mobilisation des ressources en vue d’éradiquer un mal qui menace l’espèce humaine dans son ensemble. On peut penser avec Ulysse Gosset, éditorialiste à BFMTV que « du coté de Trump, très critiqué sur sa gestion de la crise, il y a un enjeu considérable ».
Sur cette origine du virus en effet, certains grands de ce monde qui ont la Chine en ligne de mire, choisissent l’art de la petite phrase assassine. Il en est ainsi de Emmanuel Macron qui affirme, suspicieux, dans le Financial times : « Il y a manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas ». Du coté du Ministère des Affaires Étrangères Britannique, Dominique Raab plante lui aussi une flèche : « Après le cataclysme, la Chine devrait répondre à des questions difficiles », lance-t-il. Pour sa part, le Secrétaire d’État américain Mike Pompéo enfonce le clou : « Ce que nous savons, c’est que ce virus est né à Wuhan en Chine (…) Nous menons une enquête exhaustive sur tout ce que nous pouvons apprendre sur la façon dont ce virus s’est propagé, a contaminé et a provoqué une telle tragédie », déclare-t-il sur Fox News. Lors de sa conférence de presse quotidienne à la Maison blanche, Donald Trump sème le doute : « Si la Chine était sciemment responsable, oui, alors il devrait y avoir des conséquences », conclut-il. Toutes ces circonlocutions concourent à cette construction dénonciative : « La Chine a fabriqué le virus pour s’enrichir. Elle doit l’avouer et dédommager le monde ». Juste un moyen pour les États-Unis d’affaiblir un adversaire.
Comme l’affirme Zhong Sheng du quotidien du peuple : « La stigmatisation de la Chine ne sera jamais un médicament salvateur, elle ne sauvera aucune vie (…) La stigmatisation de la Chine semble être un moyen de distraire l’attention des gens pour cacher leur propre insuffisance face aux maladies épidémiques. A l’heure actuelle, la priorité absolue du monde est censée être un réponse globale et coordonnée à la double crise sanitaire et économique causée par la pandémie. Cette stratégie de l’accusation est non seulement inutile mais également dangereuse ».
Dr Etienne Tayo Demanou
« ALTITUDE » : Groupe d’Étude et de Réflexion sur la Coopération Sino-africaine
tayoe2004@yahoo.fr
samedi 5 mars 2022
CONTRE LE CHINA
BASHING, POUR LA COEXISTENCE PACIFIQUE ET PROSPERITE PARTAGEE
Le
8ème sommet de la coopération sino-africaine s’est tenu à Dakar du
28 au 30 novembre 2021. Centré sur le
commerce et la sécurité, ce sommet a été l’occasion d’annonces fortes de la
part du partenaire chinois qui revendique 200 milliards de dollars d’échanges
directs en 2019 avec l’Afrique. Ainsi, Pékin annonce 60 milliards de dollar d’aide au
continent et un don d’un milliard de
doses de vaccin anti-Covid.
Comme
toujours, ces noces sino-africaines ont déclenché de la part de certains médias
occidentaux, de véritables envolées de bois vert. Avec des Africains comme
cible, ces médias tentent un dénigrement systématique de tout ce que la Chine
entreprend en Afrique. Voici du reste quelques titres de cette véritable
tentative de déconstruction de la dialectique sino-africaine :
-
« Entre
l’Afrique et la Chine, est-ce le temps des désillusions ? » (TV5
Monde) ;
-
« L’illusion
de la recette magique des prêts chinois » (www.DW.com)
-
« Chine-Afrique :
un bénéfice mutuel ? » (TV5 Monde) ;
-
« Forum
Chine-Afrique : l’heure des vérités à Dakar ? » (Le Point)
Sans
attendre les conclusions et sans évaluation aucune, ces médias ont qualifié la
rencontre de Dakar de « Forum de la
désillusion ». Ils le disent en actionnant le levier du China bashing
connu comme une campagne de dénigrement et d’accusation de la Chine dans le but
de la couper de l’Afrique et des Africains. Cette Afrique là toujours
infantilisée, est considérée comme une chasse gardée des anciennes puissances
coloniales qui vivent très mal la croissance qualifiée d’insolente et la pleine
intégration de la Chine dans le circuit économique mondialisé.
