CHINE-CAMEROUN :
50 ANS DE PROSPERITE PARTAGEE
Le
26 mars dernier, le Cameroun et le Chine ont fêté les 50 ans de l’établissement
des relations diplomatiques entre les deux pays en 1971. A l’occasion de cette
célébration, les deux Présidents Paul Biya du Cameroun et Xi Jinping de la
République Populaire de Chine ont échangé des félicitations.
Cet échange de
civilités a permis aux deux dirigeants de dire, chacun à l’égard de l’autre
tout le bien qu’il pense en justifiant cela par la richesse de la coopération
qui lie les deux pays depuis un demi siècle. Le Président Xi Jinping soutient
ainsi « qu’au cours de ces 50
dernières années, la Chine et le Cameroun se sont tenus cote à cote contre
vents et marrées, avec l’amitié traditionnelle liant les deux pays qui s’est
renforcé au fil du temps ». En perspective de cette relation qui porte
chaque jour de nouveaux fruits, le Président chinois marque « sa volonté de travailler avec le Président
Paul Biya pour concrétiser les décisions prises lors du Forum sur la
coopération sino-africaine (FCSA) tenu à Beijing en 2018 et renforcer leurs
efforts conjoints pour mettre en œuvre l’initiative de la Ceinture et de la
Route (ICR), de manière à ce que tout ceci bénéficie aux deux pays et à leurs
peuples et contribue à la création d’une communauté de destin sino-africaine
plus étroite ».
En réponse à ces bonnes
dispositions du partenaire chinois, le Président Paul Biya se montre
reconnaissant pour « une coopération
sino-camerounaise dont les fruits ont grandement contribué à améliorer le bien
être du peuple camerounais et à aider le pays à se moderniser ». Il se
félicite de ce que « la grande
nation chinoise est devenue, grâce à l’ardeur au travail de son peuple et à la
clairvoyance de ses dirigeants, un acteur global et majeur de la scène
internationale ». Mais, malgré cette place conquise dans la cour des
grands où elle est en train de devenir le plus grand, le Président Paul Biya se
félicite une fois de plus de ce que la République Populaire de Chine « est restée attachée à la coopération
Sud-Sud, tout en soutenant les politiques d’émergence des pays
africains ». En guise de perspectives pour le Cameroun, le Président
Paul Biya « souhaite que la
coopération sino-camerounaise soit plus étroite, se tienne dans une perspective
plus large, afin de mieux profiter aux deux peuples ».
De ces échanges, il se
dégage plusieurs constantes : d’abord la publicité faite autour de cette
célébration qui montre la fierté mutuelle qu’éprouvent les deux partenaires à
se montrer ensemble. Ce qui colle bien avec une sagesse Bamléké qui dit
ceci : « Si tu es mon ami et
que tu l’assumes, viens donc afin que nous construisions ma clôture ensemble le
jour du marché ». Il coule aussi de source le fait que les deux
partenaires sont « attachés aux
principes de sincérité, d’amitié, d’égalité, de coopération gagnant-gagnant et
de développement commun ». Il se dégage que les enjeux de la coopération
sino-camerounaise laissent clairement apparaître un partenariat stratégique
fondé sur le développement et donc dépouillé d’un certain voyeurisme
politico-diplomatique et d’une ingérence tapageuse. Comme le précise si bien
l’ambassadeur de Chine au Cameroun : « La
Chine promet de partager les opportunités de croissance avec le Cameroun,
renforcer le poids des pays en développement sur la scène internationale tout
en construisant conjointement la Ceinture et la Route et une communauté
d’avenir partagé Chine Afrique encore plus solide », souligne Wang
Yingwu.
De par la profondeur
des textes produits par les deux présidents à l’occasion de cette célébration
conjointe, de par les activités qui ont ponctué la célébration impliquant les
fonctionnaires, les diplomates, les journalistes, les intellectuels, les
acteurs culturels et bien d’autres, on a eu une impression, proche d’ailleurs
d’une conviction que les deux pays voulaient passer un message fort à tous ceux
qui au travers du China-Bashing tendent à discréditer la coopération
sino-africaine dans un double élan de la diabolisation et du dénigrement de la
Chine d’un part, et de l’infantilisation de l’Afrique d’autre part. En
célébrant en grande pompe l’anniversaire de leurs 50 ans de coopération, et surtout
en se félicitant de la bonne santé de ces relations et des perspectives
merveilleuses qui l’attendent, la Chine
et le Cameroun ont ainsi faire un pied de nez aux oiseaux de mauvaise augure.
En conduisant cette
étude et dans la continuité d’autres études menées sur le sujet, nous voulons
aller au cœur du China-Bashing pour tenter de neutraliser le venin qu’il porte
et montrer que la Chine et l’Afrique en général et le Cameroun en particulier
ont une coopération stable, prospère et mutuellement bénéfique.