Dans
cette étude, nous irons aux fondements du China Bashing tels qu’ils
apparaissent aux nations occidentales, à
leur presse et à leurs intellectuels. Nous visiterons ensuite les clichés
qu’ils actionnent pour justifier leurs attitudes mais surtout pour manipuler la cible
africaine. Enfin, au travers d’une sorte de kaléidoscope des ressentis et d’une
analyse sémantique de cette campagne de dénigrement, nous tenterons de révéler
de quoi le China bashing est réellement le nom. En conclusion, nous dirons
pourquoi, la voie de la Chine, à savoir celle de la coexistence pacifique et de
la prospérité partagée est la meilleure pour l’Afrique et pour l’humanité.
Loin
d’être un jeu d’enfants, le China Bashing est une vraie stratégie de guerre, un
construit idéologique aux fondements historiques bien établis. Ses piliers
reposent sur un socle granitique construit depuis des siècles par les
intellectuels occidentaux. Ceux là même qui avaient accompagné et justifié la
colonisation ainsi que toutes les injustices qui l’ont caractérisée. Il en est
ainsi du philosophe Ernest Renan, adepte de suprématie raciale qui, dans son
ouvrage : « La réforme
intellectuelle et morale » publié en 1871 et parlant des chinois
déclare : « La nature a fait
une race d’ouvriers, c’est la race chinoise d’une dextérité de mains
merveilleuse, sans presque aucun sentiment d’honneur ».
Mais
au contraire de l’arrogance et de la suffisance qui caractérisaient la
génération des Renan, les fondements
contemporains du China Bashing s’énoncent sous la forme d’une peur à peine
voilée d’un occident qui doute face à une Chine désormais éveillée et sûre
d’elle. Dès lors, ces fondements apparaissent sous des figures métaphoriques
diverses : une supercherie, une manipulation avec l’Afrique comme cible,
un racisme, un tacle arrière, une manifestation de l’inquiétude, une
lâcheté, un fantasme, une légende, une ingratitude, un néocolonialisme, un
thème de campagne électorale, un enjeu de politique étrangère.
LA
CHINE PEUT TOUT
A
l’origine de cette campagne sinophobe, il y a le dépassement concurrentiel de
la Chine sur le terrain économico-commercial. En occident on ne voit plus
qu’une « Chine destructrice des
emplois du fait de sa capacité à capter les délocalisations des chaînes des
productions d’entreprises étrangères en quête d’une main d’œuvre moins coûteuse
et d’une fiscalité plus avantageuse » ; une Chine qui est à
l’origine de la crise des dettes
souveraines et qui tend à faire pencher la balance du coté des pays
émergents ; une Chine accusée d’orchestration d’un établissement hégémonique
de ses entreprises sur le continent africain ; une Chine soupçonnée
d’opacité de ses financements surtout en direction de l’Afrique ; une
Chine qui est sur le point de s’offrir l’Afrique grâce à ses financements et
ses réalisations.
Mais
sous le registre de la manipulation, ces fondements du China Bashing ont été
réduits à quelques clichés qui visent à construire pour la Chine l’image d’une
sorte d’ogre mangeur d’enfants en Afrique. Et dans ce jeu, l’occident n’hésite
pas à enfiler le manteau d’une mère protectrice de l’Afrique. Ainsi, la présence chinoise en Afrique est
réduite en trois plaies majeures comme le souligne l’éditorialiste de Jeune
Afrique, François Soudan. Pour lui, les fondements du China Bashing selon les
occidentaux sont : « les
traités inégaux entre la Chine et les pays africains ; le pillage des
ressources de l’Afrique par la Chine ; l’occupation coloniale des terres
africaines par la Chine ». C’est sur ces trois accusations laconiques
que repose en réalité le China Bashing définit à juste titre par Jean Joseph
Boilot comme « le miroir de la faiblesse des occidentaux en Afrique »
Maintenant
que nous avons saisi la vacuité du concept du China Bashing, la Chine
imperturbable nous propose la coexistence pacifique et une prospérité partagée.
Et l’Afrique le perçoit déjà dans l’acquisition de toutes les infrastructures
dans les domaines routiers, énergétiques, portuaires, aéroportuaires,
immobiliers… Cette approche chinoise portée aujourd’hui par le Président Xi
Jinping, a été façonnée à partir des 5 événements qui ont marqué historiquement
la marche de la Chine et qui ont façonné sa propre vision du monde. Ces
événements sont : « les idées
confucéennes ; le siècle des humiliations ; un allié oublié ; le
Marxisme ; l’histoire de Taiwan ». Les fondements de cette politique
non interventionniste de la Chine se trouve dans les « 5 principes de la coexistence pacifique » présenté par
le Premier ministre Zhou Enlai lors de la conférence de Bandung en 1955. A
savoir : « respect mutuel de
l’intégrité territorial et de la souveraineté ; non agression
mutuelle ; non ingérence mutuelle ; bénéfices mutuels ;
coexistence pacifique ».
Comme
nous le voyons, l’approche chinoise qui a mis l’occident sur la défensive,
constitue un changement fondamental de paradigme dans la gouvernance mondiale.
Conçu historiquement et mis en œuvre par les puissances occidentales, le monde
était une sorte de marre dans laquelle les gros poissons se nourrissaient des
petits ; où certains États se prévalant du droit divin de domination et
d’exploitation des autres œuvraient à les maintenir dans la misère par les
mécanismes iniques conçus et mis en œuvre au sein des organisations
internationales aux ordres censées
pourtant œuvrer pour la paix et la prospérité.
L’irruption
de la Chine et des pays émergents en général a réussi à faire de l’Afrique un
véritable enjeu géostratégique. Aujourd’hui, cette Afrique là est placée au
milieu du guet avec d’un coté comme de l’autre la proposition de deux visions
du monde. Une première vision, celle des occidentaux qu’elle a expérimentée
depuis des siècles et de laquelle elle tire son état d’aujourd’hui c'est-à-dire
celui d’un continent en retard sur plusieurs domaines. Une deuxième vision,
celle de la Chine qui s’exprime en actions et en réalisations et au miroir de
laquelle l’Afrique voit sa physionomie se transformer et se bonifier. En
d’autres temps, observant le potentiel et le réel de la coopération
sino-africaine, nous avons pu dire que « Tout
chemin mène en Chine » c'est-à-dire qu’il existerait une autre voie du
développement de l’Afrique en dehors de ce que nous propose les occidentaux.
Aujourd’hui, plus que jamais, il s’agit d’une piste à creuser par l’Afrique et
les Africains.
Dr
Etienne Tayo Demanou
Promoteur
du réseau « Afrique intègre »
Auteur
du livre : « Tout chemin mène en Chine »
FOCAC : LA CHINE TIENT
TOUJOURS SES PROMESSES ENVERS L’AFRIQUE
La Chine dit :
« les bons amis se sentent proches
bien qu’ils soient séparés par des
milliers de kilomètres ». L’Afrique rétorque : « un vrai ami
vaut plus qu’un frère »
La
Chine et l’Afrique, c’est réellement la rencontre de deux visions partagées du
monde et surtout de deux opportunités. D’un coté, la Chine, « le plus grand pays en développement
dans le monde » très attachée à la paix et au développement dans le
monde. Elle affiche la plus grosse croissance mondiale et « souhaite développer des relations amicales avec tous les pays et
intensifier la coopération avec eux dans l’intérêt de la prospérité commune,
afin de promouvoir la paix et la stabilité dans le monde ». De l’autre, l’Afrique éternelle qui affiche sa
jeunesse, ses ressources et surtout son désir de développement tel que porté
par le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), un
projet de développement à l’échelle continentale qui trace de magnifiques
perspectives pour le Renouveau et de le développement de l’Afrique. Entre les
deux, une volonté commune de bâtir un partenariat mutuellement bénéfique comme
le propose la Chine dans sa coopération avec l’Afrique.
La
rencontre s’est finalement matérialisée au cours d’une conférence ministérielle
tenue du 10 au 12 octobre 2000 à Pékin. La toute première du genre entre les
Ministres des Affaires étrangères et les Ministres chargés de la coopération
économique de Chine et ceux d’Afrique. C’est au cours de cette première
rencontre qu’ont été créé le conseil économique conjoint Chine-Afrique et le Fonds de mise en valeur des ressources
humaines en Afrique. Bien que « l’amitié
sino-africaine remonte loin dans l’histoire et repose sur un socle
solide », cette conférence avait l’avantage de formaliser le cadre de
coopération et donner ses lettres de noblesse à la coopération Sud-sud. Il
était ainsi question de créer une « plateforme
de coopération et de renforcement des liens d’amitié ». Ainsi venait
de naître le Forum de la coopération entre l’Afrique et la Chine (FOCAC) qui
est devenu au fil des années et des rencontres, l’une des plateformes les plus
influentes du monde et dont le dernier sommet
tenu à Beijing du 3 au 4 septembre 2018 a donné à voir des principes et
des objectifs majeurs de la « Politique
de la Chine sur l’Afrique ».
Pour
aller à la rencontre d’ l’Afrique et pour plus d’efficacité, la Chine a dû se
réformer. Ainsi a-t-on assisté à la fusion entre le Ministère du Commerce
extérieur et de la coopération (MOFTEC) avec le Ministère du Commerce (MOFCOM).