Au
cœur du China-Bashing
Le China-Bashing est
une sorte de campagne sinophobe promu par la propagande occidentale dès le
début du 21ème siècle face à la montée en puissance de la Chine sur la scène
internationale. Aux Etats-Unis, cela veut dire littéralement « taper sur la Chine ». D’après Jean
Joseph Boillot, spécialiste de la de la coopération sino-africaine, « le China-Basching » est « le miroir de la faiblesse des
occidentaux en Afrique ». François Soudan de Jeune Afrique pense que
« le China Basching cache mal
l’inquiétude des occidentaux face à une Chine sûr d’elle-même et de sa place
retrouvée dans le monde ». En remontant l’histoire pour voir le
comportement des occidentaux face à la montée en puissance d’une entité non
occidentale, Ken Iwasaki, dans un article sur la China Basching paru dans la
revue « Outre Terre »,
affirme que « devant l’affirmation
du Japon en tant que seconde puissance économique au début des années 1970,
l’admiration avait cédé en occident à la nippophobie. Et plus cette montée en
force des sentiments anti-japonais avait
trouvé son apogée dans le Japan Basching et la campagne médiatique de la
seconde moitié des années 1980. Le Japan Basching s’est épuisé avec la crise du
début des années 1990 » lorsque confronté à la surchauffe, le Japon a
disparu des radars économiques du monde. Compte tenu de ce que démontre
Isawaki, le China-Basching devient une ligne de défense de l’occident face à
l’offensive des puissances économiques émergentes. En fait, le X Basching
découle souvent d’une surveillance internationale de la part de l’Occident en
ce qui concerne le glissement du curseur dans les luttes d’influence des
puissances. Ce qui veut dire qu’au fil des tours de la roue de la fortune dans
le monde, on aura droit au : « India Basching » ; « Nigeria
Basching » ; « South-Africa Basching » ; « Russia
Basching » ; « Brasilia Basching »… Et que si d’aventure la Chine venait à lâcher du lest pour une raison ou une autre,
aussitôt le China Basching mourrait de sa plus belle mort
Le China Basching
procède généralement par des clichés les plus éculés et les plus ridicules.
Mais comme on dit dans la manipulation propagandiste, « plus c’est gros, mieux çà passe ».
Dans le China Basching, les tâches sont bien reparties. Les charges les plus
virulentes et parfois les plus grossières sont portées par des officiels des
grandes puissances occidentales qui cherchent ainsi à leur offrir quelque
légitimité. Ils donnent ainsi le ton, balisent le terrain avant de sous-traiter
ce concert de haine, de calomnie et de dénigrement aux journalistes et intellectuels à la solde
de la propagande. Aux Etats-Unis par exemple, après la découverte du nouveau
coronavirus à Wuhan en Chine et dans une perspective stigmatisante, et assumant
son animosité envers la Chine, le Président américain d’alors a décidé de
baptiser ce nouveau virus de « virus
chinois ». Après Donald Trump, c’est le Président français qui s’est
saisi du fouet du China Basching pour flageller la Chine. Ainsi, sur
l’initiative de la Ceinture et la Route, Emmanuel Macron parle « des routes d’une nouvelle hégémonie qui
viendraient mettre en vassalité les pays qu’elles traversent ». Quant
à l’ex Secrétaire d’Etat américain qui s’intéresse aux prêts, Rex Tillerson
parle « des prêts prédateurs qui engluent
les pays africains dans la dette ». Globalement, au sujet de la
coopération sino-africaine, les occidentaux crient aux traités inégaux, au
pillage des ressources naturelles, à l’occupation coloniale. Des meurtrissures
qu’ils connaissent très bien pour les avoir fait subir à la Chine entre 1840 et
1949 et à l’Afrique. Sur l’Afrique, les clichés qui reviennent très souvent et
repris en boucle par certains médias occidentaux, problématisés par des
intellectuels africanistes sont : la Chine pille les ressources naturelles
de l’Afrique et refuse de payer le juste prix ; la Chine endette grossièrement
l’Afrique, hypothèque l’avenir des générations futures dans le seul but de se construire une
puissance mondiale ; les entreprises chinoises refusent d’employer la main
d’œuvre africaine et lorsqu’elles le font, elles la traite mal ; la Chine
refuse de faire le transfert de technologie ; la Chine veut recoloniser
l’Afrique.
Passons maintenant en
revue les arguments des tenants du China-Basching qui veulent absolument
disqualifier la présence chinoise en Afrique en faisant croire aux Africains
qu’ils les défendent. Jing Gu est spécialiste des questions de développement,
elle soutient que « la Chine a utilisé l’Afrique comme une sorte de laboratoire pour ses ambitions internationales
croissantes ». Howard French, est
l’auteur du livre
«China’s second continent ». Il pense que « l’Afrique a été un atelier de nouvelles idées qui sont
maintenant devenues de grands atouts stratégiques pour la Chine ».
Lorsque la Chine construit les routes, les chemins de fer, les ports en
Afrique, les tenants du China Basching soutiennent que ces investissements sont
destinés à « relier le monde en
développement à l’Empire du milieu via une nouvelle route de la soie ».
Finalement, plus précis dans la charge, David Pilling, auteur d’un article dans
Jeune Afrique, rapporte ce qu’il qualifie de l’opinion de certains qui
pensent que « la démarche de Pékin s’apparente à un système néocolonialiste dans
lequel les entreprises qui extraient des minerais en échange d’infrastructures
et financements de projets agissent comme des intermédiaires pour le
gouvernement chinois ». D’autres sorties dans ce registre du China
Basching sont plus infantilisantes pour l’Afrique et ses dirigeants. Il en est
ainsi de Plo Lumumba, Directeur du Kenya School of Law qui pense que « les Chinois savent ce qu’ils veulent
alors que le Africains, eux, ne le savent pas. La Chine veut gagner en
influence, elle veut être une puissance mondiale (…) Les gouvernements
africains contractent tellement de dette envers la Chine qu’ils mettent en gage
leur indépendance politique et économique ». Le caricaturiste Godfrey
Mwampembwa enchaîne : « C’est
toujours la même histoire : la Chine conquiert l’Afrique, mais quel profit
en tire l’Afrique ? ».
Face au China Basching
et sa virulence, nous avons quand même des personnes qui s’interrogent,
d’autres qui se montrent agacées et tentent de démonter le complot. Ainsi,
d’après Jeffrey Sachs, Directeur de Earth Institute à l’université de Columbia :
« L’enthousiasme de la Chine en
Afrique représente même la plus importante source de développement du continent ».
Car, comme le soutient Lucie Ngono de l’Université du Québec à Montréal, « les analyses effectuées confirment que
la coopération sino-africaine vient remettre l’Afrique au centre des enjeux
géostratégiques internationaux ». Un sondage réalisé par Afrobarometer
en 2016 dans 36 pays africains, a montré que « pour 63% des Africains interrogés, l’influence chinoise a été
plutôt ou très positive ». Le président Djiboutien est plus ironique.
Imaïl Omar guelleh pense que « ce
que les Chinois construisent chez nous,
tous les autres partenaires avaient refusé de la faire ». Répondant au
cliché d’une Chine qui veut piller les minerais de l’Afrique, David Pilling
révèle dans son article que « les
Etats-Unis investissent dans l’exploitation minière en Afrique beaucoup plus
que la Chine (66% du total des investissements pour les Etats-Unis contre 28%
pour la Chine ». Et sur l’accusation qui tend à faire croire que les
prêts chinois sont dirigés en priorité aux pays au sous sol généreux, Pilling
démontre que « depuis 2000, la Chine
a accordé 12,3 milliards de dollars de prêts à l’Ethiopie, pays sans ressources
naturelles, alors que le Soudan, pays pétrolier et le RD Congo qui est qualifié
de scandale géologique, ont reçu moins de la moitié de cette somme ». Plus
pragmatique, l’économiste Damissa Moyo envisage une Afrique qui s’ouvrirait au
monde pour son développement : « Les
pays africains ont besoin de commerce et d’investissements. Peu importe d’où
cela vient – de Chine, d’Inde, de Turquie, de Russie, du Brésil – c’est
toujours une bonne nouvelle d’avoir de nouveaux partenaires ». Lui
emboitant le pas dans ce pragmatisme, Lucie Ngono propose : « Les enjeux du nouveau partenariat
doivent être ceux de la diversification des secteurs économiques et de la
promotion de l’intégration économique régionale et propulser la
croissance ».
Chine-Cameroun
en toute sérénité
Loin du China Basching,
le Cameroun tisse sa toile diplomatique et veut tirer le maximum de la présence
chinoise en Afrique. Et un indice, le nombre des visites des deux chefs d’Etat
camerounais en Chine depuis l’établissement des relations diplomatiques en
1971, montre ce volontarisme dans la coopération. En effet, les deux chefs
d’Etat Ahmadou Ahidjo et Paul Biya totalisent en 50 ans de coopération, douze
voyages d’Etat dans l’Empire du milieu, à savoir 5 voyages pour le premier et 7
voyages pour le second. Pour le record ainsi battu même au niveau africain, le
Président Paul Biya a été élevé au titre
de « Grand ami de la Chine »
par la Président Xi Jinping. Ce nombre impressionnant de voyages en Chine pour
les dirigeants camerounais ne relève pas simplement du fait du hasard. Depuis
toujours, la Cameroun a misé sur la Chine comme étant le partenaire stratégique
avec lequel il devra partager la prospérité.