Dès la première rencontre de Pékin, la Chine et ses partenaires africains ont
compris l’importance du suivi dans les processus d’implémentation des
résolutions des différents Fora. C’est pourquoi il a été institué un mécanisme
de suivi du Forum afin d’évaluer la mise en œuvre des résolutions arrêtées. Ce
qui cadre bien avec les principes du nouveau type de partenariat stratégique de
la Chine avec l’Afrique et qui se caractérise par : « l’égalité et la confiance réciproque sur la plan
politique ; la coopération conduite dans l’esprit gagnant-gagnant sur le
plan économique et enfin le renforcement des échanges sur le plan
culturel ». Du 24 au 25 juin 2019, se tiendra à Beijing, la réunion
des coordonnateurs pour l’implémentation des résolutions du FOCAC. Comme
l’indique le communiqué y afférent, « les
officiels au niveau ministériel de la Chine et 54 pays africains membres
prendront part à cette réunion ». Plus que jamais, « la coopération Chine Afrique vient
remettre l’Afrique au centre des enjeux géostratégiques internationaux ».
Au
sommet de Beijing de septembre 2018, les observateurs ont confirmé le fait que
réellement, le Focac est « une
plateforme favorisant ce jeu à somme positive entre les multiples partenaires
inhérents et y participant ». Ce jour là en effet, le président Xi
Jinping a dit que la Chine a honoré ses promesses faites au sommet de
Johannesburg en 2015 en fournissant un financement de 60 milliards de dollars à
l’Afrique. Sur cette somme figure 15 milliards d’aide gratuite et de prêts sans
intérêts ; des lignes de crédit de 20 milliards ; deux fonds
consacrés à la Finance du développement et au financement des importations des
biens africains de 15 milliards ; enfin les entreprises chinoises seront
encouragées à investir au moins 10 milliards en Afrique au cours des 3
prochaines années. Il a aussi assuré que la Chine annulerait une partie de la
dette des pays les moins développés du continent africain
Comme
l’avait souligné le Président Xi Jinping dans son discours, « depuis le sommet de Johannesburg, la
Chine a pleinement mis en place les 10 plans de coopération avec un nombre
énorme de projets dans les chemins de
fer, les autoroutes, les aéroports, les ports et d’autres projets
d’infrastructure ainsi qu’un nombre de zones de coopération économique et
commerciale réalisées ou en cours de construction ». Et ceci, que l’on
soit au Cameroun, au Gabon, au Congo, en Éthiopie, au Rwanda, on peut confirmer
cette présence bénéfique de la Chine sur le continent africain en admirant des
réalisations flambant neuves et promptes à soutenir le développement de ces
pays. La Chine a transformé la physionomie de l’Afrique d’un point de vue
infrastructurel et a sérieusement amélioré le quotidien des peuples d’Afrique.
La bonne moisson de Beijing
Déjà
à Beijing, le président Xi Jinping annonçait que « les 10 plans de coopération ont apporté des bénéfices
considérables aux peuples africains et chinois. Ils ont pleinement illustré la
créativité, le pouvoir de cohésion et l’efficacité de la Chine et de l’Afrique
et ont propulsé le partenariat global stratégique et de coopération vers un
niveau inédit ». Au sortir du sommet et, en guise de nouvelles
promesses, le président Xi Jinping a déclaré que « la Chine allait mettre en place huit initiatives majeures avec
les pays africains dans les 3 années à venir dans les domaines de : la
promotion industrielle, la connectivité des infrastructures, la facilitation du
commerce et le développement écologique ».
Sur
la promotion industrielle, une exposition Chine Afrique se tiendrait en Chine
et les sociétés chinoises sont encouragées à augmenter leurs investissements en
Afrique. La Chine appliquera 50 programmes d’assistance agricole, fournira
l’aide alimentaire d’urgence totalisant un milliard de yuan (147 millions de
dollars) aux pays africains affectés par des catastrophes naturelles et enverra
500 experts agricoles de haut rang en Afrique.
Sur
la connectivité des infrastructures, la Chine travaillerait avec l’Union
Africaine pour élaborer un plan de coopération d’infrastructures sino-africain
et soutiendrait les entreprises dans leur participation au développement des
infrastructures de l’Afrique par la voie de l’investissement
construction-opération ou d’autres moyens.
Sur
la facilitation du commerce, la Chine augmenterait les importations d’Afrique,
surtout des produits non liés aux ressources en provenance et soutiendrait les
pays africains dans leur participation à la Foire internationale des
importations de Chine. Les pays africains les moins développés seront exempt de
frais de stand d’exposition.