En septembre 1986, le Président
Paul Biya effectue une visite d’Etat en Allemagne Fédérale. A Hambourg où le
Cameroun vient d’ouvrir un consulat, il annonce l’exemption des visas pour les
Allemands désireux de venir investir au Cameroun. Et pour convaincre les
sceptiques, il tient ces propos révolutionnaires pour l’époque : « Le Cameroun n’est la chasse gardée de
personne et d’aucune grande puissance », di-il. Il annonçait ainsi sa
ferme volonté de diversifier sa coopération du pays dont il vient de prendre
les rênes. En mars 1987, le Président Paul Biya effectue son premier voyage
d’Etat en Chine sur le sillage de son prédécesseur. Cette même année 1987, il
publie son ouvrage programme : « Pour
le libéralisme communautaire » aux Editions Marcel Fabre. Cet ouvrage
est publié dans un contexte d’incertitude socio-économique. Il tend à mettre
l’homme au centre des préoccupations de toute action publique. A sa sortie,
« Pour le libéralisme communautaire »
est vite apparu aux yeux de la critique, comme le souligne Jean Marie Nzekoué
de Cameroon Tibune : « comme
une boussole pour la mise en œuvre d’un projet de société original et ambitieux
opérant une sorte de synthèse entre les grands courants de notre époque ».
L’auteur fit reposer l’argumentaire de cet ouvrage sur trois piliers qui sont
autant de prises de position idéologiques : « la liberté d’entreprendre ; la fonction régulatrice de
l’Etat et le devoir de solidarité ». Même si cela n’apparaît pas
clairement, on y voit « l’ouverture
et la réforme » prônée en Chine par Deng Xiaoping à la fin des années
1970. Juste pour dire que depuis toujours, le Président Paul Biya a pensé que
la Chine pouvait non seulement inspirer son système de gouvernement mais aussi
et surtout être un partenaire de poids pour l’émergence du Cameroun.
Aujourd’hui, pour le
Cameroun, la moisson d’une coopération fructueuse avec la Chine est tout
simplement impressionnante. Sur les réalisations infrastructurelles, on peut
citer : le barrage de Lagdo, le palais des congrès de Yaoundé, le palais
polyvalent des sports de Yaoundé, les hôpitaux gynéco-obstétriques de Yaoundé
et de Douala, le port en eau profonde de Kribi, les barrages hydroélectriques
de Lom Pangar, de Memvele, Meking, le projet d’approvisionnement de Yaoundé en
eau potable, le projet d’extension de la dorsale en fibre optique, l’autoroute
Yaoundé-Douala (première phase), l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, le nouvel
immeuble de l’Assemblée nationale (en construction), la barrage de Natchigal
(en construction). Au plan diplomatique, on peut citer le protocole sur
l’exemption réciproque de l’obligation de visas pour les détenteurs de passeports
diplomatiques et de service. Sur les 50 ans de coopération, la mission médicale
chinoise a servi au Cameroun pendant 46 ans avec 713 médecins déployés. Chaque
année, 100 étudiants camerounais reçoivent des bourses pour étudier en Chine.
De même, des centaines de fonctionnaires et chercheurs se sont rendus en Chine
pour des visites et des formations. L’institut Confucius de Yaoundé qui est
l’un des plus importants d’Afrique a formé 130 000 étudiants parmi
lesquels plusieurs ont remporté le championnat d’Afrique du concours de langue
chinoise « China Bridge ».
Les échanges sino-camerounais entre think-tanks, les médias, les jeunes, les
femmes et les groupes culturels sont en nette progression. Mais le plus grand
raffermissement de ces liens s’est observé pendant la pandémie du coronavirus.
En effet, face au Covid19, la Chine a procédé à de nombreuses reprises à des
échanges d’expériences antiépidémiques avec le Cameroun et lui a fourni
l’assistance matérielle importante. La mission médicale chinoise a lutté cote à
cote ave les homologues camerounais contre la pandémie. Mettant en œuvre la
promesse du Président Xi Jinping, à savoir que : « le vaccin chinois sera un bien public mondial » et comme
l’a souligné l’ambassadeur de chine au Cameroun, « la Chine a fait don de 200 000 doses de vaccins de
Sinopharm contre le Covid19 ». Toutes ces réalisations et bien
d’autres à venir nous fondent à croire à la promesse de la Chine «de se tenir aux cotés de l’Afrique et donc
du Cameroun pour bâtir un monde multipolaire et mondialisé sur le plan
économique ou encore de partager les opportunités de croissance avec le
Cameroun ».
Dr Etienne Tayo Demanou
Promoteur du Think Tank
« Chemin de Chine »
Auteur de
l’ouvrage : « Tout Chemin mène en Chine »
tayoe2004@yahoo.fr
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