Sur
le développement écologique, la Chine entreprendrait 50 projets d’assistance au
développement écologique et à la protection de l’écologie et de l’environnement
avec un intérêt particulier sur les changements climatiques, l’Océan, la
prévention et le contrôle de la désertification et de la protection de la faune
et de la flore.
Sur
la construction de la capacité, la Chine établirait dix ateliers Luban en
Afrique afin de fournir une formation professionnelle aux jeunes africains. La
Chine formera également 1000 africains de haut niveau, accordera à l’Afrique
50 000 bourses gouvernementales, parrainera les opportunités de séminaire
et d’atelier de 50 000 africains et invitera 2000 jeunes africains à
visiter la Chine pour des échanges.
Sur
les soins de santé, la Chine améliorerait 50 programmes d’aide médicale et de
santé pour l’Afrique avec un centre sur les projets phares tels le siège du
centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies et des hôpitaux
d’amitié Chine Afrique.
Sur
les échanges entre les peuples, la Chine établirait un institut d’études
africaines et renforcerait les échanges avec l’Afrique sur la civilisation. La
Chine souhaite la bienvenue à l’Afrique en vue de sa participation à la ligue
internationale des théâtres de la Route de la Soie, à l’alliance internationale
des Musées de la Route de la Soie et au réseau des festivals artistiques de la
Route de la Soie.
Sur
la paix et la sécurité, la Chine établirait un fonds de paix et de sécurité
Chine Afrique et continuerait à fournir une assistance militaire gratuite à
l’Union Africaine. Un total de 50
programmes d’assistance à la sécurité seront appliqués dans des domaines tels
que les missions de maintien de paix, la lutte contre la piraterie et la lutte
contre le terrorisme.
D’après
le livre blanc sur la coopération économique et commerciale sino-africaine, et
qui parle d’un « nouveau partenariat
stratégique avec l’Afrique », l’échange entre ces deux blocs « a permis d’améliorer les condition de
vie du peuple africain et offert un soutien important au développement socio
économique de la Chine ». Ce partenariat a aussi « contribué à promouvoir la coopération Sud-Sud et à équilibrer le
développement économique mondial ». Ce qui cadre bien avec les
fondements de la « politique
africaine de la Chine », laquelle souhaite entre autre, « un développement régulier et durable
des relations avec l’Afrique et de porter leur coopération mutuellement
avantageuses à des paliers toujours plus élevés ».
A
Beijing les 24 et 25 juin prochain, les experts chinois et africains devraient
plancher sur les formes d’implémentation des promesses du Focac 2018 avec en
ligne de mire les 8 initiatives majeures de Xi JINPING. L’événement consistera
en une cérémonie d’ouverture, une session plénière, une cérémonie de clôture,
une conférence de presse conjointe, un banquet de bienvenue et le dialogue
entre les chefs des institutions financières chinoises et les coordonnateurs
africains. Les leaders de l’État et du parti de la Chine auront une importante
activité et tiendront des réunions bilatérales avec les délégations africaines.
Une déclaration conjointe sera faite conformément aux résolutions et consensus
auxquels les parties sont parvenues durant la réunion. A travers cette réunion,
la Chine veut évaluer l’implémentation des résolutions du sommet de Beijing et
surtout mesurer combien elles l’ont été au bénéfice des populations. Elle
marque ainsi sa ferme volonté de garantir une croissance solidaire et une
coopération mutuellement bénéfique. Tout ceci pour construire une communauté
Chine Afrique plus étroite ainsi qu’un
futur partagé.
Dr Etienne Tayo Demanou
Journaliste Principal
BIBLIOGRAPHIE
SOMMAIRE :
Documents
-
Le plan d’action de Beijing
-
La politique africaine de la Chine
-
Le livre blanc de la coopération
économique et commerciale sino-africaine
-
L’agenda ONU 2030 pour le développement
durable
-
Foreign
Ministry Spokesperson Geng Shuang’s Regular Press conference on June 10 2019 on
coordinators meeting on the implementation of the Focac Beijing Summit
outcomes.
Ouvrages, articles et memoires
-
Auregan
Xavier : Les enjeux du Forum de
coopération Chine Afrique, www.diploweb.com
-
Ngono,
Lucie : La coopération chinoise et
le développement en Afrique subsaharienne : opportunités et impacts,
Mémoire de Maîtrise en Sciences Politiques, Université du Québec
Montréal ;
-
Sophie
Boisseau du Rocher et Emmanuel Dubois de Prisque : La Chine e(s)t le Monde, www.amazon.fr